Whoever is afraid of the referendum is afraid of the truth. Xanana Gusmão (East Timor)

 

With the adoption of resolution 1301, May 2000, by the Security Council, the Western Sahara dispute could mark a turning point in the evolution of the conflict. The UN, co-author with the OAU of the peace plan, and in charge of its settlement, considers to abandon it in order to look for other «solutions». We have asked four political analysts to give us a commentary and publish them here together with the open letter of the president of the AFAPREDESA and the text of an Algerian journalist, who follows the question since the mid-seventies. These texts exprime the opinions of their authors. Other reactions are welcome.

L'adoption, par le Conseil de sécurité, sur pression des USA et de la France, de sa dernière résolution sur le Sahara Occidental S/RES/1301 (2000), pourrait constituer un tournant important dans l'évolution de la question sahraouie. L'ONU, à l'origine du plan de paix et chargée de son application, envisage de l'abandonner pour rechercher d'autres «solutions». Nous avons demandé à quatre politologues, qui suivent de près la question, d'écrire un commentaire, que nous publions ci-dessous, ensemble avec la «Lettre ouverte» du président de l'AFAPREDESA et un texte du journaliste algérien Tayeb Belghiche, qui suit ce conflit depuis le milieu des années septante. Ces textes reflètent les opinions de leurs auteurs.

Con la adopción de la resolución 1301 de mayo de 2000 por el Consejo de Seguridad, la disputa del Sahara Occidental podría marcar un punto de retorno en la evolución del conflicto. La ONU, coautora junto con la OUA del plan de paz, y en cargo del de asentamiento, considera abandonarlo para buscar otras "soluciones". Hemos pedido a cuatro analistas políticos que nos hagan comentarios y los publiquen junto con una carta abierta del presidente de APREDESA y el texto de un periodista argelino, quién sigue el problema desde mediados de los setenta. Estos textos exponen las opiniones de sus autores. También se da la bienvenida a otras reacciones.

 

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S/RES/1301, 2000

page 2

last update: 13.07.00

dernière mise à jour: 13.07.00

Luciano Ardesi, sociólogo, presidente ANSPS (Associazione nazionale di solidarietà con il popolo sahrawi - Italia) (traduction française)

Isaías Barreñada, politólogo (Madrid) y miembro de la secretaría de política internacional del sindicato CCOO

Yahia H. Zoubir, Associate Professor of International Studies, USA (traduction française)

Ubbi Bachir, Saharawi Student at the International Center of Peace and Development Studies, Castellon, Spain (traduction française)

Abdesalam Aomar Lahsen, presidente AFAPREDESA (Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis) (traduction française)

Tayeb Belghiche, journaliste, SAHARA OCCIDENTAL / Qui veut trahir la cause ? El Watan, Alger, 05.06.00

Abraham Serfaty, Maroc, Sur la 3ème Voie au Sahara Occidental.(traducción en castillano + english abstract)

Carlos Ruiz Miguel, Profesor titular de Derecho Constitucional, Universidad de Santiago de Compostela, España

Khatry Beirouk, a concerned Saharawi, In insisting upon doing the impossible, they're abandoning the possible.

Yahia H. Zoubir : Réponse à M. Abraham Serfaty.

Kamal Fadel, a personal point of view: "Third Way": No Way.

Abraham Serfaty: Réponse à Khatri Beirouk et à Yahyia H.Zoubir.

Ismail ould Sayeh, Auteur de ´"Les Sahraouis", (Ed. L'Harmattan,1998): Réflexions

Abba Malainin, a personal point of view: "What's wrong with the Referendum Plan? Why another uncertain alternative solution? "

Keiko Shingo, amie du peuple sahraoui: Message à M. Serfaty

Lecil D. Wills: The world must accept the manifest destiny of the Western Sahara

Elisabeth Muller: Quelques souvenirs... un engagement: le repsect du droit

 

Sur la 3ème Voie au Sahara Occcidental

Abraham Serfaty

Le dossier présenté par "arso" sur la dernière Résolution du Conseil de Sécurité concernant le Sahara Occidental comporte six points de vue rejetant catégoriquement la "3ème Voie" qui ressort de cette Résolution. Je voudrais ici présenter un point de vue différent sur une telle issue, tout en précisant d'emblée qu'il ne s'agit en aucun cas pour moi de revenir sur la position qui a toujours été mienne de soutien au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, mais de tenir compte, pour l'intérêt même de ce peuple, de la nécessaire "union avec le peuple marocain" à laquelle j'avais appelé déjà lors du Procès de Csablanca en janvier 1977.

La "3ème Voie" rejoint la solution négociée "ni vainqueur ni vaincu" que j'ai préconisée dès le lendemain des Accords de Houston, et  même dès mon interview à El País en novembre 1994. Au sein du Polisario, certains dirigeants, et non des moindres, tel Bachir Mustapha Saïd, ont préconisé une solution dans le même sens. Il est vrai que ces dirigeants ont été écartés lors du Congrès du Polisario de fin août  1999, mais le durcissement enregistré lors de ce Congrès est-il uniquement d'origine interne ? L'article de Tayeb Belghiche et la contribution du Pr. Yahia H. Zoubir confirment la légitimité de cette question.

Mais la conclusion de cette dernière contribution illustre dramatiquement le degré d'irresponsabilité de ceux qui rejettent avec une telle véhémence cette 3ème voie. Le Pr. Zoubir estime que la reprise de la lutte armée, "à laquelle les Sahraouis semblent bien préparés", pourrait conduire la France et les Etats-Unis à pousser le Maroc à accepter un référendum au résultat défavorable qui, note l'auteur, "sera moins couteux pour le Maroc - et par conséquent pour le Maghreb - qu'une guerre d'usure" !!

Mais le moins coûteux, pour le Maroc, pour le peuple sahraoui, et pour le Maghreb, ne serait-il pas la 3ème Voie, négociée sur une base "ni vainqueur ni vaincu" ??

Je voudrais relever ici également un argument utilisé par mon ami Isaias Barrenada qui rejette en ces termes "la llamada transición política - du Maroc - (diseñada  y llevada a cabo desde arriba, aderezada de una democratización a cuentagotas, tutelada por el majzen de siempre y conducida por el neodespotismo ilustrado del nuevo monarca)". J'invite Isaias Barrenada à venir enquêter ici au Maroc sur cette transition, et, entre temps, à lire le livre tout récent de notre collègue Bernabé Lopez Garcia, "Marruecos en trance".

Dernière remarque pour cette brève intervention à ce débat: sans entrer dans le débat sur l'identification, je voudrais rappeler que le peuple sahraoui comprend aussi les réfugiés de 1958, contrairement à l'interprétation étroite des Accords de Houston.

Abraham SERFATY, le  13 juin 2.000

P.S.: Ci-après un rappel de ma position sur la solution "ni vainqueur ni vaincu", telle que je l'avais explicitée dans une interview au journal marocain "Maroc-Hebdo" en février 1998 - les Etats-Unis ont depuis rallié la position européenne, leurs intérêts au Maghreb dépassant ceux du seul lobby pétrolier américain; de ce fait il appartient désormais au Conseil de Sécurité d'organiser la négociation pour cette 3ème voie (je renvoie à mon article publié en mai de la même année par la revue "Nación Arabe", dirigée par Isaías Barreñada, pour les conséquences possibles au Maroc - et au Sahara Occidental ! - de l'issue préconisée par les six intervenants au débat organisé par "arso") :

Q.: Que pensez-vous des manoeuvres du Front Polisario qui tente de saboter le référendum maintenant qu'il a toutes les chances de clore le dossier de nos provinces du Sud en faveur du Maroc ?

