COMITE LUXEMBOURGEOIS DE SOUTIEN AVEC LE PEUPLE SAHRAOUI

COMMUNIQUE

 

Luxembourg, le 29 avril 04

Le Conseil de sécurité rejette une nouvelle fois les thèses marocaines en ce qui concerne la question du Sahara-Occidental. L'échec est net et sans la moindre ambiguïté pour le royaume chérifien à qui l'instance onusienne a tout simplement rappelé les engagements auxquels il a lui-même souscrit. Et plus précisément, il s'agit de son approbation de la résolution 690 du Conseil de sécurité portant plan de paix des Nations unies, avec son élément fondamental qui est la reconnaissance du libre exercice par le peuple du Sahara-Occidental de son droit à l'autodétermination. Acculé par le Conseil de sécurité à se positionner de manière claire et définitive sur le plan en question, le Maroc a mis fin à ses atermoiements. M. Kofi Annan en a fidèlement rendu compte dans son dernier rapport en affirmant dans sa principale conclusion que «le Maroc n'accepte pas le plan de règlement auquel il avai t souscrit pendant de nombreuses années» et sur la base duquel faut-il également le relever, avaient travaillé de nombreux pays et organisations, et qui éprouvent à l'égard de ce pays un sentiment au moins de gêne, sinon de malaise pour les avoir trahis par son inconséquence. Il y a des attitudes impardonnables ou du moins difficiles à suivre quand elles empruntent des chemins tortueux. Le conseil est appelé à s'exprimer sur un projet de résolution soumis par les Etats-Unis. La substance du texte reprend les grandes lignes du rapport que M. Kofi Annan lui a soumis il y a quelques jours, ainsi que ses conclusions, celles-ci consistant à rejeter de manière catégorique les thèses marocaines et à réaffirmer la validité du plan de paix. Ce qui permet de relever encore une fois la constance qui caractérise la position du Conseil de sécurité à l'égard de la question sahraouie toujours traitée sous l'angle de la décolonisation. «Le plan de paix qui assure l'autodétermination conformément au paragraphe 1 de la résolution 1429 (2002) demeure la meilleure solution politique du différend relatif au Sahara-Occidental.» A l'inverse, a rappelé M. Annan, le Maroc, dans sa réponse officielle au «plan Baker», a indiqué «sans équivoque qu'une solution politique d'autonomie ne peut être que définitive, ce qui a des incidences néfastes sur l'autodétermination telle que prévue dans la résolution 1429 (2002)». Ou encore, et toujours selon les conclusions auxquelles est parvenu le secrétaire général de l'ONU, «la réponse finale du Maroc au plan de paix exigerait que les parties concernées acceptent de négocier un règlement de la question du Sahara-Occidental, fondé sur l'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine».

Ce que M. Kofi Annan ainsi que le Conseil de sécurité ont jugé irrecevable d'autant que la résolution de juillet dernier ne laissait place à aucune espèce de négociation ou de discussion.

Les conclusions du Conseil de sécurité sont, quant à elles, sans appel. Il réaffirme la validité du plan de paix et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Il prolonge, d'autre part, de six mois le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara-Occidental). M. Kofi Annan avait proposé dix mois. Une manière de rapprocher l'échéance de l'examen devenu régulier du dossier sahraoui par l'instance onusienne. Le prochain rendez-vous est donc prévu pour la fin du mois d'octobre prochain, avec également un autre rapport du secrétaire général de l'ONU. Que fera alors le Maroc qui avait tout tenté, mais en vain ? Parce qu'en fin de compte, la conclusion tirée de la position du Conseil de sécurité renvoie, quant à elle, à certains comportements que la communauté internationale refuse de suivre parce qu'ils traduisent une position inconstante.


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