FRONT POLISARIO

Représentation pour l'Europe

 

Lettre envoyée à Monsieur Josep Borrell Fontelles, Président du Parlement européen, à José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne, et à Javier Solana, Secrétaire général du Conseil de l'Union européenne et Haut représentant pour la PESC

 

Bruxelles 25 juillet 2005

Monsieur le Président,

Le 28 avril, le Parlement européen dans son Rapport sur l'état des Droits de l'homme dans le monde exprime à juste titre sa « préoccupation sur des informations faisant état de violations des droits de l'homme commises, en matière de liberté de parole et de libre circulation, contre les Sahraouis du Sahara occidental».

La situation de violation des droits de l'homme au Sahara Occidental n'a fait qu'empirer depuis. La répression et l'arbitraire rythment désormais le quotidien des populations civiles sahraouies, qui vivent sous le joug de l'occupation marocaine.

En effet depuis le 21 mai 2005, il ne passe pas un jour sans que la machine répressive implacable, établie par le Maroc au Sahara Occidental, ne frappe cruellement contre des hommes et des femmes qui réclament pacifiquement leurs droits humains, ainsi que ceux de leur peuple à l'autodétermination et à la liberté. L'objectif recherché des autorités marocaines, de leur politique de répression, est on ne peut plus clair, réduire au silence la voix de ces populations, étouffer ses revendications somme toutes légitimes, et briser toute résistance à l'occupation.

Aminatu Haidar, jeune femme activiste des droits de l'homme, qui porte encore les stigmates de plusieurs années de détention et de déportation, a été mise au secret, après avoir été battue, humiliée et grièvement blessée…

Ali Salem Tamek, grand défenseur des Droits de l'homme, a été arrêté à sa descente de l'avion, qui le ramène d'Espagne, et où il avait été traité médicalement pour séquelles de mauvais traitements subis dans les prisons marocaines.

Les vagues d'arrestations...se multiplient .

Le 20 juillet c'est au tour de Mohamed MOUTAWAKIL, de Mohamed FADEL GAOUDI, de Fatma AYACH, de Houcine LIDRI, Brahim NOUMRIA et Larbi MESSAOUD d'être enlevés. Tous sont des ex-détenus politiques sahraouis, défenseurs des Droits de l'homme qui ont vécu dans leur chair et leur dignité les horreurs des bagnes marocains. Ils allongent ainsi la liste, déjà longue, des prisonniers d'opinion sahraouis .

Les jugements iniques, les procès expéditifs contre les sahraouis innocents se succèdent, et se ressemblent…

Des délégations de citoyens de l'Union Européenne venus d'Espagne sont refoulées, manu militari, de l'aéroport de l'Aaiún chef lieu du Sahara Occidental occupé. Un groupe norvégien venu s'enquérir de la situation a été expulsé sans ménagement…

Une délégation du Congrès de députés espagnol a dû, découragée par les manœuvres dilatoires et les manipulations du gouvernement marocain, reporter sine die son voyage au territoire du Sahara Occidental, lequel demeure interdit d'accès aux visiteurs et observateurs indépendants…

Cela se déroule au Sahara Occidental à quelques encablures de l'Union Européenne.

Le monde en général et l'Union Européenne en particulier, ne peuvent et ne doivent rester passifs, devant ce qu'il convient d'appeler désormais la « démence » répressive des autorités du Maroc au Sahara Occidental.

L'Union Européenne a des responsabilités toutes particulières vis à vis des populations civiles sahraouies, et vis à vis de la situation tragique qui leur est imposée par le Maroc. N'est elle pas liée à ce dernier par des accords d'association? , Qu'attend donc l'Union Européenne pour invoquer, les clauses de cet accord qui font obligation à ce pays rétif, de respecter les droits humains au Sahara Occidental, notamment les libertés, de mouvement, d'expression… ?Dans le préambule de cet accord il est stipulé « que le respect des principes des Nations Unies, en particulier les Droits humains et les libertés politiques et économiques » ils sont considérés « qu'il constituent la base authentique de l'accord d'association ». L'article 2, quant à lui, établit « que les respect des principes démocratiques et des Droits humains fondamentaux, tel qu'annoncés dans la Déclaration des Droits de l'homme, inspire les politiques intérieures et extérieures de la Communauté (l'UE) et du Maroc, et constitue un élément essentiel de cet accord ».

