Étrangers au service du Polisario

Arrestation de trois français, dont une originaire de l’Algérie, qui tentaient de s’infiltrer à Layoune

El Sabah, Journal quotidien marocain du 11 octobre 2006.
Par Ihssan El Hafidhi,
Traduit de l’arabe par Ali Omar Yara, Paris.

Les autorités sécuritaires ont arrêté, en fin de matinée, vendredi dernier, un activiste juridiste sahraoui de nationalité française, venu à la ville accompagné de deux femmes dont l’une d’origine algérienne et l’autre activiste d’une association française.

Une source informée rapporte que les trois personnes ont été embarquées dans une voiture de police, conduites au commissariat de Layoune et interpellées aux motifs de leur passage à l’Aïun ; en ajoutant que l’activiste sahraoui, dénommée Asfari Naama avait déjà été arrêté au Maroc, suite aux événements qu’a connus Tantan en 1987 visant l’indépendance du Maroc.

Après constatation de ses implications, en tant que meneur dans l’incitation, les protestations et les revendications en faveur des séparatistes, la même information indique qu’en ce qui concerne le Sahraoui de nationalité française, outre ses relations avec de nombreux activistes sahraouis, séparatistes à l’Aïun, Dakhla et Samara, que ses positions se sont révélées exactes.

La même source a indiqué que les autorités sécuritaires de la ville, et après instruction du dossier judiciaire, ont décidé de les expulser du Maroc et les faire revenir en France, ajoutant que le dénommé Naama Asfari ayant tenté d’entrer en ville en voiture a été étonné du fait, qu’il a pu parcourir une longue distance en direction des territoires du sud sans attirer l’attention des services centraux de la sécurité.

Naama Asfari, affirme la même source, est l’époux de la femme française, dont les forces de sécurité surveillaient les mouvements. Elle avait été arrêtée précédemment dans la même ville, en possession d’une lettre de l’ancien Premier ministre sahraoui du Front Polisario, dans laquelle, celui-ci incitait la population de la ville à l’escalade contre, selon la lettre « les forces coloniales », faisant allusion au Maroc et qu’il comptait sur eux pour troubler la stabilité dans les régions du sud. Cette lettre a trouvé un écho chez les séparatistes de l’intérieur. La source ajoute, dans ce même sens, que l’épouse de Naama Asfari a confié ces lettres à plusieurs activistes Sahraouis, à l’instar d’Aminatou Haïdar, et à quelques proches du Polisario.

La même source n’a pas exclu que l’activiste sahraoui expulsé vers son pays, en compagnie des deux françaises, ait été aussi porteur de message oral à une petite minorité de ceux qui soutiennent la thèse séparatiste, en vue de semer les troubles, de mobiliser la population vers l’escalade et les inciter à utiliser d’autres moyens nouveaux dans la ville. D’autant plus que l’Aïun mène une vie calme depuis la dernière visite du Roi dans la région.

La source indique que le dénommé Naama Asfari, arrêté par les services de sécurité à l’intérieur de Layoun, tentait de pénétrer dans un quartier périphérique avant sa conduite au commissariat, que la source qualifie de normale.

Le dénommé Naama Asfari, natif de Tantan, sud du royaume, est connu pour ses positions en faveur du Front Polisario. Il reste aussi actif dans des réseaux de relations qu’il a tissés durant ses études en France, dans plusieurs pays européens, à partir desquels il a réussi à mobiliser un certain nombre de juristes pour soutenir ses aspirations séparatistes en faveur du Front.

C’est la deuxième fois que des citoyens d’origine ou de nationalité française, entrés au Maroc sont arrêtés, en possession de lettres écrites ou orales émanant de la « direction du Polisario » de Tindouf, destinées aux « fauteurs de trouble » à l’intérieur du territoire marocain. Ce qui prouve la capacité du Font à mobiliser les citoyens étrangers au service de ses intérêts.

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