FRONT POLISARIO

Représentation pour l'Europe  

 

 COMMUNIQUE

Une conférence étalée sur la journée du 17 avril, a été organisée au Parlement Européen. Elle portait sur 2 thèmes importants du conflit du Sahara Occidental, la protection des « droits de l’homme » et des « ressources naturelles ». Organisée à l’initiative de l’Intergroupe « Paix pour le peuple Sahraoui » avec la collaboration de l’Institut Olof Palme de Suède.

Ont participé à cette conférence des importants personnalités comme Cecilia Malmström, Ministre suédois des Affaires européennes, mais aussi des Eurodéputés des différents groupes politiques, ainsi que des experts du droit international, comme le Professeur Jaume Saura, ou le grand journaliste marocain Ali Lmrabet.

Des représentants du Mouvement de Solidarité européen de France, d’Espagne, de Belgique, d’Autriche, de Suède, de Grande Bretagne, etc., ont été également présents. La défenseur de droits de l’Homme, Ghalia Djimi,  invitée d’honneur, a fait un témoignage sur son expérience, relatant les horreurs qu’elle a vécu quand elle a été enlevée par les forces de police marocaine en 1987. Elle a décrit le cas de sa grand-mère, victime de la disparition forcée depuis 1984. « Mais au-delà », a ajouté Ghalia, « c’est le sort de plusieurs de mes compatriotes. La répression est de plus en plus féroce, de plus en plus sanglante, n’épargnant aucune catégorie des populations civiles sahraouies… On croyait que la situation allait s’améliorer mais elle ne fait qu’empirer depuis Mai 2005, date du déclenchement de l’Intifada pacifique » a-t-elle ajouté. Les autorités marocaines verrouillent le territoire, à des exceptions près, elles ne permettent pas l’accès du territoire aux délégations étrangères, aux ONG et observateurs indépendants. La délégation ad hoc du Parlement Européen en sait quelque chose, puisque à ce jour elle n’a pas eu accès au Sahara Occidental sous occupation marocaine…

La presse étrangère est encore moins désirée au Sahara Occidental. Le journaliste suédois Lars Bjork en a fait l’amère expérience. Il était expulsé manu militari des territoires du Sahara Occidental par les forces d’occupation marocaine. Il n’a dû son salut que à l’intervention de son ambassade auprès des autorités marocaines. Il a évoqué les scènes de poursuite, des persécutions des jeunes manifestants sahraouis. Lars Bjork a dénoncé la Chappe de silence que certains milieux européen de connivence avec l’occupant, tente de maintenir autour du conflit et sur la répression terrible qui s’abat sur les populations sahraouies.

Ali Lmrabet quant à lui, il a rappelé comment les autorités marocaines déforment et manipulent les réalités, comment les propos des défenseurs de l’Homme à la presse, sont dénaturés pour justifier les inculpations et les procès contre des hommes et des femmes qui revendiquent des droits humains somme toutes légitimes. Il a rappelé la censure exercée sur la presse indépendante, surtout quand elle tente de traiter avec objectivité le cas du Sahara Occidental. « Lorsque j’ai dit que les Sahraouis en Tindouf sont des réfugiés, non des séquestrées, on m’a qualifié de subversif », a dit Ali Lmrabet. C’est dire la répression sournoise qui s’exerce contre tous ceux qui prétendent dire les vérités qui dérangent dans la dictature « version light » du Maroc, la presse marocaine indépendante comme le « journal » ou « nichan », a été laminé. « J’ai mes idées sur le conflit du Sahara Occidental, qui appauvrit mon pays et je me garde le droit de le dire ». Mais « quand les gens veulent exprimer des valeurs », ils n’ont pas le droit parce que cela touche le Maroc selon les thuriféraires du système répressif. La seule solution est la démocratisation véritable, réelle du Maroc qui en est loue. Il y a des clauses dans les accords d’Association Union Européenne- Maroc, qui stipule le respect des droits de l’homme. Il faut exiger du Maroc leur respect, leur application, pour que soit mis fin à la répression, a conclu Ali Lmrabet.

Des Eurodéputés sont intervenus pour souligner la gravité de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Antonio Masip, Eurodéputé socialiste a rappelé que le peuple sahraoui mérite un sort différent que ce que lui réserve le Maroc occupant, avant d’ajouter c’est un devoir pour l’Europe de prendre en charge ses revendications légitimes à la autodétermination et à l’indépendance de l’aider à affronter l’épreuve. Il est du devoir des Européens de soutenir la lutte exemplaire du peuple sahraoui, et restaurer la RASD dans la plénitude de ses droits.

