FRONT POLISARIO

Représentation pour la Suisse et l'ONU à Genève

LETTRE ADRESSEE  AUX MISSIONS PERMANENTES AUPRES  DES NATIONS UNIES A GENEVE,   AUX ORGANISATIONS   INTERNATIONALES  ET AUX MEDIAS SUISSES.

C

Les territoires occupés du Sahara Occidental, notamment El Aiun la capitale, Dakhla Smara, Boujdour et bien d‚autres villes sont , depuis le samedi 21 mai 2005, le théâtre de manifestations et protestations non-violentes qui sont sujettes à une répression féroce et sans précédent menée par les autorités d‚occupation marocaines.

Suite à ces manifestations pacifiques, l'armée marocaine et les réseaux policiers, venus en renfort se sont massivement déployés dans les villes sahraouies avant de procéder à leur quadrillage systématique , et notamment les principaux quartiers d'El Aiun. Tandis que le correspondant de la Chaîne Qatari « Al Jazira » a été interdit d‚entrer dans le territoire et que des journalistes espagnols de la TVE étaient interdits de sortie, plusieurs organes de la presse ont dénoncé vivement l'attitude des autorités marocaines

La répression des autorités marocaines, qui se poursuit toujours a engendré actuellement 57 blessés dont 07 grièvement , plusieurs dizaines d'arrestations et autant de disparus - la méthode des enlèvements étant largement utilisée par les forces d‚occupation marocaines depuis le début du conflit en 1975-  en plus de dizaines de maisons complètement saccagées. La répression barbare à l'encontre des manifestants a fait dire à des observateurs sur le terrain qu‚ils viennent d'assister en direct à la négation même des principes et des droits fondamentaux réunis et ratifiés dans les constitutions, et des lois de tous les pays

Tous ces événements qui ont eu lieu, également dans les universités de Rabat, Agadir, Marrakech et dans le sud marocain où des communautés sahraouies vivent dans des villes telles que Goulimine et Assa, ont été organisés par les sahraouis pour protester contre l'occupation marocaine, le refus de ces mêmes autorités du référendum d'autodétermination préconisé par les Nations Unies, la réclamation du droit d‚expression, de circulation, l'établissent de la vérité sur le sort des disparus sahraouis qui se comptent par centaine et le pillage effréné des richesses de leur pays.

Les violations des droits civils et politiques commises par les autorités marocaines au Sahara Occidental  ont contribué au climat de grande frustration qui s'est installé au cours de trente ans d‚occupation. Aussi, cette  répression contre les droits fondamentaux du peuple sahraoui et ses aspirations à l'autodétermination n'a qu'un seul but, celui d‚imposer le fait accompli de son occupation illégale du Sahara Occidental, car le Maroc ne se satisfait pas aujourd‚hui de refuser l‚application des Plans de paix élaborés par l'ONU, le dernier en date étant le Plan Baker II, mais refuse de souscrire au principe même du référendum.

Le climat d'intimidation et de harcèlement dans lequel vivent les territoires sahraouis sous occupation marocaine, les violations persistantes et systématiques des droits humains observées dans ce territoire depuis son occupation illégale depuis trois décennies, ainsi que l'absence délibérée de volonté du gouvernement du Maroc de se conformer à la légalité internationale en refusant l'organisation d‚un référendum d‚autodétermination permettant au peuple sahraoui de choisir librement son destin, nécessitent une réaction ferme de l'ensemble de la communauté internationale y compris l'organisation des Nations Unies, l'Union européenne, l'Union africaine, les organisations internationales et tous les hommes épris de paix et de justice.

La gravité de la situation dans les territoires du Sahara Occidental exige un engagement réel car la protection des populations civiles ne peut plus attendre. Chaque jour de retard de la part de la communauté internationale apporte de nouvelles souffrances aux populations civiles, raison pour laquelle votre pays est sollicité pour :

  • Contribuer à la  mise en place d'une commission d'enquête internationale chargée d'établir la vérité sur la répression qui s‚abat sur le territoire sahraoui et les conséquence graves pour la population civile découlant des événements en cours.
  • La nomination d'un Rapporteur Spécial sur la situation des droits de l'homme au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain ;
  • L'ouverture du territoire sahraoui aux médias et observateurs internationaux,
  • L'application de la résolution 1495 ( 2003) par le Conseil de Sécurité de l'ONU et appelant à l'application du Plan de l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental, comme étant la solution optimale du conflit, condition essentielle à même de lui épargner le retour à une guerre aux conséquences incalculables.

Genève, 29 Mai 200

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