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TERRITOIRES OCCUPESArrestations à El Ayoun
24.09.02
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Salek
Bazaid, membre du bureau de la section Sahara du Forum
Vérité et Justice a été enlevé
aujourd'hui en plein milieu de la journée.
Une voiture civile Renault R4 s'est arrêtée devant la
demeure de la famille Bazaid et les occupants du véhicule ont
investi la maison, sans aucune autorisation ni mandat.
Ils ont enlevé Salek Bazaid et ont menacé sa famille.
D'autres enlèvements ont eu lieu: trois frères Moussamih Baba, Larbi et Bachri (adolescent mineur, né en 1986), leur oncle Boubacar ben Mohamed ben El Mehdi alias Bougrain (Moussaoui) Mohamed El Mehdi et un dénommé Leboihi Mohamed Salem. Les familles sont sans nouvelles de leurs proches. Certaines habitations ont été perquisitionnées.
Moussamih
Larbi, membre de la section Sahara du FVJ, avait
été condamné en 1999 à 2 ans de prison
pour participation aux manifestations d'El Ayoun de 1999. (voir
semaine
44/99
et autres documents)
Il faisait partie des 26 prisonniers politiques sahraouis, pour
lesquels une vaste campagne de solidarité avait
été organisée en été 2001. Ayant
terminé sa peine le 03.11.01, il a été
libéré une semaine avant la grâce royale
accordée aux autres, dont Mohamed Daddach.
Salek Bazaid est un ancien détenu politique. Il faisait partie du groupe des "six d'Agadir" avec Keltoum El Ouanate, Jouda Brahim, Bennou Mohamed, Elbar Barikallah et El Gharabi Sidi Ali, condamnés à 20 ans de prison en 1993 par le tribunal militaire de Rabat pour participation à une manifestation pacifique à Smara en 1992. Adoptés par Amnesty international, ils ont été graciés par Hassan II en 1996.
24.09.02
(suite)
On nous signale l'enlèvement de Tarfaoui Ali (qui
souffre d'une maladie psychique) et de Moufid Abdelih
(phonétique), alors que Moussamih Larbi et l'adolescent
Moussamih Bachri ont été libérés
dans la soirée du 24.
25.09.01
Leboihi Mohamed Salem et Tarfaoui Ali ont
été libérés ainsi que Moufid, un
coiffeur marocain arrêté par erreur.
4 personnes restent en état d'arrestation: Salek
Bazaid, Moussamih Baba, Bougrain (Moussaoui) Mohamed El
Mehdi, + Bourhil Mohamed Lamine, dont l'arrestation
a été annoncée plus tard.
26.09.02
Les familles des 4 personnes arrêtées se sont
rendues au tribunal le 25.09.02 pour déposer une plainte
contre ces arrestations illégales. Le proicureur du roi a
refusé de les recevoir. On signale ausi que la police a
utilisé la fourgonnette d'une société de
distribution de lait lors de l'enlèvement des 3 camarades de
Salek Bazaid.
27
.09.02
Aux dernières nouvelles les 4 personnes arrêtées
sont Salek Bazaid, Moussamih Baba, Bougrain
(Moussaoui) Mohamed El Mehdi, Bourhil Mohamed Lamine.
Présentés au juge d'instruction leur garde à vue
a été prolongée de 24 heures.
04.10.02
Après la razzia opérée le 24 septembre selon
des méthodes que l'on croyait définitivement
abandonnées, les autorités marocaines d'occupation
réutilisent les tortures les plus barbares contre les
militants sahraouis enlevés dans ces circonstances.
Salek Bazaid, après avoir été
interrogé et torturé par la brigade de la police
judiciaire, a été emmené au PC des Compagnies
Mobiles d'Intervention CMI à El Ayoun, geôle
secrète tristement connue comme lieu de torture et que l'on
croyait ne plus être "en service". Bazaid a été
confronté au commissaire chef des RG Hariz Elaarbi, qui l'a
menacé de mort ainsi que d'autres militants des droits humains
nommément cités. Bazaid a été ensuite
ligoté avec une corde enroulée en spirale sur tout le
corps pendant 48 heures. Il a été détaché
sur avis médical qui attestait un danger vital.
Le commissaire Hariz Elaarbi est bien connu comme tortionnaire, actif au Sahara Occidental depuis 1976. La plupart des victimes de détention arbitraire et de disparition forcée ont passé entre ses mains. On lui attribue l'enlèvement en 1993 de El Kotb El Hafed et de El Kayrawan Saïd, aujourd'hui encore disparus, et le décès sous torture d'au moins quatre Sahraouis, dont Khalil Ayach, Karroum, Hani Salama, arrêtés en 1987 suite à la visite de la commission de l'ONU à El Ayoun.
12.03.03
JUGEMENT
SCANDALEUX
Salek Bazaid, Moussamih Baba, et Bourhil Mohamed Lamine sont
condamnés à 10 ans de prison. Bougrain
(Moussaoui) Mohamed El Mehdi est condamné à 1 an
de prison avec sursis et une amende.
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