Révolte des Sahraouis - Revolt of the Saharawis - Revuelta de los Saharauis

 

Llamamiento de Aichatou RAMDAN Chafii, esposa del saharaui defensor de los Derechos Humanos Ali Salem Tamek

 

Me llamo Aichatou Ramdan Chafii, una mujer saharaui que se encuentra exiliada, junto a mi hija Taura, en España desde Junio 2005. Me he visto obligada a huir de mi tierra y abandonar a mi gente debido a las represalias, torturas y humillaciones a las que he sido sometida por agentes del Estado marroquí.

Mi marido Ali Salem Tamek, destacado defensor de los Derechos Humanos, se encuentra nuevamente entre rejas en las mazmorras marroquíes. Fue arbitrariamente detenido a su vuelta a El Aaiun, el pasado 18 de julio 2005. Esta vez le acusan de instigar a las manifestaciones pacíficas que tuvieron lugar en los territorios ocupados por las tropas marroquíes del Sáhara Occidental, en las ciudades del sur de Marruecos y incluso en las ciudades marroquíes donde hay una presencia importante de estudiantes saharauis. No es la primera vez que es detenido, ya que ha estado encarcelado en total cuatro veces, durante los cuales ha mantenido 17 huelgas de hambre que le causaron secuelas incurables. Durante su estancia en prisión, también nosotras hemos pasado duras privaciones mi hija Taura y yo. Privadas de su presencia, de su cariño y de su apoyo, las dos hemos sido sometidas a duras presiones materiales y psicológicas. Mas aún, hemos sido objeto de represalias y otros actos degradantes, inclusive el haber sido violada yo por cinco agentes del Estado Marroquí.

Mi marido se encuentra en huelga de hambre desde el pasado día 4 de agosto, como protesta contra la decisión de querer llevarlo a un centro psiquiátrico (¡para que lo consideren inapto mentalmente!) y contra las condiciones a los que es sometido así como sus compañeros.

Desde que nos casamos, he estado hasta ahora durante muchos años sin ver a mi marido. Su hija, Taura ha estado durante dos años sin tenerlo cerca, o sea más de la mitad de su vida. Todo ello por culpa de una detenciones fuera de la ley que se llevaron a cabo de manera impune y con la complicidad de las máximas autoridades del Reino de Marruecos. Como mujer violada por agentes marroquíes, me siento escandalizada por las declaraciones de apoyo del Rey Mohamed VI a las fuerzas de represión marroquíes quienes están vulnerando diariamente los Derechos Humanos.

Nuevamente, me veo obligada a recurrir a ustedes para llamarles a que actúen para salvar la vida de mi marido y la de sus compañeros presos políticos saharauis.

Las autoridades marroquíes deben liberar sin más demora a todos los presos políticos saharauis, que no han hecho más que ejercer sus derechos universalmente reconocidos a expresar sus opiniones sin recurrir en ningún momento a la violencia, a pesar de las humillaciones, torturas y represión a las que se encuentran sometidos.

Mi súplica a las organizaciones y asociaciones internacionales de Derechos Humanos para que intervengan urgentemente y presionen al régimen marroquí con el fin de respetar los derechos humanos y levantar el asedio securitario y militar perpetrado sobre el Sáhara Occidental.

Solicito del Alto Comisionado de los Derechos Humanos de Naciones Unidas el envío de una comisión internacional para investigar las graves violaciones de los derechos que se están cometiendo en los territorios ocupados del Sáhara Occidental, territorio bajo administración de jure de España y que se encuentra todavía inmersa en un proceso de descolonización no terminado, bajo la responsabilidad de Naciones Unidas.

Lanzo un llamamiento urgente a la comunidad internacional y a las organizaciones internacionales de defensa de los Derechos Humanos para que intervengan con prontitud para la liberación inmediata e incondicional de los activistas saharauis de los Derechos Humanos y los presos de opinión tales como : Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, Mohamed El Moutawakil, Lidri Houssein, Brahim Noumria, Laarbi Massoud, Hmad Hammad y todos los presos políticos saharauis.

