CONFERENCE- DEBAT
organisée en marge de la 61ème session de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève pour éclairer davantage le drame vécu au quotidien par les populations sahraouies dans les territoires sous occupation marocaine

 

COMMUNIQUE

Conférence-débat organisée en marge de la 61ème session de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève pour éclairer davantage le drame vécu au quotidien par les populations sahraouies dans les territoires sous occupation marocaine

A L'initiative du Bureau International pour le Respect des Droits de l‚Homme au Sahara Occidental, le Défenseur sahraoui des Droits de l'Homme, Ali Salem Tamek a animé hier, 20 avril 2005, à la Maison des Associations (Salle Steve BIKO) une rencontre-débat placée sous le thème « Les violations des droits de l'homme au Sahara Occidental et les disparus sahraouis : briser le silence ».

Au cours de cette Conférence- débat, l'activiste sahraoui des droits de l‚homme, Ali Salem Tamek a expliqué devant un public important la situation qui prévaut au Sahara Occidental mettant en exergue le rôle primordial des  défenseurs des droits de l'homme sahraouis qui continuent, avec courage et détermination, leur combat pour faire connaître les violations graves des droits de l'homme commises par l'Etat marocain contre la population civile sahraouie et exiger le respect des droits de l'homme au Sahara Occidental y compris le droit à l'autodétermination.

Dans un long exposé, l'activiste sahraoui des droits de l'homme a dévoilé l'horreur au quotidien vécu au Sahara Occidental un pays qui, a-t-il souligné, est soumis depuis le 31 octobre 1975 à un encadrement militaro-sécuritaire sans précédent. L'activiste sahraoui a expliqué aux participants à cette conférence que, tout au long de ces dernières années les autorités marocaines ont  multiplié les intimidations et les menaces à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme et de tous ceux qui militent pour l'autodétermination du peuple sahraoui.

Ces mêmes autorités, a-t-il ajouté, refusent de délivrer des passeports à certains défenseurs des droits de l'homme sahraouis et les confisquent à d'autres. La plupart d'entre eux sont interdits de quitter le territoire . Ils sont constamment surveillés, épiés et harcelés et beaucoup d'entre eux ainsi que des syndicalistes ont été transférés abusivement vers des villes marocaines pour les éloigner du territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain, et partant les réduire au silence. Les autorités marocaines multiplient les menaces de licenciement à l'encontre des travailleurs de Fos-buccra tandis que les associations de défense des droits de l'homme constituées, à l'instar du Forum Vérité et Justice, section Sahara Occidental ont été tout simplement dissoutes. Aussi, a-t-il dit, il est important de savoir qu'Amnesty international a , dans son rapport paru en 2005 fait état de la dissolution par le gouvernement marocain d'une Association sahraouie et qu'au Sahara Occidental les victimes de mines antipersonnel se comptent par centaines.

Ali Salem Tamek a indiqué lors de cette Conférence que, sur ordre des hautes sphères de l'appareil de l'Etat marocain, la presse marocains, toute confondue, mène ces jours-ci des campagnes de diffamation savamment orchestrées dans le but évident de nuire au plus haut degré aux défenseurs sahraouis des droits de l'homme.

A cet effet, et vu ces intimidations récidivantes, les défenseurs sahraouis des droits de l'homme, a-t-il souligné, seul le soutien de la Communauté internationale et celui des organisations de défense des droits de l'homme est à même de soutenir le travail noble mené sur le terrain par un très grand nombre de défenseurs sahraouis des droits de l'homme dont la vie est constamment en danger.

Dans un autre chapitre, Ali Salem Tamek a clairement fait savoir que le travail mené, tambour battant par les autorités marocaines autour de ce qu'on appelle « Instance Equité et Réconciliation » n'est en fait que de la poudre aux yeux puisqu'il n'est pas permis aux victimes de nommer ou de poursuivre en jugement les auteurs qui se sont rendus coupables de graves violations des droits de l'homme, et donc l'étendue de leurs responsabilités en vue de mettre fin à l'impunité. Plus grave encore, a-t-il indiqué, le Président de cette instance censée rétablir la justice et contribuer à la régularisation des problèmes relatifs aux violations graves des droits de l'homme commises au cours des décennies passées, a déclaré publiquement que l'un des objectifs de la dite instance demeure la consécration de la marocanité du Sahara Occidental.

COLLECTIF SAHRAOUI DES DROITS DE L‚HOMME

Fait à Aiun, le 21 avril 2005


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