R.: L'analyse des Accords de Houston, telle qu'elle a été menée au Maroc sous l'impulsion de Driss Basri, n'a pas saisi le désastre pour notre pays auquel conduit la politique étroite et manipulatrice qui sous-tend cette analyse, à l'opposé de la vision politique et généreuse qu'avait exprimée S.M. le Roi dès les années 80 en déclarant : "Qu'on me laisse le timbre et le drapeau, et tout le reste est négociable". Les bouleversements de la scène internationale et la volonté des Etats-Unis à régenter le monde font que seule une solution "ni vainqueur, ni vaincu" dans l'esprit de la déclaration de S.M. le Roi, solution qui pourrait être appuyée par l'Union Européenne, permettrait à notre pays d'éviter ce désastre.

Q.: Quel sens précis donnez vous à la déclaration de Sa Majesté sur le timbre et le drapeau sur laquelle vous fondez votre raisonnement ?

R.: S.M. le Roi avait laissé cette déclaration ouverte dans toutes ses potentialités, et le moment décisif actuel montre qu'il avait eu raison. Cela dit, sur la base des éléments que j'ai résumés dans ma réponse, éléments fondés sur une analyse précise des Accords de Houston, et aussi de la situation internationale dans ses incidences avec le Maghreb, je précise que, pour éviter la catastrophe où le Maroc perdrait tout et entrerait dans une période d'instabilité aux conséquences imprévisibles, il nous faut préparer une solution "ni vainqueur, ni vaincu" dont la limite maximale pourrait être une Confédération, et la limite minimale pourrait être l'offre faite au Polisario par le Prince Héritier Sidi Mohamed au nom de son Père début septembre 1996*, offre s'inscrivant dans le cadre du projet de Constitution soumis ce même mois à référendum, la négociation appuyée par l'Union Européenne permettant de fixer une telle solution dans le cadre de ces limites.

Q.: Un référendum par définition exclut une issue formulée par l'axiome "ni vainqueur ni vaincu". N'est-ce pas là pour vous une manière d'éluder la question de la marocanité du Sahara ?

R.: Les canaux de la diplomatie peuvent résoudre la difficulté effective que vous signalez. J'ajoute qu'il ne s'agit pas pour moi d'éluder quelque question que ce soit sur le Sahara; je n'ai jamais tout au long de ma vie éludé aucune question. Mais je tiens compte des fautes commises, notamment en 1958, qui ne permettent pas de résoudre la question par une intégration pure et simple. Je suis convaincu que S.M. le Roi avait tenu compte de cette difficulté lorsqu'il avait fait cette déclaration. Je pense que les forces politiques nationales, dont les dirigeants ont vécu cette période, sauront se rallier à cette voie de sagesse devenue indispensable aujourd'hui. Car cette voie est la seule qui pourra convaincre l'électorat sahraoui, dûment identifié par les Commissions ad hoc sur la base des Accords de Houston, de demeurer librement dans la mouvance marocaine; par là même, cet électorat pourra échapper au danger d'hégémonie des pétroliers américains sur la région.

*Cette offre a été reprise dans le discours du 6 Novembre 1.999 du Roi Mohamed VI.


Sobre la «Tercera Vía» en el Sahara Occcidental.

Abraham SERFATY

traducción Isaías Barreñada

El dossier presentado por ARSO sobre la última Resolución del Consejo de Seguridad sobre el Sahara Occidental expone seis puntos de vista que rechazan categóricamente la Tercera Vía que emana de esta resolución. Me gustaría presentar aquí un punto de vista diferente sobre tal opción, precisando de paso que no se trata de cambiar una postura que siempre ha sido la mía en cuanto a apoyar el derecho a la autodeterminación del pueblo saharaui, sino de tener en cuenta, en el interés de ese mismo pueblo, la necesaria «unión con el pueblo marroquí» a la que había llamado ya en el Proceso de Casablanca en enero de 1977.

La «Tercera Vía» se emparenta a la solución negociada «sin vencedor ni vencido» que he planteado tras los Acuerdos de Houston, e incluso desde mi entrevista concedida a El País en noviembre de 1994. En el seno del Polisario, ciertos dirigentes, y no de los menos importantes, como Bachir Mustafá Said, han preconizado una solución en le mismo sentido. Es cierto que estos dirigentes han sido apartados en el Congreso del Polisario de finales de agosto de 1999, y cabe preguntarse si el endurecimiento de posturas en ese congreso sólo se debió a razones internas.

Los artículos de Tayeb Belghiche y del Profesor Yahyia H. Zoubir confirman la oportunidad de esta pregunta. La conclusión de esta última contribución ilustra dramáticamente el grado de irresponsabilidad de los que rechazan con tal vehemencia esta Tercera Vía. El prof. Zoubir estima que el retorno a la lucha armada, «para la cual los saharauis parecen bien preparados», podría abocar a Francia y a los Estados Unidos a presionar a Marruecos a que aceptara un referéndum de resultado desfavorable que, señala el autor, «será menos costoso para Marruecos –y en consecuencia para el Magreb- que una guerra de desgaste»!!

¿Acaso no sería menos costoso, para Marruecos, para el pueblo saharaui y para el Magreb, una Tercera Vía, negociada sobre la base de «ni vencedor ni vencido»??

Me gustaría igualmente responder a un argumento utilizado por mi amigo Isaías Barreñada que rechaza "la llamada transición política -- marroquí -- con los estos términos: «diseñada y llevada a cabo desde arriba, aderezada de una democratización a cuenta gotas, tutelada por el majzen de siempre y conducida por el neodespotismo ilustrado del nuevo monarca». Le invito a venir a constatar aquí en Marruecos esta transición, y, de paso a que lea el reciente libro de nuestro colega Bernabé López García titulado «Marruecos en trance».

Último comentario en esta breve contribución a este debate: sin entrar en la polémica sobre la identificación, me gustaría recordar que el pueblo saharaui también incluye a los refugiados de 1958, contrariamente a la interpretación estrecha de los Acuerdos de Houston.

P.S.: Recuerdo que mi posición sobre la solución «ni vencedor ni vencido», ya había sido expuesta en una entrevista al periódico marroquí "Maroc-Hebdo" en febrero de 1998. Desde entonces los Estados Unidos han adoptado la posición europea, dado que sus intereses en el Magreb no se ciñen a los del lobby petrolero norteamericano; por ello mismo le compete al Consejo de Seguridad el organizar la negociación para esta Tercera Vía (remito a mi artículo publicado en mayo del mismo año en la revista "Nación Arabe", en la que colabora Isaías Barreñada, para lo que se refiere a las posibles consecuencias en Marruecos - y en el Sahara Occidental - del desenlace preconizado por los seis participantes en el debate organizado por ARSO.


A defence of the Third Way

Abraham SERFATY

Abstract

Both present solutions of the Saharawi question are inacceptable for the adverse party, and the return to the armed struggle would not solve the question, on the contrary.

The third way should be, under the supervision of the U.N., a negociated way by both parties for a "neither winner nor looser" solution, the two poles of this negociation being on one side a Saharawi State associated with Morocco in a kind of Commonwealth under the King Mohamed VI, on the other side, an autonomous (self-governing) Saharawi area within a federal Kingdom of Morocco.