L'Union Européenne qui est basé sur le respect des droits fondamentaux (Art. 6 du Traité de l'UE) et qui est si prompte à intervenir pour défendre les droits de l'homme dans d'autres lieux, tarde beaucoup à réagir au Sahara Occidental où sont bafoués et piétinés ces mêmes droits, où des populations sahraouies vivent une pire situation.

Les sahraouis, et beaucoup de citoyens européens avec eux, ne comprennent pas une telle attitude. Un tel mutisme, si il continue, s'assimilerait à un quitus donné aux autorités marocaines, pour qu'elles persistent dans leur dérive répressive

L'Europe s'honorerait donc à intervenir en toute urgence, pour amener le Maroc à mettre un terme à sa répression exercée indistinctement contre des populations sahraouies civiles innocents; pour exiger du gouvernement du Maroc de libérer tous les prisonniers d'opinion sahraouis, et annuler ses procès éhontés contre ceux-ci. De même qu'il est urgent que l'Union Européenne exige du gouvernement marocain, le libre accès aux territoires occupés du Sahara Occidental; pour aller à la rencontre des populations sahraouies suppliciées.

Par la présente, nous avons voulu, vous lancer un appel pressant pour attirer votre attention sur la gravité de la situation, qui prévaut aujourd'hui au Sahara Occidental.

Comptant sur votre compréhension et surtout votre disponibilité à agir diligemment, acceptez Monsieur le Président l'expression de notre haute considération.

Mohamed Sidati

Ministre Délégué pour l'Europe
Membre du Secrétariat National du Front POLISARIO

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FRENTE POLISARIO

Representación para Europa  

 

Carta enviada al Sr. Josep Borrell Fontelles, Presidente del Parlamento Europeo, al Sr. José Manuel Barroso, Presidente de la Comisión Europea, y al Sr. Javier Solana, Secretario general del Consejo de la Unión Europea y Alto Representante para la PESC

 

Bruselas 25 de Julio 2005

Señor Presidente,

El Parlamento Europeo, en su Informe del 28 de abril sobre el estado de los Derechos humanos en el mundo, expresó con mucha razón su "preocupación sobre los informes que describían las violaciones de los derechos humanos en el ámbito de la libertad de expresión y de circulación que se estaban llevando a cabo contra los saharauis en el Sahara Occidental".

Desde entonces la situación de violación de los derechos humanos en el Sahara Occidental no ha hecho más que empeorar. La represión y la arbitrariedad han marcado el ritmo del día a día de las poblaciones civiles saharauis que viven bajo el yugo de la ocupación marroquí.

De hecho, desde el 21 de mayo de 2005, no ha pasado un día sin que la máquina represiva e implacable, establecida por Marruecos en el Sahara Occidental, castigue cruelmente a hombres y mujeres, que reclaman pacíficamente sus derechos humanos, así como los de su pueblo, a la autodeterminación y a la libertad. El objetivo perseguido por las autoridades marroquíes, con su política de represión, es sin duda alguna, silenciar a estas poblaciones y sus reivindicaciones legítimas, y aniquilar la resistencia a la ocupación.

Aminatu Haidar, joven mujer activista de derechos humanos, que lleva aún las marcas de varios años de detención y deportación, ha sido encarcelada, después de haber sufrido la humillación y de haber sido herida seriamente...

Ali Salem Tamek, gran defensor de los Derechos humanos, ha sido detenido mientras bajaba del avión que lo traía de España, donde había recibido tratamiento médico para sanar secuelas de malos tratos de los que fue víctima en las prisiones marroquíes.

Las oleadas de detenciones... se multiplican.

