Au Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique,
Son Excellence Mohamed Abdelaziz, Secrétaire général du Front Polisario.



Bruxelles, le 20 février 2007.


Mon cher Président,

A la veille de la rencontre internationale de Tifariti, je souhaite vous adresser le présent message car il me sera, à mon grand regret, impossible de participer à cet important rendez-vous de la solidarité et du soutien à la juste lutte du Front Polisario pour l’accomplissement des droits inaliénables du Peuple Sahraoui en vue de vivre libre et indépendant sur son territoire national.


Les Nations Unies doivent être rappelées à leurs obligations de procéder à la décolonisation du Sahara Occidental dans le respect de la volonté maintes fois exprimée par le peuple du Sahara Occidental occupé.

Aujourd’hui encore, les Nations Unies se contentent d’observer le cessez-le-feu, de prendre acte des manœuvres dilatoires de l’occupant marocain qui refuse toute solution négociée fondée sur les résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le Maroc est encouragé dans cette attitude par le Président français Jacques Chirac, par le manque de courage de la puissance coloniale espagnole qui tarde à dénoncer les accords de Madrid de 1975. Aujourd’hui, le Maroc prétend faire l’offre d’une large autonomie pour le Sahara Occidental. Tous les peuples colonisés ont en mémoire ce que signifie ce genre d’offre visant à nier leur droit absolu à l’indépendance.

Le nouveau Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-moon, aura-t-il le courage de rappeler qu’il n’existe qu’un droit international au regard des aspirations des peuples à la liberté et à l’indépendance.

Monsieur Ban Ki-moon aura-t-il le courage de tenir les engagements pris par le Conseil de Sécurité d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental selon des règles fixées par les résolutions du même Conseil et dont le dernier calendrier est celui contenu dans le plan Baker.

L’Union africaine, dans la lignée fixée de longue date par l’Organisation de l’Unité Africaine, a reconnu la République Arabe Sahraouie Démocratique. C’est la voie que doit adopter la communauté internationale si le Maroc s’entête à refuser le plan de paix des Nations Unies pour le Sahara Occidental.

L’Union européenne, dont cinq de ses membres siègent au Conseil de Sécurité, se doit comme elle s’y était engagée sous la présidence allemande en 1999, d’intervenir pour favoriser la mise en œuvre du Plan de Paix, ainsi que les propositions d’application contenues dans le Plan Baker accepté par le Front Polisario.

L’ONU et l’Union européenne doivent tenir compte du réveil africain qui s’inscrit dans un réel souci de reprise en main de son destin et de son développement dans le respect de l’Etat de droit et de la légalité internationale.

Aux deux extrêmes de la Méditerranée méridionale, deux peuples ont des exigences semblables de respect de leurs droits fondamentaux à un Etat : le Peuple palestinien et le Peuple sahraoui.

L’ONU et la communauté internationale ont l’obligation, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’accueillir d’urgence ces deux états dans la communauté des nations. Il s’agit de la seule solution conforme aux prescrits internationaux en vue de permettre une paix juste et durable dans ces régions, la seule perspective de coexistence et de coopération susceptible de garantir le développement, la démocratie et la paix dans tout le pourtour méditerranéen.

Je formule, cher Président, en cette veille des activités du 27 février à Tifariti, les vœux que ce message de la raison et du droit soit entendu. Je vous assure que la Coordination des Comités de Soutien au Peuple Sahraoui et la Task Force poursuivront leur action de solidarité avec détermination, car c’est le sens de l’histoire.

A vous-même, à tous vos invités, au courageux Peuple sahraoui, j’adresse mes plus cordiales salutations.

Vive la lutte du Peuple sahraoui
Vive le Front Polisario
Vive la République Arabe Sahraouie Démocratique
Vive la solidarité

Pierre GALAND
Sénateur
Président de l’Eucoco.

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