This way could be in harmony with the actual transition to democracy under Mohamed VI which Morocco is effectively living, and should help to the unity of the Maghreb.


La resolución 1301 (2000) del Consejo de Seguridad de Naciones Unidas contiene ciertas ambigüedades cuyo sentido debe ser aclarado.

Carlos Ruiz Miguel, Profesor titular de Derecho Constitucional, Universidad de Santiago de Compostela, España

La resolución 1301 (2000) del Consejo de Seguridad de Naciones Unidas contiene ciertas ambigüedades cuyo sentido debe ser aclarado.

En efecto, por un lado, en su Preámbulo afirma que "hace suyas" las observaciones y recomendaciones efectuadas por el SG de las Naciones Unidas en su último informe (S/2000/461) de 22 de mayo. En este informe, el SG tras constatar que existen diferencias fundamentales entre las partes acerca de la interpretación de las principales cláusulas del Plan de Paz, y que las perspectivas para la celebración del referéndum aparecen "más lejanas que nunca", plantea a las partes en conflicto una alternativa: o bien presentan propuestas para llegar a un acuerdo en las disposiciones del Plan disputadas, o bien ALTERNATIVAMENTE se abandona el Plan de Paz considerándose otras vías para llegar a una "pronta, duradera y consensuada" solución (nº 28 del informe).

Por otro lado, sin embargo, el nº 1 del texto dispositivo de la resolución 1301 dice algo parecido, pero no igual, a saber, que se conmina a las partes a presentar propuestas para llegar a un acuerdo en los puntos en los que hay divergencia Y se "examinarán todos los medios para llegar a una solución pronta, duradera y convenida". De esta forma, lo que en el informe del SG era una alternativa entre el Plan de Paz y otras soluciones, en el Consejo de Seguridad se convierte en algo distinto, por cuanto la búsqueda de vías para llegar a una solución pronta, duradera y consensuada NO PUEDE HACERSE ABANDONANDO EL PLAN DE PAZ.

No hay duda ninguna de que el texto dispositivo de la Resolución, precisamente por serlo, prevalece sobre las consideraciones efectuadas en el Preámbulo en caso de divergencia. Esto significa que cualquier pretendida vía de solución al margen del Plan de Paz NO TIENE COBERTURA DEL CONSEJO DE SEGURIDAD y constituye una vulneración de la legalidad internacional.

Por lo demás, podría ser objeto de otro comentario el pasaje del Informe del SG según el cual el Plan de Paz carece de mecanismos de ejecución forzosa. Basta leer el art. 24 de la Carta de Naciones Unidas (norma que no ha quedado ni puede quedar derogada por las resoluciones del Consejo de Seguridad aprobando el Plan de Paz) para darse cuenta de lo contrario.


In insisting upon doing the impossible, they're abandoning the possible

Khatry Beirouk, a concerned Saharawi

The UN Security Council, we are by now entitled to conclude, is seeking to divert the referendum mechanism to a new way out: the French-brewed "troisième voie", which consists of some sort of autonomy to the territory under Moroccan sovereignty.

One need only look at Resolution 1301 in order to sense the deception:

After reiterating its full support to the Settlement Plan, The Security Council goes on to state that the parties should "explore all ways and means to achieve early, durable and agreed resolution to their dispute". A clear allusion to the "troisième voie" and a remarkable display of cynicism that would put the Alawites to shame.
Isn't the Setlement Plan an already agreed upon process for a peaceful resolution?
Didn't Houston Agreement establish a clear flight path to a free and fair referendum?. A central feature of the Settlement Plan is that the future of the territory would be decided through a self-determination referendum, whereby the voters would be given only two options - independence or integration with Morocco. Those are the ONLY two options.
Isn't the "troisième voie" anything but a de facto integration with Morocco?
So much for the wisdom of Solomon . . . . and France.

The UN applies selective approach to this kind of issues. Take the best example: East Timor. The comparisons between the decolonization process in Western Sahara and East Timor are strikingly similar and amazingly different. Similar in that the case of East Timor is a mirror image of that of Western Sahara. Different in that when it comes to Western Sahara concern, other formulas are applied.

Why then, there is such a contrast in the scope, aspiration and outcome of international intervention regarding these two exceptionally similar conflicts? Undoubtedly, cynicism has a lot to do with it.
The so-called "troisième voie", cannot be applied to Western Sahara dispute since the issue is one of decolonization, not a reconstruction of a broken state (i.e., Kosovo).

Saharawis -as opposed to Kosovars, or Chechens for that matter- have won and managed their nationhood. They built their own institutions, established an effective government with strong relations with foreign states and with international bodies. SADR (Saharawi Arab Democratic Republic) is a full-fledged member of the continental organization, the OAU.

Throughout their history, Saharawis have developed a social cohesiveness, national aspirations and an identity, that makes them rather distinct from their neighbors. These qualities are some of the requirements for nationhood that Saharawis have accomplished while other ethnic groups have failed to achieve. Western Sahara is not a case of secession from another entity. it is a colonial state whose decolonization was not carried out to completion because it was re-colonized by an irredentist state.
Western Sahara issue, like East Timor's, is part of the decolonization era, not part of the post-Cold War one.

France, a staunch Moroccan ally, is committed immutably to Moroccan rule over Western Sahara and it is using all ways and means, however disingenuous, to make it happen. Resolution 1301 is a striking example of how, despite all dilatory tactics, the major powers still see, or so they pretend, no wickedness in Morocco. They accept its blatant attempts to make of Minurso a laughingstock, and remain ever willing to excuse almost anything it does because they want to allow the new king to consolidate his hold on power and not upset his journey to "democratization". So what if Morocco made a mockery of the peace plan?

This definitely is the tune Morocco likes to hear. Never compelled to admit it is an occupying power, an obstructionist to the core, it has been further bolstered in that denial by the latest Security Council Resolution.

Dodging the issue certainly does not help the situation. The UN should stop underwriting Morocco's constant efforts to sabotage the referendum, its longtime favorite activity.
Through a free and fair referendum, peace is achievable. Any other attempt out of this framework is doomed to failure. Furthermore, it would have dire consequences for the region. The truth is that the referedum IS possible, it is doable. The truth, also, is that Morocco - Mr. Serfaty included - cannot handle the truth and it's up to the UN to figure out what to do about it.


Yahia H. Zoubir : Réponse à M. Abraham Serfaty

Mon analyse dans la publication d'ARSO était très brève, ce qui ne m'avait pas permis d'expliquer pourquoi j'estime que la «troisième voie» est un stratagème pour éviter au Maroc une défaite lors du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
Dans son exposé, M. Serfaty ne dit pas pourquoi ce n'est que maintenant que l'on essaie d'imposer - je dis bien imposer - cette alternative aux Sahraouis. M. Serfaty nous dit que la «troisième voie» a été proposée par Hassan II, mais il ne dit pas pourquoi le Maroc n'a jamais agi en ce sens. La vérité est que le roi Hassan II n'a jamais sérieusement envisagé cette option. L'analyse de ces discours le démontre aisément.

