Comme nous l'annoncions hier dans un communiqué, tous les prisonniers politiques sahraouis figurant sur notre liste, y compris Mohamed Daddach, ont été amnistiés le 7 novembre 2001. Il s'agit de :  Daddach Sidi Mohamed /perpétuité) , Laâroussi Mohamed et Laâroussi Bachir (15ans de prison), Malainin Abderrahman ould Mouhamed ould Saleh (10 ans), Louloud Mohamed Ali (4 ans), Laghzal Brahim, Messaoud Laârbi et Khaya Cheikh (4 ans), Saleh Elghazouani (10 ans), Boussoulla Hassana et Bachir Tounssi (7ans), Haidan Alisalem et Beilla Sidimahfoud (5ans), Rejaâ Brahim (5 ans), Abdelliha Bouknou, Berdellil Houcine, Elballai Salem, Chakourri Omar, Jemâa Mohamed Yahdih, Bouguenna Mouloud, Belhaj Mohamed Mustapha et Kezzhar Mohamed Fadel (2 ans), Bahaha Salek (4 ans),Ayach Baba Yaddih (2 ans). Ils sont tous sortis de prison dès hier soir.

Le premier groupe de prisonniers détenus à El Ayoun a été reçu vers 21h30 par la population sahraouie qui a parcouru avec eux les rues de la ville en criant des slogans. Le groupe de détenus de la Prison de Marrakech a été accueilli à sa sortie vers 22h par les étudiants sahraouis de cette ville qui les ont logé pour la nuit. Le dernier prisonnier  à quitter la prison a été le plus ancien prisonnier politique sahraoui, emprisonné  à Kénitra depuis plus de 22 ans, Sidi Mohamed Daddach qui a quitté sa prison après 23h30 pour passer la nuit à Rabat. Aujourd'hui même, il a participé à une cérémonie d'accueil organisée par les étudiants sahraouis de cette ville. Dès demain, il devrait, ainsi que les autres sahraouis libérés, rejoindre El Ayoun.

Signalons que la « grâce  royale » concerne 56 personnes. Elle inclue les 24 prisonniers sahraouis de la liste établie par le Bureau Européen pour le respect des Droits de l'Homme au Sahara Occidental ( Daha Cheikh et Moussamih Laârbi ayant été libérés la semaine dernière en fin de peine), les autres étant soit des étudiants marocains condamnés avec leurs collègues sahraouis de l'Université de Marrakech, soit des personnes condamnées lors des évènements de El Ayoun de septembre 1999 pour leur participation dans les milices marocaines à des pillages de commerces ou habitations de sahraouis.

Pour nous, ces libérations sont le résultat de la mobilisation conjointe des défenseurs des droits humains au Sahara Occidental et dans le monde, à travers la campagne internationale que nous avons lancée il y a plus de deux mois. C'est une victoire de la cause des droits de l'homme que personne, et surtout pas le roi du Maroc ne pourra s'approprier. C'est aussi une victoire du peuple sahraoui qui dans son ensemble s'est mobilisé pour cette cause.

Nous sommes convaincus que tous les sahraouis libérés seront des étendards de la lutte pour la liberté et les droits du peuple sahraoui, et nous appelons toutes celles et tous ceux qui ont appuyé notre campagne, à les soutenir dans la poursuite de la lutte pour la vérité et la justice, pour connaître le sort des centaines de disparus sahraouis et que les droits légitimes de ce peuple soient enfin respectés.

Ils sont libres, notre combat continue.

Alors que la campagne va entrer dans son dernier mois, il est temps de faire un premier bilan des résultats jusqu'à aujourd'hui.

