Association des Familles de Prisonniers et Disparus Sahraouis
AFAPREDES
A

 

COMMUNIQUE

 

Déjà alertée par les événements sanglants qui ont eu lieu à El Ayoun en septembre 1999 et sachant combien vous êtes attentif à la situation de la population sahraouie, l'Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) vous fait part de ses vives préoccupations quant aux informations qui lui sont parvenues au sujet de plusieurs ressortissants sahraouis à savoir:

Brahim Laghzal (Brahim Ould Baba), né le 11 janvier 1966, licencié en psychologie, responsable du personnel à la municipalité de Tan-Tan, ville où il réside avec sa famille , rue 6, Bloc 3 Nƒ 42 Hay Hajari.

Cheikh KHAYA (Cheikh Abdelaziz Ould Abdallah Ould Ali), né en 1966 à Tarfaya, ingénieur agronome, fonctionnaire au Crédit agricole à El Ayoun, ville où il réside.

Laarbi MASSOUDI (Laarbi Ould Sayd Ould Boujemaa), né en 1966 à Dcheira, licencié en littérature arabe à la faculté d'AGADIR. En recherche d'emploi, il réside très souvent à AGADIR mais rejoint régulièrement sa famille à TAN-TAN.

Ces trois personnes ont été interpellées le 6 décembre 1999 par la police marocaine assistée par des éléments de l'armée marocaine, du Département de la Sécurité du Territoire (DST) et de la gendarmerie royale. Les arrestations de Brahim LAGHZAL et de Cheikh KHAYA ont eu lieu à Tan-Tan, celle de Laarbi MASSOUDI à Agadir.

Portés disparus pendant dix jours, ils réapparaitront le 17 décembre 1999 à la prison civile d'INEZGANE près d'AGADIR où ils sont toujours détenus. Ils ont été présentés devant le procureur le 3 février dernier. La date de leur procès n'est pas encore fixée Entre la date de leur arrestation et le 17 décembre 1999 ils auraient été détenus à la prison militaire de Ben-Sergaou près d'Agadir où ils furent soumis à des actes de torture et interrogés par des membres de l'armée marocaine et du Département de la Sécurité du Territoire.

Selon nos informations ces trois personnes ont été enregistrées et identifiées par la commission d'identification de la MINURSO et reconnues comme pouvant participer au référendum d'autodétermination sur le Sahara Occidental.

Nous portons également à votre connaissance que Monsieur Cheikh KHAYA a déjà été détenu à partir de mai 1991 dans un centre secret de détention avec deux autres sahraouis. Ils y furent torturés et interrogés par des agents de la DST. Jamais jugés ils furent libérés après trois mois de détention suite à une campagne menée par l'organisation Amnesty International.

Nous attirons également votre attention sur le sort du Caporal BIBITOU HAMDI (HAMDI ould BELKHEIR) encadrant militaire au camp de SMARA qui a disparu dans des conditions indéterminées et dont la famille, sans nouvelle depuis début décembre 1999, a déposé plainte auprès du procureur du tribunal d'EL AyOUN le 24 décembre 1999.

Ces arrestations ainsi que ces détentions extra-judiciaires interviennent alors que de lourdes incertitudes pèsent sur la tenue du référendum durant l'année 2000.

L'AFAPREDESA s'est aussi donnée pour mission de veiller à ce que toutes les garanties soient offertes pour qu'un référendum libre, régulier et transparent puisse avoir lieu au Sahara Occidental. Aujourd'hui, comme hier, la sécurité de la population sahraouie appelée à s'exprimer sur son devenir n'est pas assurée.

Face à ces manquements graves au respect le plus élémentaire de la démocratie et du droit, l'AFAPREDESA vous exhorte à agir auprès des autorités marocaines afin que soit mis fin sans délai à la détention des trois personnes incarcérées à la prison civile d'INEZGANE, et que des informations précises soient données quant à la situation du Caporal BIBITOU HAMDI.

Paris, le 8 février 2000


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