La thèse de la «troisième voie» a pris plus d'ampleur depuis la publication en janvier 2000 de la liste des électeurs potentiels par la Commission d'Identification des Nations Unies. Il ne fait plus de doute que la tenue d'un référendum propre aurait pour conséquence un oui massif des Sahraouis pour l'indépendance, chose que le Maroc se refuse à accepter. Ce n'est que parce que tout le monde est convaincu que les Sahraouis sortiront vainqueurs que les amis du Maroc ont suggéré cette voie. La question que je pose est la suivante : si, par exemple, il était évident que le Maroc allait gagner le référendum, aurait-on approché le roi du Maroc pour lui demander s'il voulait bien accorder une large autonomie aux Sahraouis ? Je doute très fort que c'eût été le cas. La réalité est que certaines puissances estiment que le référendum aura un effet déstabilisant sur le Maroc sans toutefois avancer des arguments convaincants. Et, puisqu'on pense que Mohammed VI, contrairement à son père, souhaite vraiment accorder l'autonomie aux Sahraouis, on s'est dit que la «troisième voie» serait la moins coûteuse pour le Maroc.

Je demanderai à M. Serfaty ce que lui aurait pensé, en tant que Nord Africain, si en 1962, lorsqu'il était évident que les Algériens allaient voter massivement pour l'indépendance, la France et ses alliées avaient proposé aux Algériens une large autonomie sous la souveraineté de la France ? Ou qu'on leur ait proposé la question suivante : «Etes-vous pour l'indépendance ou pour l'intégration à la France» ? Sérieusement, est-ce que la «troisième voie» représente réellement une alternative au processus référendaire ? Mon point de vue sur la question est que si la «troisième voie» venait à être imposée aux Sahraouis, elle aurait des effets beaucoup plus dévastateurs que la tenue du référendum quel qu'en soit le résultat. Si on dénie aux Sahraouis le droit de s'exprimer sur leur avenir lors d'un référendum d'autodétermination dont la régularité est garantie par la communauté internationale, on voit mal comment, ils accepteraient une autre alternative que celle de la reprise du conflit. La reprise des armes serait la réponse la plus logique car ils se sentiraient trahis, à juste titre d'ailleurs, par les institutions internationales.

Pourquoi a t-on mis sur pied la MINURSO ? Sa raison d'existence n'est-elle pas la tenue d'un référendum sous l'auspice des Nations Unies ?
Les Sahraouis, et je suis certain que M. Serfaty ne me contredira pas sur ce point, ont fait d'énormes concessions afin qu'un référendum libre et équitable puisse avoir lieu. Ces concessions, qui ont été faites uniquement parce que les Nations-Unies s'étaient engagées à organiser un référendum d'autodétermination, ont permis au Maroc de consolider sa position au Sahara Occidental. Le cessez-le feu et le plan onusien n'ont-ils pas permis au Maroc de minimiser les difficultés socio-économiques causées par les dépenses militaires ? Pourquoi les Sahraouis devraient-ils, presqu'une décennie après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, accepter une formule autre que le référendum ?

Là où je suis d'accord avec M. Serfaty, c'est que tous les peuples du Maghreb doivent vivre en paix et que l'intégration du Maghreb est une nécessité si les peuples de la région veulent survivre en cette période de mondialisation. Pour peu que Marocains et Sahraouis négocient «l'après référendum» il est certain que des conditions de coopération favorables au Maroc et à l'intégration maghrébine pourraient émerger. Le référendum n'est pas une fin en soi mais un grand pas vers une solution définitive. Les Sahraouis, pour leur part, se sont engagés à accepter le résultat du référendum. Nombreux sont les dirigeants Sahraouis qui ont déclaré que s'ils perdaient un référendum réellement propre et si c'est le vrai peuple du Sahara qui participe au vote, ils accepteraient leur intégration au Royaume chérifien. Les Sahraouis, selon les entretiens que j'ai eu avec leurs dirigeants, sont apparemment prêts à négocier avant la tenue du référendum tous les sujets ayant trait aux affaires économiques, de sécurité et autres. Ils insistent sur le fait que s'ils gagnaient le référendum, ils permettraient aux colons marocains de demeurer dans la république sahraouie en tant que résidants légaux pourvu qu'ils respectent les lois et la constitution sahraouies. Pourquoi le Maroc a t-il toujours refusé de négocier ces questions avec les Sahraouis ? Pourtant, ce ne sont pas les offres de médiation qui ont manqué !

La dernière Résolution du Conseil de Sécurité non seulement coupe l'herbe sous les pieds de James A. Baker, qui cherche à aider les deux parties à surmonter les obstacles afin que la plan onusien soit mis en application, mais crée une crise au sein même de l'ONU car la majorité des pays restent attachés à l'application du plan de paix.
L'analyse objective montre que la «troisième voie» n'est avancée à l'heure actuelle que parce que la France et l'Administration américaine - la position du Congrès étant différente - sont convaincus que le Maroc n'accepterait pas le résultat du référendum, reconnaissant donc implicitement qu'un référendum propre donnerait victoire aux Sahraouis. Mais, se rend-on compte du précédent que l'on veut créer? Pourrait-on croire en la légalité internationale?

Je rejette la «troisième voie» non pas parce que je suis "irresponsable" comme vous le dites mais parce que je ne souhaite pas que le Maghreb soit encore une fois témoin d'une guerre fratricide. Vous avez changé de position par rapport à ce que vous disiez si courageusement avant votre emprisonnement et cela est votre droit le plus cher, mais n'essayez pas de convaincre ceux qui vivent dans des camps de réfugiés depuis 25 ans, que leur avenir serait meilleur sous l'autorité de celui qui les a chassé de leur terre, en larguant sur eux des bombes de napalm, que de contrôler leur propre destinée, et qui continue d'occuper leur pays, d'emprisonner injustement ceux des membres de leur famille qui sont restés dans les territoires occupés, de les torturer, de les assassiner, et d'interdire toute liberté de presse et d'investigation sur ces exactions. C'est bien pour cela que votre compatriote Abdeslam Yassine a vu juste en disant au sujet des Sahraouis: «Vont-ils voter un jour pour un Maroc unifié et vraiment musulman, Maroc à repenser et à reconstruire, ou bien vont-ils tirer la conclusion de l'humiliation passée et de la répression sauvage dont ils ont été victimes tout récemment et choisir la dignité et la liberté sous une autre bannière?» C'est ce choix qui fait peur à ceux qui favorisent l'emprise marocaine au Sahara occidental.


"THIRD WAY": NO WAY

A personal point of view by Kamal Fadel

 

First of all I would like to mention a few things about the new Morocco which Mr Serfaty seems to be enchanted with. The regime's public relations machine attempts to present Morocco as a democratic and modern country. But the reality is something else. Poverty, unemployment and illiteracy prevail.

Morocco's constitution stipulates that: The Person of the King shall be sacred and inviolable. According to the same constitution, The King appoints the prime Minister, terminates the services of the Government, presides over Cabinet meetings, may dissolve the two Houses of Parliament, is commander in chief of the armed forces, accredits Ambassadors, declares the state of emergency and exercise the right to grant pardon. The King is also Commander of the Faithful!

If that is democracy one wonders what dictatorship will be?

The Economist magazine last week wrote that Morocco was run as a medieval state with a feudal hierarchy. It added that the king acknowledges that it is more easy to be a dictator than a democrat. We know that no one is allowed to question the occupation of Western Sahara.

In Western Sahara we have suffered as a consequence of the Moroccan system. It has to be reminded that the decision to invade Western Sahara came from the King to divert attention from Moroccan domestic problems. It was not a popular demand. Today in Morocco most of the people don't even know where Western Sahara is?

