Reflets de l’actualité au Sahara Occidental: décembre 1995

06.12.95 Dans une lettre au Président du Conseil de Sécurité M. Mohamed Abdelaziz, Président de la RASD, réitère la décision du Front Polisario de ne pas participer à l'identification sur la base de la procédure proposée par le Secrétaire général dans son dernier rapport.

06.12.95 L'Organisation de l'Unité Africaine intervient, par lettre, auprès du Président du Conseil de Sécurité pour exprimer son inquiétude face à des décisions qui pourraient mettre en cause le processus référendaire. L'OUA ne peut soutenir qu'une solution acceptée par les deux parties et il lui sera très difficile de continuer à participer au processus d'identification si celui-ci est rejeté par l'une des parties.

07.12.95 Le Représentant sahraoui auprès des Nations unies communique, par lettre, au Président du Conseil de Sécurité la position du Front Polisario par rapport au projet de résolution du Conseil de sécurité. Il rejette toute participation à l'identification selon les modalités fixées dans ce projet. Le Front Polisario refuse de discuter du paragraphe 2 du projet avec le Secrétaire général ou son représentant en raison du fait accompli qu'il crée. Si cette résolution est acceptée sous cette forme le Front Polisario se voit dans l'obligation de revoir ses engagements face au plan de paix.
L'Ambassadeur permanent de l'Algérie aux Nations unies transmet au Conseil de sécurité la position de son gouvernement: l'Algérie ne peut accepter les points 2 et 3 du projet de résolution. Elle ne pourra poursuivre son soutien politique et matériel à la MINURSO si le Plan est appliqué sans l'accord du Front Polisario. Elle n'accordera aucune validité aux résultats d'une identification qui aura été menée sans le Front Polisario. D’autre part l'Algérie apprécie et soutient la position de l'OUA.

07.12.95 Confidence de Jacques Chirac à "Jeune Afrique": "La visite officielle de Hassan II en France devrait avoir lieu début 1996".
Après son interdiction de vente au Maroc "Jeune Afrique" fait des révélations ! ! ! : "Tout le monde sait, au Maroc en particulier, que "Jeune Afrique" a été le seul organe de presse non marocain à estimer juste - dès 1976 - la position marocaine sur le Sahara et à l'écrire avec constance depuis 20 ans"...

10.12.95 Visite à Rabat du secrétaire adjoint américain aux Affaires étrangères Robert Pelletreau. Au sujet du référendum M. Pelletreau déclare: "Nous voulons un référendum libre, juste et impartial au Sahara occidental (...). Nous souhaitons qu'il puisse être considéré comme légitime et non pas manipulé, et pour cela il serait évidemment préférable que toutes les parties concernées soient d'accord sur les conditions dans lesquelles celui-ci se déroulera".

11.12.1995 La proposition de résolution introduite par les USA, l'Angleterre, la France et l'Argentine (S/1995/1013) a suscité des réactions telles que le Conseil de sécurité, qui devait prendre ce lundi une décision à ce sujet, a retiré ce texte. Celui-ci reprenait les propositions du Secrétaire général telles qu'elles sont formulées dans son rapport du 24 novembre.

15.12.1995 M. Boutros-Ghali annonce son intention d'envoyer en Afrique du Nord en "mission de bons offices" un de ses conseillers, M. Chinmaya Gharekhan (Inde), secrétaire général adjoint, afin de trouver une solution entre les positions marocaines et sahraouies. M. Gharekhan se rendra début 1996 au Maroc, en Algérie et au Sahara.

18.12.95 Aprés l'intervention de l'Algérie au Conseil de sécurité, M. Boutros-Ghali fait sienne la thèse marocaine de l'Algérie partie prenante au conflit du Sahara occidental. Il prétend lors d'une conférence de presse, que “les trois protagonistes du conflit, l'Algérie, le Polisario et le Maroc, sont en faveur de la poursuite de la présence de l'ONU et ce sont des membres du Conseil de sécurité qui poussent au retrait de la MINURSO".

19.12.95 Après; plusieurs semaines de discussions sur les propositions du Secrétaire général pour accélérer le processus d'identification, le Conseil de sécurité accepte à l'unanimité une nouvelle résolution (S/1033/1995). Celle-ci se différencie du projet présenté en novembre qui avait suscité l'opposition du Front Polisario, de l'OAU, co-auteur du plan de paix, et de l'Algérie, observateur du processus de paix en tant qu'état voisin. Le Conseil de sécurité considère le dernier rapport du Secrétaire général comme "une trame utile" pour l'accélération du processus d'identification, mais n'aborde pas les problèmes des procédures d'identification contestées. Il prend note de sa décision d'intensifier ses consultations avec les deux protagonistes et lui demande de rendre compte "de façon urgente" des résultats de ces consultations. Au cas où celles-ci ne déboucheraient pas sur un accord, M. Boutros-Ghali devrait proposer d'autres options, y compris un programme de retrait ordonné de la MINURSO.

20.12.95 Le Comité International de la Croix-rouge (CICR) a eu acès en décembre à 720 Marocains détenus par le Front Polisario, qui détiendrait encore, selon le CICR, quelque 1'900 prisonniers de guerre marocains.

21.12.95 Dans une lettre adressée à son homologue algérien le ministre marocain des affaires étrangères Filali souligne que la position de l'Algérie "constitue un nouveau revirement". Pour le gouvernement marocain, "l'Algérie adopte une attitude qui change de manière fondamentale la position que le gouvernement algérien semblait avoir acceptée et accréditée. De ce fait, l'Algérie remet en cause son statut d'observateur et s'érige ouvertement en partie directement concernée". Le gouvernement marocain demande instamment à l'Algérie, qui préside actuellement l'Union du Maghreb Arabe, de geler les activités de l'UMA.

23.12.95 Le ministre des affaires étrangères algérien, M. Dembri, répond par lettre au premier ministre marocain. Il expose la position algérienne sur le Sahara occidental dans sa constance et sa pérennité et signale qu'il a transmis, conformément au traité fondateur, aux autres états membres de l'UMA la demande marocaine de gel de ses institutions.

24.12.95 Le Comité exécutif de l'ANC (Congrès National Africain), dans une déclaration du 9.12.95, dénonce l'intervention de M. Boutros-Ghali auprès du gouvernement sud-africain pour retarder l'officialisation de la reconnaissance de la RASD par l'Afrique du Sud.

28.12.95 Dans une déclaration à la radio algérienne le Président de la RASD se dit satisfait que le Conseil de sécurité n'ait pas entériné les propositions du Secrétaire général de l'ONU, "qui a pris parti pour le Maroc". Pour M. Abdelaziz "la solution réside dans le recours au plan de paix initial". Il accuse le Secrétaire général de l'ONU d'avoir "formulé des propositions partiales en faveur du Maroc". "C'est comme si le Maroc avait écrit les propositions et Boutros-Ghali les avait signées. Ces dernières propositions entraînent le changement du peuple sahraoui en un autre peuple, formé de Marocains". M. Abdelaziz critique aussi la France, dont le représentant au Conseil de sécurité "était parfois plus marocain que les Marocains eux-mêmes". "Nous demandons à avoir des négociations directes avec le Maroc mais nous tenons le Conseil de sécurité responsable de persuader le gouvernement marocain et de le forcer à négocier", ajoute-t-il.

31.12.95 Dans un communiqué Médecins du Monde Suisse "s'étonne que le rallye Grenade-Dakar puisse faire étape dans la ville sainte et martyre de Smara et condamne cette nouvelle atteinte à la dignité du peuple sahraoui”.

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