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Ministère de l'information

Communiqué

 

Le roi Mohamed VI du Maroc vient de faire lecture d'un discours-bilan décevant sur le plan interne et alarmant sur le plan régional pour marquer une année depuis son intronisation. Sur la question du Sahara Occidental, considérée une priorité, le roi a refusé de reconnaître la nature de ce problème -- qui dure depuis plus de 25 années, et passe outre les efforts de paix de la communauté internationale. Un problème, qui pendant les années de vaches maigres qui marquent le règne de Mohamed VI, demeure, par les dépenses colossales militaires, un fardeau lourd pour l'économie.

Lors de son allocution, le roi a mal dissimulé les déboires marocains intervenus lors sa coopération avec la MINURSO, et notamment mises en exergue par les listes de personnes habilitées à prendre part au référendum selon la Commission d'Identification, et qui a clairement rejeté les prétentions marocaines voulant introduire des milliers de citoyens de ce pays comme votants de tout droit lors du référendum du Sahara Occidental. Le roi a choisi tout simplement de renoncer aux engagements contractés solennellement par son père pour l'acceptation d'un référendum au Sahara devant la communauté internationale et pour laquelle Mohamed VI n'affiche plus que mépris et arrogance.

Le roi a cherché tout simplement à conditionner son acceptation de la légalité internationale &endash; qu'il confond d'ailleurs avec la légalité interne, par l'organisation d'un référendum sur mesure que le roi appelle "un référendum confirmatif ", qui garantit une place à tous les requérants marocains, bien que ces derniers viennent d'être rejetés un à un par la Commission des Nations unies. Le roi attache peu de crédit au rôle de paix de la communauté internationale pour mettre en œuvre la mise en application du plan de règlement ONU-OUA. Il ne paraît avoir que mépris envers la communauté internationale et envers son effort de paix au Sahara Occidental.

En battant un nouveau record dans l'intransigeance, le roi Mohamed VI cherche à induire en erreur son propre peuple en faisant luire devant lui le slogan vide de l'unanimité nationale autour du Sahara Occidental. Cette unanimité façonnée de toute pièce par le roi et ses partis politiques, n'est que l'expression d'un manque de volonté politique claire en vue de venir à bout de ce conflit, et ne contribue en rien à l'avènement de la paix au Sahara Occidental ni à la stabilité régionale.

Le Front Polisario condamne le nouveau langage colonial du roi Mohamed VI du Maroc et considère que dans le ton et dans la substance, le roi reprend les déclarations belliqueuses d'antan résultant de la surenchère d'un pouvoir unissant un roi chancelant et des partis politiques aux prises avec l'échec de leurs programmes socio-économiques.

Le Front Polisario prend à témoin les Nations unies et la communauté internationale et met en garde les autorités marocaines devant l'irresponsabilité qui caractérise ce genre de discours et devant l'escalade verbale aux conséquences dangereuses pouvant à tout moment causer le blocage fatal des efforts de paix et de la négociation en cours, et plonger notre région dans une guerre peu glorieuse, dans laquelle le Maroc n'a connu que la mésaventure.

Bir Lahlou, le 30 juillet, 2000.


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