Since the invasion we have and continue to suffer from human rights abuses in the occupied areas and the dire conditions of exile. Not to mention thousands of our best men and women who were killed and maimed during the war.

These days there are some attempts to find another way apart from the referendum. The aim is basically to legitimize Morocco’s illegal occupation of Western Sahara. This so-called third way is in fact a no way at all. It will mean abandoning a legitimate process, which has cost a lot of resources and efforts for a stillborn project, which is doomed to fail. This is also contrary to all UN and OAU resolutions.

Some in the UN are claiming that they are reluctant to push the referendum in Western Sahara because they can't guarantee that Morocco will respect the results and that another East Timor scenario might be repeated in Western Sahara.

We believe that the experience in East Timor should be a lesson for the UN to avoid all the mistakes made in East Timor and elsewhere. The positive lessons are that strong international pressure does work when put on the occupying power. A strong UN presence is essential and a clear indication from the UN that any wrong doings will not be tolerated. But at the same a readiness to act swiftly if needed.

Anyway, Morocco is a relatively small country with limited resources and can not stand up to the will of the international community. To make Morocco respect the result of the referendum is a task that the Security Council should be prepared to undertake. Any UN failure in Western Sahara will result in a great damage for UN credibility and will increase instability in that region of the world.

An agreed and durable resolution to the conflict in Western Sahara has to be free and fair if it were to last. Any imposed "solution" will be a recipe for disaster.

We wonder if a referendum was good for Namibia, Eritrea and East Timor, Why shouldn't we have one in Western Sahara? Isn't that what the UN has been calling for since 1965? Isn’t that what Morocco had agreed to in 1988 and 1997?

The ability of the Saharawi people to seek their freedom by any means should not be underestimated. In 1975 we were less prepared, had fewer arms, were less educated and less united and yet we fought for our rights and we did not only survive for the past two decades and a half but we have achieved what could be described as miracles.

Morocco can only benefit form an independent Western Sahara. They will save all the wasted resources on maintaining the occupation- estimated to be US $ 3 millions a day- which Morocco badly needs. Western Sahara also offers the prospects of jobs and economic cooperation. All the issues of settlers and security guarantees could be positively dealt with if Morocco is prepared to negotiate in a constructive way. This will also save Morocco from international embarrassment and diplomatic isolation, particularly in the OAU.

We are prepared to live in peace and harmony with all our neighbours including the Moroccans but not at the detriment of our legitimate rights. We believe in a Maghreb based on relations of friendship, mutual respect and cooperation.


Réponse à Khatri Beirouk et à Yahyia H.Zoubir

Abraham Serfaty

Je vais tâcher ici de répondre de façon plus détaillée que je ne l'ai fait dans mon premier message à "arso" aux arguments contre la 3ème Voie, arguments qui ont été repris pour l'essentiel ou même développés dans les deux réponses citées en titre.

Tout d'abord, écartons une argumentation par analogie mais abstraite: on ne peut se référer au précédent de l'indépendance algérienne car l'Algérie avait été colonisée par la France alors que les liens entre le Sahara Occidental et le Maroc avant son occupation par l'armée marocaine fin 1975-début 1976 relèvent d'autres facteurs historiques.

Brièvement, il est possible d'affirmer que des liens historiques s'étaient formés au cours des siècles et  jusqu'au début du 20ème siècle entre l'ethnie sahraouie et la nation marocaine en formation. La marche de Ma El Aïnin en 1911 vers Fès visait à l'affirmation de ces liens contre un Makhzen qui venait de les rompre, le même Makhzen qui allait un an plus tard signer le traité du Protectorat. La révolte de El Hiba était une révolte populaire de l'ensemble des tribus du Sud, jusque celles du Haut-Atlas, contre l'envahisseur colonial et ses alliés féodaux, dont déjà le Glaoui.

En 1956, l'ensemble des populations du Sahara Occidental, sous l'égide de l'Armée de Libération du Sud, aspiraient à l'intégration au Maroc indépendant. Malheureusement, les dirigeants du Maroc, pour des raisons qui demandent une analyse historique précise mais qui resteront en tous cas injustifiables, ont préféré s'en tenir à la clause secrète de l'Accord de Madrid du 7 Avril 1956, qui stipulait le retour au Maroc de la seule province de Tarfaya (limitée au Sud par le parallèle 27°40) une fois éliminée l'Armée de Libération ! D'où la couverture au Nord par l'Armée marocaine de l'Opération Écouvillon en janvier-février 1958 et l'Accord de Cintra qui s'en est suivi.

Malgré cela, le noyau fondateur du Polisario avait essayé en 1971 d'avoir l'appui des partis nationaux marocains en vue d'une lutte commune pour la libération du Sahara Occidental, appui qui leur fut refusé. A l'époque, le contexte idéologique dans le monde arabe était, sous l'égide de la Révolution Palestinienne, à la lutte de l'ensemble des révolutionnaires arabes contre "l'impérialisme, le sionisme et la réaction arabe". Le refus de ces partis nationaux marocains n'a fait que radicaliser ce noyau fondateur dans la  voie révolutionnaire et dans la perspective d'une libération du Sahara Occidental comme partie de la "Révolution Arabe", liée au plan régional aux forces qui participaient, ou apparaissaient participer, de cette "Révolution". D'où les liens noués par Mustapha Sayid El Ouali dès 1972-73 avec la Lybie, mais, auparavant, le même dirigeant fut à l'origine de l'exposé de ces objectifs dans le texte publié au Maroc par la revue Anfass en janvier 1972 sous le titre "Palestine nouvelle sur la terre du Sahara' (n° 9-10).

Personnellement, j'avais essayé de théoriser cette vision dans un texte de 1973 intitulé "La Révolution dans l'Occident Arabe".

A partir de 1973, l'Algérie se rallia au soutien au Polisario naissant pour des motifs qui relevaient davantage des visions d'hégémonie au Maghreb que d'une solidarité révolutionnaire, mais, tout au moins jusqu'à la mort au combat de Mustapha Sayid El Ouali, la vision initiale de ses fondateurs resta dominante dans l'orientation du Polisario.

En revanche au Maroc, le régime marocain, à partir du printemps 1974, tant pour des raisons de politique intérieure que encouragé par l'impérialisme français, se posa en relais au Sahara Occidental du colonisateur espagnol de plus en plus affaibli.

D'où les Accords de Madrid de novembre 1975 et l'occupation qui s'en suivit du Sahara Occidental avec les procédés que rappelle justement Yahyia H.Zoubir (sous le règne de "celui" auquel il fait référence sans le nommer mais qui, à en croire son texte, serait encore vivant).

D'où le rejet de l'intégration au Maroc par le mouvement de libération sahraoui dirigé par le Polisario et ce refus reste aujourd'hui encore justifié.

Mais en revanche, les illusions révolutionnaires du début des années 70 ont perdu leur base. La "Révolution dans l'Occident Arabe" n'est plus qu'un mythe, la Lybie est hors jeu et de toutes façons hors modèle, l'Algérie est sous le joug d'un groupe de généraux assoiffés d'étendre leur pouvoir sur tout le Maghreb, l'indépendance du Sahara Occidental le placerait inéluctablement sous la double tutelle de ces généraux et du lobby pétrolier américain.

