[archives arso, publication papier 1992/93]

Reflets de l'actualité au Sahara Occidental  - décembre 1992

2.12.  Barbara Simons de retour des zones libérées
La présidente de l’Intergroupe parlementaire «Paix pour le peuple sahraoui» du parlement européen a visité fin novembre les zones libérées du Sahara occidental et s’est entretenue avec des responsables du F. Polisario, des observateurs de l’ONU et des notables sahraouis. Elle a constaté que la MINURSO est sous-équipée et ne peut contrôler efficacement le cessez-le-feu. Elle demande que le libre accès au territoire du Sahara occidental soit garanti et que de nouveaux effectifs de la MINURSO soient déployés pour garantir à la population civile une protection suffisante et son droit à la libre expression.

3.12.  Lettre de lecteur dans «Jeune Afrique»
«Si Ibrahim Hakim a mis vingt ans à se rendre compte qu’il faisait fausse route, devrons-nous attendre encore vingt ans pour savoir si, cette fois-ci, il a choisi la bonne ?».

3.12.  «L’ONU est complice d’Hassan II»
Dans une interview M. Ould Salek, ministre des affaires étrangères de la RASD, déclare qu’«il semblerait qu’il y ait une ONU à deux vitesses: l’une très dure à l’égard de Saddam Hussein, l’autre conciliante avec Hassan II.» A propos du plan marocain de régionalisation  il précise:«A la lumière de la légalité internationale, une puissance occupante ne peut changer le statut du territoire occupé. Si l’ONU ne réagit pas, elle donne une certaine couverture à Hassan II. Elle doit arrêter sa complicité avec Hassan II qui viole le cessez-le-feu, empêche la libre circulation des journalistes, fait obstacle au travail des organisations humanitaires, opère des transferts de populations, déploie 200’000 soldats et maintient l’état de siège dans un territoire bel et bien occupé» (VO Réalités, Genève).

9.12.  Réfugiés sahraouis: mise au point algérienne
Le Maroc a dénoncé le 10.11. auprès du Conseil de sécurité la situation des réfugiés sahraouis, qui seraient «séquestrés» à Tindouf, et dont le rapatriement serait «entravé». Le gouvernement algérien estime qu’«au moment où des efforts sont entrepris en vue de surmonter [le blocage de la mise en oeuvre du plan de règlement], il ne devrait pas être permis de porter le débat sur le terrain de la polémique». «L’Algérie considère que la solution du conflit du Sahara occidental réside (...) dans la levée de toutes les contraintes d’ordre militaire ou administratif qui entravent encore le retour des réfugiés sahraouis». En ce qui concerne la situation des réfugiés, l’Algérie rappelle que la MINURSO est présente à Tindouf, que les agences spécialisées de l’ONU sont informées régulièrement de la situation et que les représentants d’ONG visitent régulièrement les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.

9.12.  CE
La Commission européenne a adopté une recommandation du Conseil concernant la négociation avec le Maroc d’un accord d’association semblable à ceux existant avec la Hongrie et la Pologne. Cet accord avec le Maroc devrait être suivi par des accords semblables avec d’autres pays maghrébins. D’autre part le Parlement européen a approuvé le 15.12. le nouvel accord de pêche conclu le 1er mai 1992 pour une période de quatre ans entre la CE et le Maroc. L’accord autorise les bateaux espagnols et portugais à pêcher dans les eaux marocaines en échange d’une compensation financière de 408,6 millions d’écus. Cet accord inclut les eaux territoriales sahraouies et le port sahraoui de Dakhla. Lors du débat plusieurs députés ont dénoncé les atteintes aux droits humains perpétrés au Sahara occidental et exigé que l’accord ne s’étende pas aux eaux territoriales sahraouies. Les représentants espagnols ont insisté sur l’importance économique de l’accord pour leur pays (agence).

10.12.  Rapport de l’OMDH
L’Organisation marocaine des droits de l’homme dresse un bilan négatif de la situation des droits de l‘homme au Maroc. Elle déplore que «plusieurs centaines de détenus politiques croupissent encore dans les prisons».