El 20 de julio les tocó ser detenidos a Mohamed MOUTAWAKIL, a Mohamed FADEL GAOUDI, a Fatma AYACH, a Houcine LIDRI, a Brahim NOUMRIA y a Larbi MESSAOUD. Todos ellos antiguos prisioneros políticos saharauis, defensores de los Derechos humanos que han vivido en carne y hueso los horrores de las cárceles marroquíes. Son nombres que se suman, pues, a la larga lista de prisioneros de opinión saharauis.

Las autoridades marroquíes continúan realizando juicios y pleitos inicuos contra saharauis inocentes... Al mismo tiempo se niega el acceso a delegaciones de ciudadanos españoles a El del Aaiún en el Sahara Occidental, como también se ha expulsado, manu militari, a un grupo noruego que se presentó para informarse sobre la situación en los territorios ocupados... Asimismo una delegación del Congreso de diputados español se ha visto forzada, desalentada por las maniobras dilatorias y manipuladoras del Gobierno marroquí, a aplazar sine die su viaje al Sahara Occidental, el cual sigue pues estando prohibido a los visitantes y observadores independientes...

Todo esto se desarrolla en el Sahara Occidental a unos pasos de la Unión Europea.

El mundo en general y la Unión Europea en particular, no pueden y no deben permanecer pasivos, ante lo que podríamos llamar la "demencia" represiva de las autoridades de Marruecos en el Sahara Occidental.

La Unión Europea tiene responsabilidades muy particulares con respecto a las poblaciones civiles saharauis, y a la trágica situación que les impone Marruecos. Teniendo en cuenta que existen vínculos con este último por acuerdos de asociación , ¿A qué espera pues la Unión Europea para invocar las cláusulas que derivan de este acuerdo que obligan a Marruecos, a respetar los derechos humanos en el Sahara Occidental, y más concretamente, en lo que se refiere a la libertad de movimiento y de expresión...? En el Preámbulo de este acuerdo se establece que el "respeto a los principios de la Carta de las Naciones Unidas y, en particular (el) respeto a los Derechos Humanos y a las libertades políticas y económicas" se considera que "constituyen la auténtica base del acuerdo de asociación". El artículo 2, por su parte, establece que "el respeto de los principios democráticos y de los Derechos Humanos fundamentales, tal como se enuncian en la Declaración Universal de los Derechos Humanos, inspira las políticas interiores y exteriores de la Comunidad y de Marruecos y constituye un elemento esencial del presente acuerdo".

La Unión Europea, que se basa sobre el respeto de los derechos fundamentales (artículo 6 del Tratado de la Unión Europea) y que tan dispuesta está a intervenir para defender los derechos humanos en otros lugares, está tardando mucho en reaccionar con respecto al Sahara Occidental, donde la población saharaui vive una situación pésima y donde estos mismos derechos son ignorados y pisoteados.

Los saharauis, y muchos ciudadanos europeos, no entienden tal actitud. Un silencio como éste, en el caso de que continuase, podría asimilarse a un aval otorgado a las autoridades marroquíes, para que sigan con su política represiva.

Ante esta grave situación urge que la Unión Europea intervenga sin más tardar, para que Marruecos ponga termino a su represión ejercida contra poblaciones saharauis civiles e inocentes; para exigirle al gobierno de Marruecos que libere a todos los presos de opinión saharauis, y que cancele los desvergonzados procedimientos contra éstos. Del mismo modo es urgente que la Unión Europea exija al gobierno marroquí que garantice el libre acceso a los territorios ocupados del Sahara Occidental.

Con la presente, queremos dejar constancia del llamamiento que le hacemos para que preste su atención a la gravedad de la situación, que se lleva a cabo hoy en el Sahara Occidental.

Contando con su comprensión y esperando que actúen diligentemente, le ruego crea, Señor Presidente, en la expresión de nuestros sentimientos más distinguidos.

Mohamed Sidati

Ministro Delegado para Europa
Miembro del Secretariado Nacional del Frente Polisario

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