Révolte des Sahraouis - Revolt of the Saharawis - Revuelta de los Saharauis

Rapport sur les enlèvements et arrestations de militants sahraouis des droits de l'homme.

Arrestation d'Ali Salem Tamek 

Lieu : Lâayoune/Sahara Occidental
Date : 18/07/2005
Heure : 17h30 (GMT)

Le 18 juillet 2005 l'état marocain a procédé à l'arrestation du militant et activiste sahraoui des droits de l'homme Ali Salem Tamek, symbole de la résistance pacifique sahraouie à l'aéroport de Lâayoune, capitale du Sahara Occidental. Ali Salem Tamek venait de rentrer des Iles Canaries où il a tenu (comme dans d'autres pays européens ) des conférences et de congrès pour défendre les droits humains au Sahara Occidental ainsi que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance.

Après cette arrestation, les services des renseignements généraux marocains soutenus par tous les appareils policiers marocains (CMI, GUS, FA ... etc.) ont lancé une campagne d'enlèvements et d'arrestations musclées à Lâayoune occupée et dans d'autres villes au Sahara Occidental et au Maroc, des arrestations qui s'inscrivent dans le cadre d'une nouvelle campagne belliqueuse d'intimidation menée par les services de renseignements marocains et le ministère de la "justice" marocaine et qui prend pour cible les militants et activistes sahraouis des droits de l'homme.

Enlèvement de Mohamed Elmoutaoikil et Mohamed Fadel Gaoudi 

Lieu : Casablanca/Maroc
Date : 20/07/2005
Heure : 6h00 (GMT) du matin

Le 20 juillet 2005 à 6h00 du matin, une unité composée de 8 membres de la police judiciaire de la ville de Casablanca a fait irruption dans l'appartement du militant sahraoui des droits de l'homme Mohamed Elmoutaoikil, ex-prisonnier politique sahraoui et expulsé par l'état marocain vers Casablanca. Un autre militant sahraoui des droits de l'homme et ancien détenu politique sahraoui a été arrêté en même temps que Mohamed Elmoutaoikil, il s'agit de Mohamed Fadel Gaoudi. Les deux militants sahraouis ont été conduits vers une destination inconnue pour un long interrogatoire qui portait sur le conflit sahraoui et les manifestations pacifiques pour l'autodétermination et l'indépendance qui se poursuivent dans toutes les villes des territoires occupés du Sahara Occidental ainsi qu'au sud du Maroc et aussi dans  les campus universitaires des grandes villes marocaines.

Le militant sahraoui Mohamed Elmoutaoikil a été interrogé pendant deux heures par le général marocain Hamidou Laanigri, directeur général de la sûreté marocaine et qui a utilisé tous les moyens pour changer la position stable de l'ex-prisonnier politique sahraoui Mohamed Elmoutaoikil, une position qui demeure en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et qui fâche le vieux général marocain. A 11h00 Laanigri n'en pouvait plus et donne alors son ordre d'interroger Elmoutaoikil par des officiers de la sûreté marocaine (ce deuxième interrogatoire a duré environ 14 heures ) avant qu'il soit transporté avec l'autre militant sahraoui Mohamed Fadel Gaoudi à Lâayoune, capitale du Sahara Occidental.

Le jeudi 21 juillet vers 21h00 (GMT), les deux militants sahraouis des droits de l'homme menottés et les yeux bandés sont arrivés à Lâayoune dans un véhicule de la sûreté marocaine escorté par deux engins de la police urbaine GUS.

A Lâayoune, les deux militants sahraouis Mohamed Elmoutaoikil et Mohamed Fadel Gaoudi ont été interrogés encore une troisième fois dans les locaux de la police judiciaire marocaine (PJ), là où ils ont rencontré le militant sahraoui des droits de l'homme El Arbi Massoud qui a été enlevé lui aussi en même temps que les deux militants sahraouis des droits de l'homme Brahim Noumria et Elhoucine Lidri.

A 2h00 du matin, les trois militants sahraouis des droits de l'homme Mohamed Elmoutaoikil, El Arbi Massoud et Mohamed Fadel Gaoudi ont été renvoyés vers le siège de la Wilaya de la sûreté marocaine ou ils ont croisé Brahim Noumria et Elhoucine Lidri dans un état catastrophique suite à la torture systématique pratiquée par des hauts responsables sécuritaires marocains.

Enlèvement et torture systématique de Brahim Noumria, Elhoucine Lidri et El Arbi Massoud

Lieu : LAAYOUNE/Sahara Occidental
Date : 20/07/2005
Heure : 10h20 (GMT) du matin

Le mercredi 20 juillet à 10h20 (GMT) une autre irruption musclée (d'une unité des services des renseignements généraux composée de 8 membres) a eu lieu dans la maison de la militante sahraouie des droits de l'homme Mme Fatma Ayach. Les membres de cette unité ont enlevé les trois militants sahraouis des droits de l'homme Brahim Noumria, Elhoucine Lidri et Elarbi Massoud et ils les ont amenés dans les locaux de la police judiciaire (PJ) avant que Elhoucine Lidri et Brahim Noumria soient "kidnappés" et amenés vers le centre secret de détention appelé PCCMI  pour une séance d'humiliation et de torture morale et physique.
Cette séance de torture systématique, dont les auteurs n'étaient que les responsables sécuritaires marocains, a duré jusqu'à 2h00 du matin (21/07/05).