Le premier fait marquant, à notre sens, est que pour la première fois, une action pour la défense des droits de l'homme au Sahara Occidental a lieu simultanément et de manière coordonnée en Europe et dans le monde, dans les camps de réfugiés sahraouis et dans les zones occupées du Sahara. Toutes les organisations sahraouies des droits de l'homme se sont mises en action et nous tenons particulièrement à saluer la création le 9 septembre à El Ayoun du Comité d'action pour la libération de Sidi Mohamed Daddach et tous les détenus politiques sahraouis. Soulignons également le courage et la détermination de tous les prisonniers sahraouis, à commencer par Daddach lui-même, qui participent directement à la campagne depuis leurs prisons, par des grèves de la faim, des communiqués etc… Sans oublier les mobilisations des familles et de la population sahraouie qui ont manifesté à El Ayoun, Smara, Dakhla et dans le sud du Maroc. Nous sommes ainsi aujourd'hui plus persuadés que jamais de la justesse de notre action . C'est une cause qui correspond à une volonté des Sahraouis, qui, las d'attendre un référendum d'autodétermination qui leur a été confisqué, réclament maintenant et tout de suite VERITE ET JUSTICE.

Au niveau de l'Europe et du monde, même si les résultats ne sont pas encore à la hauteur de ce que l'on pourrait espérer, le premier acquis de la campagne a été de faire connaître l'existence de ces prisonniers, donc de la situation répressive au Sahara Occidental occupé. Et c'est l'occasion de rappeler qu'il existe aussi des centaines d'autres Sahraouis détenus-disparus depuis 1975. Nous remercions toutes les personnes qui ont déjà signé l'Appel et saluons toutes les initiatives qui ont été prises dans différents pays pour le diffuser et récolter des signatures (en France, en Espagne, en Italie, en Suisse, en Grande Bretagne…). La récolte sur Internet doit être relancée rapidement pour élargir le cercle des signataires, et chacun peut y contribuer en faisant circuler l'Appel. Le travail du site ARSO pour accueillir  la campagne doit également être salué.

Il reste donc un mois pour récolter encore des milliers de signatures. Plusieurs objectifs sont à réaliser : tout d'abord élargir  le cercle des adhérents à des personnalités du monde politique, syndical, de la culture ainsi qu'à un maximum d'organisations (politiques, droits de l'homme…). Profiter de toutes les manifestations pour récolter des signatures en grand nombre. Le texte de l'Appel existe en français, anglais, espagnol, allemand et italien.

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Les signatures seront remises aux autorités marocaines début décembre.

Quelques nouvelles :

• Grèves de la faim :
  • 24 octobre ; Khaya Cheikh et Massoud laarbi, Prison de Marrakech
  • 25-26 octobre, les 9 étudiants sahraouis incarcérés à la  prison de Marrakech
  • Un grève des 11 détenus sahraouis de la prison de El Ayoun est annoncée pour le 30 octobre et Mohamed Daddach poursuit ses 48 heures de grève de la faim hebdomadaire
  • D'autre part, le directeur de la prison de Kénitra a demandé à Daddach de cesser son mouvement évoquant le fait que le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme étudie la possibilité de demander au roi une amnistie. Demande que Mohamed Daddach a ferment rejeté.
• Liste des prisonniers mise à jour :

Quelques corrections et compléments ont été effectués sur la liste des prisonniers politiques sahraouis publiées début juin.

• Liste des 9 étudiants de Marrakech : Correction de l'orthographe de certains noms pour qu'il correspondent à ceux figurant sur leurs papiers d'identité. Il y avait également une erreur sur un nom, Bekri Abdesslam étant un  étudiant marocain. Le nom de l'étudiant sahraoui est Elballali Salem. Leurs photos ont également été rajoutées.
• Dah Cheikh et Moussami Laârbi, détenus à la prison de El Ayoun devraient être libérés cette semaine, ayant purgé leur peine de 2 ans.

« Salut à tout le monde,

Du 23 août au 30 septembre 2001, j'ai observé une série de grèves de la faim à raison de 24 heurs par semaine. Depuis le 1er octobre, j'ai décidé d'observer une autre série de grèves de la faim de 48 heures par semaine. Grâce au Grand Dieu, je continuerai sur cette voie, avec une éventuelle augmentation du nombre de jours de grève de la faim, et je ne cesserai ces actions que si mes revendications sont satisfaites, c'est-à-dire :

• Ma libération ;
• La libération de tous les détenus politiques sahraouis dont je cite pour exemple : KHAYA CHEIKH, MASSOUD LAARBI, LAGHZAL ENNAJEM et BAHAHA SALEK et tous leurs camarades incarcérés à la prison de Marrakech ainsi que tous les détenus du soulèvement de Laâyoune de septembre 1999 sans exception.
• L'établissement de la vérité sur le sort des disparus sahraouis.

