Association des Familles de Prisonniers et Disparus Sahraouis
AFAPREDESA
Représentantation en Europe

Paris le 12 juillet 1999:

Communiqué

 

CONTRE L'OUBLI !

 

La République française en accueillant le Roi Hassan II comme invité d'honneur pour les festivités du 14 juillet, n'aura-t-elle pas quelques difficultés à faire croire en sa neutralité quant au règlement de la question du Sahara Occidental ?

Sans vouloir polémiquer, le représentant en Europe de l'Association des Familles de Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) rappelle qu'à ce jour et selon une liste non-exhaustive établie en 1993 par l'AFAPRDESA, 526 civils sahraouis sont toujours portés disparus, que l'identité de ces personnes a été communiquée par l'AFAPREDESA à l'ensemble des organisations et associations de défense des droits de l'homme, des partis et des instances politiques, tant au Maroc qu'en Europe et auprès des instances internationales. Il rappelle également qu'aucune des identités des 310 ex-disparus sahraouis libérés en juin 1991 n'a été portée sur la liste établie par le Conseil consultatif des droits de l'homme marocain en octobre 98 pas, plus que celle des 57 de leurs compagnons de captivité décédés dans les bagnes clandestins "jardins secrets" de Hassan II.

Il lance un cri d'alarme sur le sort d'une dizaine d'hommes regroupant des ex-disparus sahraouis et qui, au nom des victimes sahraouies de disparition forcée au Maroc, occupent et vivotent depuis près de neuf mois dans un mauvais hôtel de Rabat, refusant d'être rayés de la carte, et s'acharnant à faire connaître et triompher la vérité sur la situation de l'ensemble des ex-disparus sahraouis.

Il s'interroge sur le crédit qui peut être donné à la volonté affichée par le roi du Maroc et par l'ensemble de la classe politique marocaine de clore définitivement les pages noires de la répression entachant l'histoire d ce pays. Cette assertion ne pourra être crédible tant que la question des disparus, y compris celle des disparus sahraouis, ne sera réglée dans son ensemble et que les responsables de ces crimes ne soient jugés. Elle ne pourra être crédible que lorsque l'ensemble des prisonniers politiques au Maroc seront effectivement libérés, y compris Mohamed Daddache, sahraoui condamné à mort en 1979 (sa peine fut commuée à la réclusion à perpétuité en 1994), toujours incarcéré à la prison centrale de Kénitra.

Amnesty international en refusant de surseoir à la publication de son rapport sur la question des disparitions au Maroc et au Sahara Occidental s'y est vu interdire la tenue de son congrès en août prochain. Le Royaume du Maroc ne donne-t-il pas, par de telles méthodes. la preuve que sa référence constante à l'ouverture, à la démocratie n'est qu'une façade derrière laquelle se cachent encore des mouroirs, où tous ceux, ayant remis en cause le discours officiel du Monarque, croupissent depuis des années.

AFAPREDESA
Représentantation en Europe
El Khadir DAOUD
Paris
Tél 01 49 59 89 55


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