10.12.  A l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme le directeur du bureau des Nations unies à Bruxelles a reçu une délégation de l’Intergroupe parlementaire belge et du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, qui lui a remis une pétition à l’intention du secrétaire général de l’ONU et du Conseil de sécurité,  demandant  le respect du plan de paix de l’ONU au Sahara occidental et le déploiement complet de la MINURSO. Le directeur du bureau de l’OUA à Bruxelles a également reçu la délégation.

15.12.  MINURSO
Un médecin suisse, qui a participé en septembre 1992 à la SMU (Swiss Medical Unit), prend le relais d’une action lancée par une radio périphérique française et demande à tous les Suisses d’écrire une petite carte de bonne année aux membres de la  MINURSO (agences).

15.12.  M. Yakoub Kahn a remercié les Collectifs européens de vigilance et les Associations européennes de soutien à un référendum libre et régulier au Sahara occidental, dont il dit «apprécier l’appui», pour l’envoi au Secrétaire général de l’ONU et aux membres du Conseil de sécurité d’un Mémorandum concernant leurs préoccupations et leurs espoirs. Ces organisations relèvent l’application de deux poids deux mesures dans la façon de l’ONU de traiter les conflits. Elles lui lancent un appel pour qu’elle assure la sécurité des citoyens sahraouis, admette la présence d’observateurs indépendants sur place et favorise l’envoi de missions d’enquête habilitées par l’ONU à visiter les prisonniers civils et militaires détenus par les deux parties. Dans sa réponse le représentant spécial pour le Sahara occidental assure qu’il prendra en compte les observations et propositions des associations mentionnées.

16.12.  Action humanitaire
L’Association algérienne d’actions humanitaires et de coopération médicale avec le Sahara occidental prévoit le départ d’une caravane médicale pour le peuple sahraoui à la fin décembre (El Watan, Alger).

18.12.  Les premières unités marocaines du contingent de 1250 militaires devant participer à l’opération «Restore Hope» en Somalie ont quitté le 16.12. la base aérienne d’Agadir. La Mauritanie a, de son côté, annoncé la participation de 300 hommes (agences).


23.12.  «Le cannabis stimule les relations franco-marocaines»
Selon le Canard enchaîné le combat contre la drogue est désormais «mené tambour battant sous l’impulsion du roi». Le Maroc vient de créer un bureau central des narcotiques et de ratifier la Convention de 1988 sur les trafics de stupéfiants. Ces démarches sont interprétées par le journaliste comme autant de tentatives de regagner les bonnes grâces des Européens, et pour s’en faire aider. Selon Basri, ministre de l’Intérieur et grand patron de la lutte contre la drogue, «l’éradication de la culture de cannabis dépend du soutien financier que recevront les autorités marocaines». Le Maroc est un des principaux fournisseurs de l’Europe, ses champs de cannabis s’étendent sur 30’000 à 40’000 hectares et font vivre des «millions de personnes». Autre facteur de dégel entre Paris et Rabat: l’assurance donnée par le roi d’enrayer l’immigration clandestine, voire d’aider au rapatriement de ses ressortissants.

25.12.  Lettre de Boutros-Ghali au président du Conseil de sécurité
Le secrétaire général de l’ONU annonce qu’il va faire son rapport au Conseil de sécurité dans la deuxième partie de janvier, et proposer des «mesures concrètes» afin que le référendum puisse se tenir «le plus tôt possible». Le secrétaire général regrette que la réunion des chefs de tribu n’ait pas eu lieu comme prévu début décembre. Selon lui la conférence a échoué sur la façon différente d’aborder la question des votants. Afin de ne pas perdre davantage de temps Boutros-Ghali se sent maintenant tenu de proposer des démarches concrètes. Sur l’antenne de la télévision suisse-romande il a indiqué, le 28 décembre, qu’un référendum aurait lieu «dans les premiers mois de l’année prochaine» (agences).

30.12.  Manifestations d’étudiants au Maroc
Fin décembre de violentes manifestations ont ébranlé les universités de Rabat, Casablanca et Oujda. De nombreuses arrestations ont été opérées. Une vingtaine de personnes comparaissent actuellement devant le tribunal d’Oujda. Les revendications des étudiants ne sont pas connues (El Watan, Alger).

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