Je salue énergiquement les actions menées par le Forum Vérité et Justice-Section Sahara (FVJSAH) les 23 et 24 août 2001 à El Ayoun en solidarité avec moi et avec tous les détenus politiques sahraouis.

D'autre part, je salue et je soutiens le Comité d'Action créé à Laâyoune le 9 septembre et qui a pour mission de revendiquer ma libération ainsi que celle de tous les détenus politiques sahraouis, ainsi que l'établissement de la vérité sur le sort des disparus sahraouis. J'appelle tous les sahraouis et toutes les sahraouies à promouvoir et à soutenir ce Comité d'Action.

Je salue et je soutiens également l'organisation par les étudiants sahraouis à Laâyoune des journées commémoratives du 2ème anniversaire du soulèvement de septembre 1999, journées qui ont été marquées par des activités culturelles et politiques traitant de la situation au Sahara Occidental et des revendications concernant la libération des détenus politiques sahraouis, l'établissement de la vérité sur le sort des disparus sahraouis ainsi que la résistance face aux poursuites policières dont sont victimes les sahraouis.

Enfin, je m'adresse au Secrétaire Général des Nations Unies, N. Kofi ANNAN et à son envoyé spécial au Sahara Occidental, M. James Baker et les prie de tout mettre en œuvre pour l'application ferme et immédiate du plan de paix onusien, par l'organisation du référendum d'autodétermination qui est la solution juste et durable de ce conflit »

Mohamed Daddach, détenu à la Prison Centrale de Kénitra.
Message transmis le 12 octobre 2001.

Tandis que la campagne internationale se poursuit à travers le monde et que les manifestations de la population sahraouie s'étendent (Assa &endash; sud du Maroc, Smara ), nous venons de recevoir deux informations importantes :

Lundi 8 octobre 2001, le détenu politique sahraoui ELBACHIR TOUNSI, incarcéré à la prison civile de El Ayoun, a été victime d'une intimidation de la part du directeur de cette prison.

Lors d'une fouille des cellules encadrée par le directeur, Tounsi a été surpris en possession d'un transistor qui lui a été confisqué. Le directeur l'a insulté et menacé de camoufler dans ses affaires du cannabis pour le traduire par la suite en justice pour trafic de drogue en milieu pénitencier. Ces menaces ont été proférées par le directeur en représailles à l'adhésion de Tounsi au mouvement de grève de la faim observé par les détenus politiques sahraouis depuis le début de la Campagne Internationale pour la libération de Mohamed Daddach et tous les prisonniers politiques sahraouis.

Nous devons dénoncer ces pratiques et rester attentifs aux mesures qui pourraient être prises par les autorités marocaines à l'encontre des détenus sahraouis.

MOHAMED DADDACH a reçu le mardi 9 octobre à la prison centrale de Kénitra, la visite d'un émissaire du Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH) . Au cours de cette rencontre, l'émissaire l'a informé que le CCDH étudie son cas et projette de formuler une demande au roi Mohamed V pour sa libération.

La mobilisation continue pour la libération de Mohamed Daddach et tous les Prisonniers politiques sahraouis.

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Note : La liste des prisonniers politiques sahraouis a été mise à jour.

Après un mois de campagne, plusieurs milliers de signatures ont déjà été récoltées sur internet et dans différents pays européens (en France, Espagne, Italie, Suisse, Grande Bretagne…). Parmi les signataires, de nombreux élus nationaux, régionaux ou municipaux, des responsables d'ONG , des citoyens sahraouis des zones occupées etc…

La Conférence Européenne des villes jumelées avec le Sahara Occidental tenue à Pise (Italie)  du 28 au 30 septembre a également adopté une résolution de soutien à la campagne.