Cela ne veut pas dire, par parenthèse, que le chauvinisme marocain ait jamais eu raison. Tout d'abord ses tenants feraient mieux de se taire s'ils pensaient aux événement de 1956-58; quant aux conditions de l'entrée de l'armée marocaine au Sahara Occidental en 1975-76, je réaffirme que nous avons sauvé l'honneur du Maroc au Procès de Casablanca de janvier-février 1977 et ne retire pas un mot de mes déclarations à ce Procès.

Malheureusement, ce chauvinisme marocain est toujours vivace. La voie de l'indépendance du Sahara Occidental non seulement serait négative pour l'avenir du peuple sahraoui, mais serait la déstabilisation de toute la région. La fragile transition à la démocratie sous l'égide de Mohamed VI que connaît aujourd'hui le Maroc n'y résisterait pas, l'affrontement durable et peut-être militaire entre le Maroc et l'Algérie s'instaurerait pour longtemps, le peuple sahraoui risquerait au minimum le sort du peuple du Timor Oriental au lendemain du référendum et sans doute beaucoup plus.

Quant aux hypothèses  qu'évoque Yahyia H. Zoubir en cas de reprise de la lutte armée par le Polisario, elles sont en effet irresponsables parce que totalement irréalistes.

D'où la 3ème Voie, qui veut dire: ni intégration, ni indépendance, mais solution négociée ni vainqueur ni vaincu. C'est aux adversaires de la 3° voie, sahraouis ou amis du peuple sahraoui, que s'applique l'exergue des deux nouvelles contributions du dossier de "arso": in insisting upon doing the impossible, they are abandoning the possible"

Dans mon résumé en anglais, je pense avoir dit de façon condensée ce qu'elle pourrait être. Le contexte international s'y prête, la transition marocaine à la démocratie permet au Roi Mohamed VI d'écarter la pression chauvine et les adversaires de cette transition, l'impératif de l'unité maghrébine l'exige et pourra isoler les généraux algériens les plus hégémonistes.

Mais je voudrais aussi demander à Yahyia H.Zoubir pourquoi il approuve la déclaration de Abdeslam Yassine sur le Sahara qu'il cite en finale alors qu'il rejette catégoriquement ce qui pourrait être une 3ème Voie où les mots du  Cheikh Yassine: "Maroc unifié et vraiment musulman" seraient remplacés par: "un ensemble marocain  décentralisé et vraiment démocratique", et ce d'autant plus qu'une telle solution pourrait en même temps répondre à l'autre volet de cette déclaration, à une nuance près: "vont-ils tirer la conclusion de l'humiliation passée et de la répression sauvage dont ils ont été victimes tout récemment et choisir la dignité et laliberté sous une bannière associée à un tel ensemble ". Préfère -t-il l'Islam de Abdeslam Yassine à celui de Mohamed VI ??

Et pourquoi les dirigeants sahraouis qui sont prêts à négocier avec le Maroc "avant la tenue du référendum (je souligne) tous les sujets ayant trait aux affaires  économiques, la sécurité et autres"  n'acceptent-ils pas une telle négociation si on l'appelle 3ème Voie ??

Abraham SERFATY


Réflexions

Ismail ould Sayeh , Auteur de ´"Les Sahraouis", (Ed. L'Harmattan,1998)

 

Sincèrement, j'aurais souhaité que la réflexion sur la base de l'idée de la 3ème voie préconisée par Rabat et ses alliés - la France notamment - puisse être d'une quelconque utilité dans la recherche d'une solution au problème de décolonisation du Sahara Occidental; une solution satisfaisante pour tous, pouvant mettre un terme - un conflit qui n'a que trop duré entre le Maroc et le Sahara Occidental.

Mais, hélas, ce n'est pas le cas.

Connaissant le Maroc et les Sahraouis, je suis convaincu que la 3ème voie franco-marocaine est une idée irrecevable pour la simple raison qu'elle n'est pas conforme ni à l'histoire ni à la légalité. Elle va à contre courant de la réalité et est surtout inapplicable.

L'Histoire d'abord: Le Sahara Occidental (ou le Sahara Espagnol ou le Sahara tout court) n'a jamais fait partie du Royaume du Maroc - qui pourtant existe, rappelons-le, depuis le 8ème siècle - pour que l'on puisse aujourd'hui imaginer son éventuelle réintégration à ce dernier. Le verdict de la Cour Internationale de Justice (16 octobre 1975) est on ne peut plus clair à ce sujet: il n'a y a jamais eu de rapports de souveraineté entre le Sahara Occidental et le Royaume du Maroc.

La légalité ensuite: La question du Sahara Occidental ne présente donc pas un cas de sécession (une région ou une partie du Maroc insurgée), mais bien une question de décolonisation. Le peuple sahraoui et le Sahara Occidental, à l'instar de tout autre peuple et territoire ayant subi la colonisation, doivent bénéficier du droit à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément à la charte de l'ONU et à la charte de l'OUA.

D'autre part, la volonté des Sahraouis n'est plus à démontrer: Après 25 ans de résistance, armée et politique, de souffrances dans les camps de réfugiés et dans les territoires occupés par le Maroc, les Sahraouis ont témoigné par eux-mêmes de leur droit et désir indiscutable de rester indépendants comme ils l'ont toujours été à travers l'histoire.

Indépendamment de ces considérations (nature coloniale du problème, la non appartenance historique du Sahara au Maroc, la légalité, la volonté d'indépendance des Sahraouis, etc.), la 3ème voie, telle que souhaitée par Rabat et ses alliés, n'est pas viable. Elle est impossible à mettre en oeuvre, parce que toute solution dans le cadre du Maroc équivaudrait à l'absorption pure et simple du Sahara par ce dernier; ce qui est d'emblée rejeté par le Front Polisario et le gouvernement de la République sahraouie.

Les Sahraouis n'abandonneront donc pas la lutte et le conflit avec le Maroc continuerait inéluctablement sous une forme ou une autre. Et il me semble que dans ce cas de figure il n'est pas de l'intérêt de Rabat de semer en son sein une telle gangrène dont l'effet déstabilisateur pourrait s'étendre à l'ensemble du royaume, hypothéquant son avenir en limitant - voire paralysant - ses énergies et ses perspectives de développement.

Les Sahraouis comprennent certes - et partagent - le souci des amis du Maroc de sauvegarder la stabilité de celui-ci, mais j'ai l'impression que l'on a tendance à oublier très vite - un peu intentionnellement il est vrai - que le problème n'est pas la stabilité du Maroc mais bien la décolonisation du Sahara. D'ailleurs le maintien de la stabilité du Maroc passe nécessairement par le règlement du conflit et non le contraire. Il en va de même de l'équilibre nécessaire dans la région et surtout de l'indispensable construction du Grand Maghreb Uni.

Le roi Hassan II, qui a été le premier à imaginer et à proposer il y a quelques années, quand il a été persuadé que l'occupation du Sahara par la force ne mène nulle part, l'idée d'une 3ème voie fondée sur l'autonomie, s'est vite aperçu de l'inapplicabilité de son projet et l'avait abandonné aussitôt. Evoquer aujourd'hui une telle idée, désormais désuète et inopportune, c'est chercher tout simplement à éviter au Maroc l'échec dans un référendum dont l'issue pourrait, de l'avis de nombreux observateurs, confirmer l'indépendance du Sahara. Mais en ce faisant, on ne règle pas le conflit et la stabilité du Maroc n'est pas pour autant garantie.