L’Eurodéputé Willy Meyer a dénoncé le projet marocain de soi-disant autonomie, qui confirme la politique de défi qu’éprouve le Maroc à l’endroit de l’ONU et de son mépris pour les résolutions internationales. L‘UE doit réagir pour stopper les manœuvres du Maroc et exprimer son indignation à celui-ci quant il a interdit a une délégation plénipotentiaire du Parlement Européen de visiter le territoire du Sahara Occidental qu’il occupe illégalement.
Les participants ont été unanimes à condamner l’Etat marocain pour le non respect des droits de l’Homme, et pour ses violations du droit fondamental du peuple sahraoui à la légalité et à l’autodétermination.  

C’est alors que la conférence a abordé le thème des « ressources naturelles du Sahara Occidental » centrant les débats sur la nécessité impérieuse de leur protection et leur préservation. Le peuple sahraoui étant le dépositaire, le propriétaire de telles ressources, personne d’autre, aucune autorité n’est habilitée à les exploiter en lieu et place de celui-ci sauf. Ce qui n’a pas été le cas quand l’Union Européenne avait décidé de conclure un accord de pêche, incluant les eaux maritimes sahraouis, avec les autorités marocaines sans le consulter le représentant de ce peuple, le Front Polisario. Cet accord est donc entaché d’illégalité, parce que le Maroc n’a ni droit de souveraineté, ni d’administration  sur le Sahara Occidental.

C’est en substance ce qu’entendait le Professeur Jaume Saura, en envoquant l’avis de la Cour Internationale de Justice d’octobre 1975, et sur l’opinion légale du Secrétaire Général adjoint pour les questions juridiques, Dr. Hans Corell.
Le Professeur a démontré comment la Commission Européenne a contourné le droit internationale en actant ses accords de pêche avec le Maroc sans exclure les eaux atlantiques sahraouis « la Commission Européenne a non seulement interprété faussement et de façon tendancieuse l’avis juridique rendu par l’ONU, mais a aussi, de complicité avec le Maroc, tout fait pour laisser les ambiguïtés et les vides nécessaires pour ne pas protéger les ressources halieutiques du Sahara Occidental ». Les intérêts du peuple sahraoui sont tout simplement lésés dans ce cas.

Plusieurs Eurodéputés ont convenu de plusieurs actions pour invalider ou, à tout le moins, demander la révision des termes de cet accord, pour le rendre conforme au Droit International.

C’est la raison pour laquelle la Suède, pays membre de l’Union Européenne, a refusé de souscrire à cet accord. Madame Cecilia Malmström, Ministre suédois des Affaires Européennes, a déclaré lors de son intervention devant la conférence « Mon pays, toutes tendances confondues, ne peut pas aller à l’encontre du droit international et aller pêcher dans les eaux territoriales appartenant à un peuple, le peuple sahraoui, alors qu’il n’a pas exercé son droit à l’autodétermination ». L’accord de pêche UE – Maroc ne respecte pas « la souveraineté du peuple sahraoui sur les richesses de son territoire ». Car l’exploitation de ces richesses doit se faire avec l’accord de peuple sahraoui et dans son intérêt. « Conformément à la doctrine des Nations Unies, l’Union Européenne doit assurer le suivi de cet accord pour qu’il réponde au Droit International », a ajouté le Ministre suédois des Affaires Européennes.

L’Eurodéputé Ana Gomes est intervenue pour sa part pour rappeler la similitude de cas de Timor LESTE, et du Sahara Occidental. Elle affirme que les violations des droits économiques et sociaux du peuple sahraoui se double des violations de droits de l’Homme, mais aussi surtout les droits fondamentaux qui sont ceux de l’autodétermination. Le conflit du Sahara Occidental se déroule aux frontières de l’Union Européenne, si celle-ci n’aide pas à sa solution juste et correcte, elle manquera un rendez-vous avec l’histoire. « Et les relations euro-maghrébines en pâtiront. Une situation dangereuse dans la Région est à craindre dans ce cas », a conclu Ana Gomes.

Régine Villemont, Secrétaire Général de l’Association des Amis de la RASD, a fait une intervention qui corrobore les propos des autres intervenants en soulignant combien, est enfin, nécessaire que « l’Union Européenne agisse en soutenant les droits légitimes du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, de le faire par le respect de la légalité internationale. L’Union Européenne se doit d’éviter d’apparaître comme le partenaire qui favorise les visées expansionnistes du Maroc sur le Sahara Occidental, ou qui encourage la spoliation du peuple sahraoui de ses richesses ».

C’est pourquoi en France, somme ailleurs en Europe le travail de sensibilisation doit se poursuivre, afin que les décideurs assument enfin leurs responsabilités et amène le Maroc à appliquer les décisions internationales pertinentes au sujet du Sahara Occidental.

Bruxelles, 18 Avril 2007

[HOME]

[Communiqués, lettres. documents, archives]