La récolte de signatures par l'AFAPREDESA va commencé dans les campements de réfugiés sahraouis.

Dans les zones occupées du Sahara Occidental, les autorités marocaines ont refusé jusqu'à maintenant la légalisation du « Comité pour la libération de M. Daddach et tous les détenus sahraouis ». La semaine dernière a été marquée à El Ayoun par le deuxième anniversaire de l'Intifada, et de nombreuses activités ont été organisées. Samedi 29 a été déclaré « Journée du détenu politiques sahraoui » et à cette occasion, tous les prisonniers politiques sahraouis ont observé une grève de la faim de 24h. D'autre part, Mohamed Daddach a commencé les 1 et 2 octobre une nouvelle série de grèves de la faim de 48h hebdomadaire.

La mobilisation doit continuer. Faites circuler  l'Appel sur Internet, faites-le signer par des personnalités de votre pays ou région, distribuez-le lors de manifestations etc.

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Pour poursuivre la campagne, nous avons également besoin d'argent. Toutes les contributions sont les bienvenues (Chèques, mandat postal, voir ci-dessous).

Enfin, vous pouvez envoyer des messages de soutien aux prisonniers sahraouis directement par mail à l'adresse : comitedaddach@hotmail.com.  

Bureau Européen pour le Respect des
Droits de l'homme au Sahara Occidental
Case Postale 53
1211 GENEVE 9 (SUISSE)
Tél. et fax : ++41.22.320.65.50
E-mail : bdh_sahara@hotmail.com
Compte de Chèque Postal: CCP 12-12461-0
Compte bancaire : Union de Banques Suisse 279-C3117839.0 1205 GENEVE

La campagne a été lancée le 1er septembre. Les signatures arrivent déjà et des initiatives sont prises dans différents pays. La mobilisation doit être générale pour faire connaître la campagne et faire signer l'appel.

Pendant ce temps, dans les zones occupées du Sahara Occidental, la mobilisation se poursuit. Tout d'abord du côté des prisonniers politiques sahraouis eux-mêmes qui multiplient les actions de grèves de la faim. Voici en résumé  les informations que nous possédons sur ces grèves :

• Mohamed Daddach : 24 heures de grève de la faim par semaine depuis le 23 août à la prison de Kénitra.
• Khaya  Cheikh, Massoud Laârbi et Bahaha Salek, le 28 août à la prison de Marrakech ;
• Bellaoui Salem, Bellahj Mohamed, Rejaa Brahim, Chekraoui Omar et Bougna Mouloud le 30 août, à la prison de Marrakech ;
• Brahim Laghzal et Bahaha Salek le 4 septembre, à la prison de Marrakech.
• Kezhar Mohamed Fadel, Jemaa Yaddih, Bedelill Houcine et Bouknou Abdelilah le 6 septembre , prison de Marrakech ;
• Tounsi el Bachir, Laaroussi El bachir, Laaroussi Mohamed, Bayla Elmahfoud, Boussouna Hassana et Elghazwani Saleh, les 11 et 12 septembre à la prison de El Ayoun.

D'autre part, l'assemblée constitutive du «Comité d'action pour la libération de M.Daddcah et tous les détenus politiques sahraouis » a eu lieu dimanche 9 septembre à El Ayoun, rassemblant l'ensemble des militants pour la défense des droits de l'homme au Sahara Occidental. Vous trouverez ci-dessous le communiqué final . Son secrétariat est composé de 15 membres, tous anciens détenus-disparus ou appartenant à des familles de prisonniers ou de disparus sahraouis. Signalons que le Bureau Européen pour le Respect des Droits de l'Homme au Sahara Occidental (BERDHSO) s'est adressé en direct à l'assemblée par téléphone pour lui apporter son soutien.

Nous appelons l'opinion publique mondiale, les organisations de défense desdroits de l'homme à soutenir notre campagne pour exiger des autorités marocaines la

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Bureau Européen pour le Respect des
Droits de l'homme au Sahara Occidental
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1211 GENEVE 9 (SUISSE)

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E-mail : bdh_sahara@hotmail.com
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