Compte tenu de ce qui précède, la seule voie qui puisse concilier les deux voies antagonistes - la sahraouie (l'indépendance) et la marocaine (l'intégration) - ne peut être que la voie des urnes; ce compromis auquel sont parvenues les deux parties après de longues années de guerre et de négociations difficiles sous l'égide de l'ONU et de l'OUA.
Cette voie-là, la vraie 3ème voie, est d'autant plus viable que l'on connaît maintenant le nombre total (ou presque) des électeurs, que l'opération elle-même n'est pas coûteuse (les votants ne dépassent pas en tout 100.000), que le problème des recours - cause du blocage actuel - est une question tout à fait solvable et que le référendum est une opération démocratique et convaincante: ce sont les Sahraouis dûment identifiés par l'ONU qui décideront de leur propre sort. Les deux parties sont tenues de respecter le choix de ces derniers.

Si Rabat risquerait de laisser des plumes au cas où il perdrait le référendum, il ne faut pas oublier non plus que la République Sahraouie est exposée au risque de perdre sa place à l'OUA et son existence même en tant qu'Etat souverain au cas où le référendum tournerait à l'avantage de l'intégration. Et il n'est pas encore définitivement dit que le résultat du référendum serait forcément en faveur de l'indépendance. Rien de tel n'est encore décidé tant que les électeurs sahraouis n'aient pris le chemin des urnes.

Il me semble aussi qu'il n'est pas impossible que si on leur poserait la question de choisir entre l'intégration - via l'occupation de force du Sahara - et la continuation qui en découlerait obligatoirement du conflit d'une part, et l'abandon du Sahara en échange de rapports privilégiés entre Rabat et El-Aaiun qui garantiraient au Maroc la solution de nombreux problèmes économiques, sociaux et politiques - la stabilité notamment - d'autre part, les Marocains n'hésiteraient pas à choisir cette dernière hypothèse. D'autant plus qu'ils sont las d'un conflit insensé qui coûte cher à leur pays et dont ils comprennent de moins en moins les raisons officiellement évoquées.

Aujourd'hui, les responsabilités sont claires:

Pour conclure, si Rabat et ceux qui le soutiennent sont convaincus de l'inopportunité du référendum, car celui-ci confirmerait à leurs yeux l'indépendance du Sahara et mettrait le Maroc dans de mauvais draps, la raison dicte de déblayer le terrain devant - appelons les choses par leur nom - la reconnaissance de la RASD par le Maroc, l'unique alternative acceptable pour faire l'économie du référendum et enterrer définitivement la hache de guerre.

Il est certain qu'à ce moment-là, la Direction sahraouie saurait faire preuve de sagesse et de maturité politique afin que le conflit se termine pacifiquement sur une note qui sauve la face à tous et ouvre de meilleures perspectives à un Maghreb tourné vers l'unité et la prospérité.


WHAT'S WRONG WITH THE REFERENDUM PLAN? WHY ANOTHER UNCERTAIN ALTERNATIVE SOLUTION?

A personal point of view by Abba Malainin

 

We note with great alarm and anguish what seems to be the most important and yet the trickiest parts of the UN Security Council resolution 1301 (2000) of May 31st, which show a tendency within the Council to depart from the holding of the referendum in Western Sahara and look for alternative solution. What needs to be asked sincerely and frankly is that if there was in the first place a real commitment to the referendum as a lasting solution to the long festering problem of the independence and the right to self-determination of the Saharawi people why should there be the need for a search for the so - called other approach.

The adventurous and unacceptable tendency of abandoning the peace plan for another solution " THE THIRD PATH" started taking ground after the UN Mission for the referendum in Western Sahara (MINURSO) published on January 17, 2000 the lists of eligible voters for the referendum. In fact the publishing of the lists of the voters was strongly indicative of what the people's will was. That way the result of the referendum was known beforehand.

Meanwhile, France started wide scale rescue operation in the UN Security Council and invented a new formula; to save Morocco from loosing the Western Sahara through the ballot - box. France convinced other members of the Security Council to depart from the UN Settlement plan for an alternative " Troisième Voie " option; by trying to impose on the Saharawis a sort of autonomy within the Moroccan Kingdom. In short, abandoning the Plan which will lead to the independence of Western Sahara and trying to impose the annexation of Western Sahara to Morocco without a referendum and under the United Nations legitimization umbrella and thus changing the equation in favor of Morocco. In fact France and other powers are trying to give Morocco what it could not attain neither militarily in the battlefield nor diplomatically owing to its illegal occupation of Western Sahara.

The pretext to depart from the UN-OAU Plan, is the apprehension on the part of France and some other powers that the independence of Western Sahara will weaken the new king in Morocco and that it might threatens the transition in Morocco. It is not convincing at all because what will really endanger Morocco is financing the unbelievable bills of maintaining the occupation and aggression by keeping 150.000 military troops in Western Sahara. The real danger that Morocco, France and the other countries have urgently to address is coming from inside Morocco and not from outside it; as the new king recently said in an interview to the American Time magazine " unemployment, poverty, misery and illiteracy " and others. The independence of Western Sahara will neither threaten Morocco nor other powers interests in the region.

Both the Security Council and the UN Secretary - General ask the parties to "be prepared to consider other ways of achieving an early, durable and agreed resolution of their dispute over Western Sahara".

Undoubtedly the solution they are opting for, is none other than the " Third Path" (autonomy to Western Sahara within Morocco). This kind of solution is not the right, viable, agreed and durable prescription for a decolonisation issue as the case of Western Sahara, which has been on the agenda of UN since early 1960s.

The question arises: Can a solution like the one of autonomy be the correct alternative to inalienable expression of the right of the people of the territory? Surely not on the following arguments:

Contrary to all what the "Troisieme Voie" stands for, the joint UN-OAU settlement plan for Western Sahara, stipulating a referendum on self-determination of the Saharawi people to choose freely between independence and integration with Morocco, agreed upon by Morocco and the POLISARIO FRONT and reinforced by the Houston Agreement and the protocols signed by both parties, gathers all the appropriate conditions and has more than sufficient mechanisms to hold a regular, free and fair referendum in Western Sahara. What then is wrong with the referendum plan? And why an alternative solution? And what, one may ask, is the difference between the third path and the second option? The final aim is annexation. The final key to a definite solution must be through consultation of the people of the territory. The Saharawis put down their arms for the last 10 years to help facilitate the holding of the referendum, but if the other side does not like to come forward, the only other means left is resuming hostilities.

There is no lack of Mechanism in the UN Plan as the UN Secretary - General said in his latest report on Western Sahara, but one can say that there is a lack of will on UN's part to ensure the compliance of the international legality in Western Sahara.

Western Sahara and East Timor are the same decolonisation cases. Why not the same solutions? The only formula that does not weaken the new king in Morocco and enables the independence of Western Sahara is the referendum.

In 1975 the same kind of solution was imposed but it did not work. It is really unbelievable that those powers who give lessons in democracy the world over are violating one of its main provisions in Western Sahara by denying its people the right to decide their future freely.

During the 25 years of the Moroccan occupation, the Saharawis have known in Morocco no more than attempts at genocide, bombardment with napalm, white phosphorous, fragmentation bombs, torture, discrimination, persecution and attempts to abolish their national identity.