Me dirijo especialmente a las mujeres para pedirles que me ayuden a sacar a mi marido y a todos los presos políticos del infierno en que se encuentran.

Madrid, a 24 de agosto de 2005.


Appel d'Aichatou RAMDAN Chafii, épouse du défenseur saharaui des Droits Humains Ali Salem Tamek

 

Je m'appelle Aichatou Ramdan Chafii, je suis une femme sahraouie exilée en Espagne depuis juin 2005 avec ma fille Taura. J'ai été obligée de fuir de mon pays et d'abandonner ma famille en raison des représailles, tortures et humiliations que j'ai eu à subir de la part de l'État marocain.

Mon mari Ali Salem Tamek, défenseur des droits humains bien connu, se trouve actuellement derrière les barreaux d'une prison marocaine. Il a été arbitrairement arrêté lors de son retour à El Ayoun, le 18 juillet dernier. Cette fois ils est accusé d'avoir incité aux manifestations pacifiques qui ont eu lieu dans les territoires du Sahara Occidental occupés par les troupes marocaines, dans les villes du sud du Maroc et même dans les villes marocaines où il y a une présence importante d'étudiants sahraouis. Ce n'est pas la première fois qui est en prison puisqu'il a été détenu quatre fois au total, détentions au cours desquelles il a mené 17 grèves de la faim dont il porte des séquelles. Pendant son séjour en prison, ma fille Taura et moi-même avons subi de dures privations. Privées de sa présence, de son affection et de son appui, nous avons toutes deux été soumises à des pressions matérielles et psychologiques pénibles. Plus grave, nous avons aussi été l'objet de représailles et d'autres actes dégradants, y compris le viol par cinq agents de l'État marocain.

Mon mari est en grève de la faim depuis le 4 août, en protestation contre la décision de le transférer dans un centre psychiatrique (car ils le considèrent mentalement inapte!) et contre les conditions auxquelles il est soumis ainsi que ses compagnons.

Depuis que nous sommes mariés, j'ai été pendant de nombreuses années sans voir mon mari. Sa fille, Taura est restée deux années sans sa présence, ce qui représente plus de la moitié de sa vie. Tout cela à cause de détentions illégales décrétées en toute impunité et avec la complicité des plus hautes autorités du royaume du Maroc. Comme femme violée par des agents marocains, je suis scandalisée par les déclarations de soutien du roi Mohamed VI aux forces de répression marocaines, celles-là mêmes qui violent quotidiennement les droits humains.

A nouveau, je me vois obligée d'en appeler à vous pour vous demander de sauver la vie de mon mari et celle de ses compagnons prisonniers politiques sahraouis.

Les autorités marocaines doivent libérer sans tarder tous les prisonniers politiques sahraouis, qui n'ont commis d'autre faute que d'avoir exercé leur droit universellement reconnu à la libre expression sans recourir à aucun moment à la violence, malgré les humiliations, les tortures et la répression à laquelle ils sont soumis.

J'appelle les organisations et les associations internationales de droits humains pour qu'ils interviennent urgemment et demandent au régime marocain de respecter les droits humains et lever l'état de siège qui règne sur le Sahara Occidental.

Je demande au Haut Commissariat des Nations Unies l'envoi d'une commission internationale pour investiguer les graves violations des droits commises dans les territoires occupés du Sahara Occidental, territoire de jure sous administration de l'Espagne et actuellement encore en processus de décolonisation sous la responsabilité de Nations Unies.

Je lance un appel urgent à la communauté internationale et aux organisations internationales de défense des droits humains pour qu'ils interviennent rapidement pour la libération immédiate et inconditionnelle des activistes sahraouis des droits humains et des prisonniers de conscience comme: Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, Mohamed El Moutawakil, Lidri Houssein, Brahim Noumria, Laarbi Massoud, Hmad Hammad et tous les prisonniers politiques sahraouis.

Je m'adresse spécialement aux femmes pour leur demander de m'aider à faire sortir mon mari et tous les prisonniers politiques de l'enfer dans lequel ils se trouvent.

Madrid, le 24 août 2005.


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