52éme session de la Commission des Droits de l'Homme de
l'ONU :
interventions sur le Sahara Occidental:
Assassinat
Algérie
Le droit à l'autodétermination est à
l'indépendance consacré par la résolution 1514
(XV) de l'assemblée Générale de l'ONU est un des
droit fondamentaux de l'homme. Le déni de ce droit à un
peuple occupé constitue une violation flagrante et
inacceptable des droit de l'homme. La question du Sahara Occidental,
faut-il le rappeler, est une des question de décolonisation
à laquelle s'applique la résolution
précitée.
Voici plus de vingt ans que ce territoire a été envahi
et que le peuple sahraoui vit sous occupation ou dans l'exil. Une
situation injuste, inacceptable lui est imposée par un pays
voisin.
Grâce aux efforts de l'ONU et de l'OUA les deux parties au
conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont fini par accepter un
plan de règlement le 20 août 1988. Ce plan
prévoit la tenue d'un référendum juste et libre,
sans contraintes administratives ou militaires, qui puisse permettre
au peuple sahraoui de décider souverainement de son
destin.
Depuis l'acceptation de ce plan par les deux parties et la mise en
place de la MINURSO, le seul résultat tangible, pour le
moment, demeure le cessez le feu qui est entré en vigueur le 6
septembre 1991. Toutes les autre dispositions restent lettre morte.
Qu'il s'agisse, par exemple, du cantonnement des troupes ou de la
libération des prisonniers. Ce retard mis dans l'application
du plan de règlement ne peut plus être passé sous
silence. La Communauté internationale doit s'en soucier - et
la Commission des droits de l'homme aussi - car tant que le peuple
sahraoui n'aura pas exercé son droit à
l'autodétermination il restera sous la protection
internationale.
Fondation Danielle Mitterrand
Le processus référendaire (au Sahara Occidental)
demeure l'otage d'une attitude marocaine de blocage
intolérable, et ce malgré la présence de la
Minurso. Le gouvernement marocain continue de transférer des
populations de l'intérieur du Maroc vers les territoires
occupés en vue d'augmenter le nombre de votants acquis
à sa cause.
La Commission d'identification ne travaille pas de manière
transparente. Actuellement, plus de 50 000 personnes sont
passées devant la Commission, mais combien ont
été reconnues aptes à voter?
Pour éviter que le conflit armé reprenne, il faut
absolument mettre en présence les deux parties, afin de les
aider à dépasser leurs différends sur la
question d'identification et éviter le retrait de la Minurso.
De plus, il serait souhaitable que la présence de cette
Mission de l'ONU soit un frein aux violations des droits de l'homme
telles que les entraves aux libertés de mouvement, aux
libertés d'expression.
En effet, pour quelles raisons les observateurs étrangers ou
les ONG ne peuvent séjourner dans les territoires
occupés? Pourquoi nous signale-t-on toujours de nombreuses
arrestations, des disparitions?
Centre Europe Tiers Monde
La république arabe sahraoui démocratique, membre de
l'OUA et reconnue par pus de 70 États à travers le
monde, vient de fêter le 27 février dernier son
vingtième anniversaire, et pourtant le peuple sahraoui se bat
toujours pour pouvoir exercer ses droits les plus
élémentaires : s'autodéterminer.
Combien de temps faudra t 'il encore pour que ce peuple puisse, par
le choix des urnes et non des armes, définir son avenir?
Aujourd'hui, le dernier rapport du secrétaire
général de l'ONU du 19 janvier 1996 demande à
nouveau l'ouverture de contacts directs entre les deux parties, et on
peut penser qu'une résolution de la Commission, si elle est
adoptée aurait la même teneur. cela veut il dire que
nous soyons revenus à la case départ? Ce que nous
savons en tous cas, c'est que l'exécution du plan de paix est
aujourd'hui gelée.
Observatoire International des Prisons
Association Américaine de Juristes (AAJ)
Le référendum d'autodétermination au Sahara
Occidental continu d'être reporté à cause de la
volonté du Royaume du Maroc -en ce qui concerne la mise en
uvre du plan de règlement- qui se manifeste à travers,
d'une part, la tentative d'inclure dans le corps électoral des
dizaines de milliers de colons marocains et, d'autre part, la
répression constante menée contre les partisans de
l'auto-détermination accusés de porter atteinte
à la sécurité de l'état et traduits
devant un tribunal militaire, comme c'était le cas de huit
jeunes en juin 1995.
L'AAJ constate les carences de l'infrastructure sur le terrain et
surtout l'absence de fermeté des autorités des Nations
Unis impliquées dans ce processus face aux différentes
manuvres et obstacles dressés par le Royaume du Maroc devant
le développement dudit processus.
Ligue Internationale Pour les Droits et la Libération des
Peuples
La tenue du référendum d'autodétermination du
peuple du Sahara Occidental selon le Plan de paix auquel ont souscrit
le Maroc et le F. Polisario aura quatre ans de retard.
L'intransigeance et les manoeuvres d'annexion du Maroc ont
torpillé le plan de paix.
Par la résolution 1996/1042, se basant sur le rapport du
Conseil de Sécurité (S/1996/43), le Secrétaire
général s'engage à encourager un rapprochement
des parties (Maroc et Front Polisario) dans le but d'un
règlement du conflit. Dans la négative, un retrait
graduel de la Minurso, dont le mandat prend fin le 31 mai prochain,
devrait intervenir.
Entretemps, les harcèlements, les arrestations et les
disparitions de civils se poursuivent. La situation se fait
explosive. Si l'Onu, garant de la résolution de ce conflit, ne
réussit pas à remplir son mandat, c'est à dire
de faire tenir un référendum juste et libre, la reprise
de la guerre, qui avait d'ailleurs déjà duré
plus de vingt ans, n'est pas une solution. Elle serait toutefois
à attribuer à la responsabilité de la
communauté internationale d'une part et à l'Onu d'autre
part, (...) signalant les responsabilités du gouvernement du
Maroc, les carences logistiques de la Minurso et le laxisme apparent
du Secrétariat général face aux autorités
marocaines.
Réponse du Maroc
Le Maroc a déclaré que le processus d'identification
connaît effectivement des difficultés, mais cela ne
dépend par du Maroc. Le représentant du Maroc a
attiré l'attention, à cet égard, sur les
différents rapports du secrétaire général
sur la question. Le Maroc n'a jamais fermé la porte au
dialogue, a t 'il déclaré, avant de qualifier de
fallacieuses les accusations de certaines organisations non
gouvernementales.