The irony is how a country like Morocco, that can not manage to afford a decent life and free expression to its citizens and a country that possesses a bad human rights record because of the Makhzen system that rules and where poverty and the ill performance of the Moroccan economy still gets sympathy from certain world powers to annex others' territory and its people. The Moroccans themselves are running away from their country, it is not fair by any means then that any other power tries to impose on the Saharawis to be Moroccans.

The UN credibility is once more at stake in Western Sahara. The UN must stick to its ideals and be on the side of justice and not with the aggressor. The UN has already spent in the preparation of the referendum more than 350 million $ dollars and spent nearly 10 years for the same objective. It is time to be decisive and not to betray the Saharawis after they have put all their trust and aspirations in the international body.

It is worth mentioning here what the Nobel Peace Prize laureate, Mr. Jose Ramos Horta said recently: «Morocco should realize that the Saharawis will never abandon their struggle for freedom, even if the referendum is postponed indefinitely». He added that «the independence of Western Sahara could only benefit Morocco and the whole region. Finally he appealed to Morocco to avoid a new Timor and called on the UN to speed up the implementation of the referendum, learning positive lessons from their experience in East Timor» .

The former leader of the POLISARIO FRONT, Eloulai Mustapha Sayed once Said: «The revolution in Saguia-El-Hamra and Rio de Oro started because there is a people, this people possesses their own national identity, their own principles, their own values and their own organisation. This people exists and will survive the treachery of colonisation».

«Whatever Cold War arguments may have justified turning a blind eye to the Sahrawis' independence in the 80's are no longer compelling. Let us hope that James Baker, who could not look favorably on Western Sahara's independence because of Cold War alliances, will now be the one to undo leibensraum in Western Sahara. He is, perhaps, the last hope for peace in Western Sahara». (Frank Ruddy a former US Ambassador)

In any event it is always important for those who wish to obstruct or stop the independence of Western Sahara to keep in mind the determination of the Saharawi people to live free. No one should underestimate the Saharawis' slogan which says: ALL THE COUNTRY OR THE MARTYRDOM.


Message à M. Serfaty

Keiko Shingo, une amie du peuple sahraoui

Après avoir suivi les commentaires, je me permets d'envoyer un message à M. Abraham Serfaty. Je commence par lui poser les questions suivantes, bien qu'il y ait entre le Timor Oriental et le Sahara Occidental quelques éléments peu analogues.

- Quand l'Indonésie s'est débarrassée de son dictateur et que le président Habibi a exprimé, en juin 1998, son intention d'offrir au Timor Oriental une large autonomie, pensiez-vous que celle-ci serait mieux que le référendum, parce que l'Indonésie était dans "la fragile transition à la démocratie" et que l'indépendance du Timor Oriental aurait sur elle un effet négatif et grave, comme analysaient à l'époque beaucoup de pays amis de l'Indonésie?

- Quand nous avons vu l'armée indonésienne et sa milice vouloir anéantir le résultat du référendum au Timor Oriental, pensiez-vous que l'intervention éventuelle des forces internationales provoquerait le coup d'Etat par l'armée indonésienne encore extra-puissante à l'époque et une déstabilisation catastrophique du pouvoir non dictatorial qui venait de naître, comme l'affirmtaient l'Indonésie et ses alliés auprès de l'ONU ?

Avant la tenue du référendum au Timor Oriental, quand nous jetions un coupd'oeil sur le processus vers l'exercice du droit d'autodétermination du Timor Oriental et celui du Sahara Occidental, le premier paraissait moins crédible et plus risqué que le deuxième, car l'engagement de l'ONU était plus avancé dans le deuxième que dans le premier, et même l'accord de mai 99, qui a conclu la tenue du référendum, a été signé entre l'Indonésie et le Portugal sans la participation d'un représentant du peuple du Timor Oriental. Et sur le terrain les activités de violence exercées quotidiennement par la milice et les militaires étaient nettement menaçantes à la tenue du référendum.

Pourtant au niveau de l'ONU personne n'a proposé la "Troisième voie". Tout au long du processus référendaire l'ONU restait, bien que son travail sur le terrain fut limité, dans la voie que la communauté internationale a décidée et tracée. Enfin le peuple du Timor Oriental a exercé son droit mais avec un sacrifice insondable, qui est gravé dans notre mémoire. Et s'il y a une leçon à tirer du déroulement du référendum au Timor Oriental, elle serait destinée à la communauté internationale pour qu'elle garantisse et prenne en charge la période post-référendaire. Et la leçon ne serait nullement que la communauté internationale doive éviter la tenue du référendum, risquer une telle tragédie et chercher une autre voie que celui-ci.

Vous prévoyez, dans l'hypothèse de l'Indépendance du Sahara, un avenir tout négatif, non seulement pour les Marocains mais aussi pour les Sahraouis. Ne serait-il pas possible d'y voir une poussée pour que le Maroc se dirige vers une véritable voie démocratique ? Car ce n'est que la classe politique à qui "el conflicto del Sahara ha cegado por completo distrayendo su atencion de otros asuntos de gran importancia", comme vous avez dit dans El Pais du12.11.99, et les préoccupations du peuple marocain restaient et restent loin de ce conflit, dans d'autres affaires de grande importance.

D'autre part supposons que le Maroc se trouve dans une situation catastrophique déclenchée par l'Indépendance du Sahara. La France resterait-elle les bras croises ? La France qui est prête à tout faire, jusqu'à bafouer le droit légitime du peuple, ne serait-elle pas capable de sauver le nouveau Maroc au plan diplomatique, économique et militaire ? Quant à ce qui arriverait aux Sahraouis après l'indépendance, ne serait-ce pas eux-mêmes qui l'assumeront, en mal ou en bien ? Vous connaissez le goût de la liberté, celui d'assumer la responsabilité de son comportement libre. Ils pourront enfin le goûter !

Par contre dans la 3ème voie que vous préconisez, n'y voyez-vous pas une minorité toujours opprimée ? Supposons que la 3ème voie s'installe au Sahara Occidental, tout le monde sait que ce serait contre le gré du peuple et avec sa déception totale envers la communauté internationale. N'y voyez-vous pas un élément qui ébranlerait la stabilité du nouveau Maroc, voire même celle de la région?

Pourquoi le peuple sahraoui, qui a vécu 25 ans de souffrance, devrait-il rester de nouveau à la merci du sort d'un pays dominateur et abandonner son droit légitime au profit de la construction d'une voie démocratique qui n'est pas la sienne ? Vous savez bien que le peuple sahraoui n'a pas mené sa lutte de libération parce que l'oppresseur était Hassan II, il lui est complètement égal que le roi soit un tyran ou soit un aspirant a la démocratie. Pour lui il n'y a qu'un seul fait : son pays est occupé.

Cependant vous dessinez la 3ème voie à l'image de "Puerto Rico con relacion a EE UU" (El Pais 12.11.99), alors que vous parlez justement, dans votre livre "Ecrits de prison sur la Palestine", de la minorité coloniale portoricaine dans un contexte négatif de la relation qui lie Porto Rico aux Etats-Unis...

Parler par hypothèse est souvent stérile, mais vu que la 3ème voie elle-même est fondée sur une hypothèse de post-indépendance du Sahara, je me suis permise d'en parler ainsi. Je termine avec ce que m'a appris le peuple du Timor Oriental : le peuple sait qu'obtenir la liberté lui coûte cher, pourtant sa détermination l'amène à payer, c'est l'idée oppressive qui cherche toujours ce qui lui coûte le moins cher.


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