Je
suis très heureuse de voir que les efforts du
gouvernements allemand, en la personne de M. Jürgen
Chrobog du ministère des affaires
étrangères, aient abouti à la
libération de 100 prisonniers de guerre marocains,
dans le cadre d'un geste humanitaire du Front
Polisario.
En
tant que présidente de l'intergroupe du Parlement
Européen "Paix pour le peuple sahraoui", j'ai pu me
rendre dans les camps de réfugiés sahraouis de
Tindouf et rencontrer également les prisonniers de
guerre marocains qui y sont détenus. Malheureusement,
il ne m'a pas été possible d'agir plus sur
cette question humanitaire car jusqu'à présent
les autorités marocaines se montrent
réticentes à m'accueillir et à me
laisser libre de me rendre dans les territoires
occupés du Sahara Occidental. Néanmoins, je
suis très heureuse de voir que cette nouvelle
libération amène le nombre total de
prisonniers de guerre marocains libérés par le
Front Polisario à un millier de personnes. Cette
initiative fait honneur au peuple sahraoui et au Front
Polisario, et constitue un geste de bonne volonté qui
contribue à une solution juste, durable, et pacifique
au conflit du Sahara Occidental.
Je
dois pourtant aussi souligner qu'à ce jour, comme le
mentionne une fois de plus Amnesty International dans son
rapport 2002, les autorités marocaines n'ont pas
clarifié le sort de plusieurs centaines de sahraouis
"disparus" entre les années 60 et 90. La situation
des droits de l'homme dans les territoires occupés du
Sahara Occidental demeure alarmante: trois membres du Forum
Vérité et Justice-Section Sahara qui avaient
rencontré au mois de février dernier la
délégation Ad'Hoc du Parlement
Européen, ont été licenciés de
leurs emplois arbitrairement en guise de représailles
à leur égard.
La
libération de 100 prisonniers de guerre par le Front
Polisario est aussi un geste qui témoigne d'une
confiance profonde vis à vis du gouvernement
allemand: celui-ci ne doit pas seulement continuer à
participer à l'aide humanitaire destinée au
160 mille réfugiés du désert
algérien, il se doit aussi d'user de son influence en
matière de relations étrangères en vue
de l'application stricte et rapide du Plan de paix de 1991
de l'ONU et de la tenue d'un référendum
d'autodétermination pour le peuple
sahraoui.
Bruxelles,
le 20 juin 2002
Margot
Kessler
MPE,
présidente de l'intergroupe du Parlement
Européen "Paix pour le peuple sahraoui"
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