Torture systématique de Brahim Noumria et El Houcine Lidri :

Brahim Noumria et Elhoucine lidri ont été suspendus selon la méthode connue du « poulet rôti » pendant de longues heures, les yeux bandés et menottés. Les tortionnaires de l'appareil policier marocain les ont roué de coups de poing, de coups de pied et de coups de matraque sur toutes les parties du corps. Des produits chimiques ont été versés sur les corps des deux militants sahraouis toujours suspendus et menacés de viol. Les tortionnaires marocains ont brûlé les corps des victimes sahraouies en utilisant des cigarettes allumées ou encore un feu puissant et en laissant des graves brûlures et cicatrices.

Le matin, tous les militants sahraouis des droits de l'homme ont été transportés vers le bureau du procureur général au tribunal colonial de Lâayoune occupée. Les activistes sahraouis ont insisté sur la torture barbare et systématique perpétrée par les tortionnaires marocains à l'encontre du militant sahraoui des doits de l'homme et ex-prisonnier politique sahraoui au Maroc à Kalâat Megouna et de Lidri Elhoucine militant actif des droits de l'homme. Ils ont réclamé une expertise médicale avec la présence de l'avocat de la défense.

Des membres de la DST marocaine ont fouillé la maison de Brahim Noumria et ils ont confisqué des livres et des documents personnels avant qu'ils s'acharnent une deuxième fois contre El Houcine Lidri et l'amener encore une fois au centre secret de détention PCCMI pour un deuxième interrogatoire et une nouvelle séance de torture.

A noter que Mohamed Elmoutaoikil a subi le même jour un nième interrogatoire pendant 12 heures dans les locaux de la Police judiciaire marocaine (PJ) en présence de hauts responsables de l'appareil policier colonial comme Brahim Bensami, n°1 de la sûreté coloniale marocaine au Sahara Occidental et un groupe représentant tous les appareils de renseignements marocains qui ont déjà interrogé Mohamed Fadel Gaoudi et El Arbi Massoud sans commettre des actes de torture.

Le 23 juillet 2005, les militants sahraouis des droits de l'homme ont été amenés au tribunal de seconde instance de Lâayoune  sans les mettre au courant du contenu des procès-verbaux qui ont été établis à leur encontre. Ils ont été présentés au juge d'instruction à l'exception de Mohamed Fadel Gaoudi qui a signé son procès-verbal après l'avoir consulté. Gaoudi a été libéré vers 17h00 de l'après-midi. Tous les militants sahraouis ont rejeté formellement les inculpations du juge et ils ont insisté sur les actes de tortures qui ont été perpétrés à l'encontre de Brahim Noumria et El Houcine Lidri.

Il est important de signaler que les militants sahraouis des droits de l'homme étaient victimes de pratiques inhumaines dans les locaux de la police judiciaire durant la période de garde à vue telles que l'absence de couvertures, l'interdiction de visite pour leurs familles, interdiction de fourniture de couvertures et de nourriture de la part des leurs familles... etc. Les mêmes pratiques ont été constatées à la prison Noire de Lâayoune occupée où se trouvent actuellement tous les militants sahraouis des droits de l'homme arrêtés ainsi que de nombreux prisonniers politiques sahraouis de l'Intifada de l'autodétermination et l'indépendance.

A noter aussi qu' ils ont été empêchés de contacter le symbole de la résistance pacifique sahraouie, Ali Salem Tamek, (isolé dans une cellule individuelle) et qu'ils étaient contrôlés et empêchés de contacter les autres prisonniers politiques sahraouis. Des pratiques que les militants sahraouis ont refusé catégoriquement, toujours en restant solidaires avant que la direction de la prison Noire ne décide de les garder dans la salle des visites pour les mettre après tous dans une seule cellule d‚une surface de 4m 50.

Les militants sahraouis des droits de l'homme étaient soutenus par des avocats de l'instance des avocats d'Agadir (Maroc). Ceux parmi eux qui ont subi des actes de torture ont demandé à l'avocat de la défense de porter plainte auprès du procureur du Roi en demandant une expertise médicale et que les tortionnaires soient poursuivis par la justice. Ces tortionnaires responsables de ces actes de torture sont Brahim Bensami n°1 de la sûreté coloniale marocaine au Sahara Occidental, Ichi Bouhassane tortionnaire célèbre et chef des forces de GUS, Hassan Ghafari responsable des renseignements généraux, Abdelhak Rabiaa, n°2 des renseignements généraux et ancien trafiquant de drogue, Moubarak Arsalane responsable de la DST et son bras droit nommé Ahmed Salim. A noter que tous ces responsables marocains étaient impliqués directement dans ces actes de tortures barbares et atroces qui ont touché les deux militants sahraouis des droits de l'homme Brahim Noumria et Elhoucine Lidri ainsi que d'autre militants sahraouis des droits de l'homme et des citoyens sahraouis arrêtés lors des manifestations pacifiques pour l'autodétermination et l'indépendance du Sahara Occidental.

Le grand souci de la militante sahraouie des droits de l'homme Mme Aminatu Hidar emprisonnée depuis le 20 juin 2005 et de tous les militants sahraouis des droits de l'homme est que l'enquête soit prolongée par le juge d'instruction, complice de l'appareil sécuritaire marocain et qui tente en collaboration avec les responsables du ministère soi-disant de la justice de manipuler l'opinion publique internationale.

Les militants sahraouis des droits de l'homme insistent sur le fait que ces fausses enquêtes ne sont qu'un moyen de mettre de la pression pour freiner leur travail de militant des droits humains et pour les empêcher de poursuivre leurs activités qui visent à dévoiler au monde entier les graves violations des droits de l'homme perpétrées au Sahara Occidental par l'état marocain à l'encontre des civils sahraouis depuis le 31 Octobre 1975 et surtout durant les dernières  manifestations pacifiques qui réclament le respect des droits humains au Sahara Occidental et l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.

Fait à LAAYOUNE/SAHARA OCCIDENTAL

Le 27/07/2005


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