Huit détenus sahraouis viennent d'entamer, à la prison de Salé (Maroc), une grve de la faim illimitée pour protester contre les conditions inhumaines de détention qui leur sont imposées.
Parmi leurs demandes figurent le droit à se rencontrer entre eux et leur transfert au centre de détention d'Agadir, où se trouvent incarcérés d'autres prisonniers sahraouis d'opinion.
Les huit détenus sahraouis sont:
Depuis leur arrestation arbitraire en mai 1995, ils sont systématiquement soumis à la torture et aux traitements cruels et dégradants.
Il faut également rappeler que ces huit jeunes Sahraouis avaient été condamnés à des peines allant de 15 à 20 ans de prison ferme le 21 juin 1995 par un tribunal militaire à Rabat lors d'un procs inéquitable et expéditif. Sous la pression internationale ces peines avaient été commuées à une année de prison ferme le 8 juillet dernier .
L'AFAPREDESA exprime sa grande préoccupation devant la grave situation des détenus sahraouis et demande aux défenseurs des droits de l'homme de s'associer à elle pour dénoncer énergiquement ces actes barbares et d'agir auprs des autorités marocaines afin qu'un terme soit mis aux violations des droits de l'homme au Sahara occidental.
Des rumeurs persistantes à Rabat, et répandues dans
quelques capitales, font état d'une rencontre en cours
à Lisbonne (Portugal) entre le Front POLISARIO et le
Maroc.
Consulté à ce sujet par des diplomates, les
autorités marocaines n'ont pas démenti la dite
rumeur.
A rappeler que l'Assemblée générale de l'ONU,
lors de sa 48me
session avait appelé les deux parties au conflit, le Front
POLISARIO et le Maroc, à entamer un dialogue direct,
sérieux et à un niveau responsable. Mais le Maroc a
toujours refusé de se soumettre à cette volonté
internationale.
Tout en démentant l'existence d'une telle rencontre, le Front
POLISARIO réaffirme sa conviction que la négociation
directe demeure la voie la plus appropriée et incontournable
pour résoudre les problmes en suspens qui entravent
l'application du plan de paix de l'ONU et de l'OUA sur le Sahara
occidental.
Le Président de la République Arabe Sahraouie
Démocratique, Secrétaire Général du Front
POLISARIO, Mr Mohamed Abdelaziz a reçu, hier, 6 septembre
1995, au sige de la Présidence, Mr Mahfoud Ali Beiba Premier
Ministre de la République Arabe Sahraouie
Démocratique.
A l'issue de cette audience, le Premier Ministre sahraoui a
proposé, conformément à l'article 94 de la
Constitution de la RASD approuvée par le IXè Congrs du
Front POLISARIO, qui s'est tenu du 19 au 28 août 1995, la liste
de son gouvernement qui a été approuvée par le
Président de la République.
En voici la composition:
Le Front POLISARIO a tenu son 9me congrs, Congrs du martyr
Cheikh Bachir Hammadi du 19 au 26 août 1995 sous le mot d'ordre
"l'indépendance, par la voie pacifique ou par les armes". Les
assises du 9me Congrs ont été réunies alors
que le monde connaît des changements politiques et
économiques importants.
Au plan régional, l'on assiste à l'aggravation de la
crise au Maroc et les tentatives désespérées de
celui-ci de tirer avantage de la situation régionale ainsi que
l'échec de son pari sur un changement des positions de
principe des pays de la région concernant le conflit du Sahara
Occidental.
Au plan national, la poursuite des efforts en vue de
l'amélioration des conditions de vie de nos populations
à travers le parachvement; de projets à caractre
socio-économiques pour pallier l'insuffisance de l'aide
internationale.
Tels sont quelques-uns des aspects d'une situation
générale et des défis auxquels est
confronté notre peuple. Ainsi, le Congrs a pu procéder
à l'examen approfondi de la situation présente dans
toute sa complexité pour décider des voies et des
moyens lui permettant de traduire dans le concret ses choix
nationaux.
Aprs cinq jours de débat, les participants au Congrs peuvent
se prévaloir d'un nombre de décisions et positions de
nature à donner une impulsion à la lutte du peuple
sahraoui pour son indépendance. Sans occulter les
difficultés résultant d'un contexte exceptionnel, le
Congrs se félicite cependant des progrès
enregistrés aux plans social et politique.
Le Congrs salue l'armée de libération populaire
sahraouie pour sa détermination en même temps que son
esprit de retenue face aux violations incessantes du cessez-le-feu
par le Maroc. Le Congrs s'est incliné, par ailleurs sur la
mémoire des victimes de la répression marocaine, salue
la résistance courageuse de nos population dans les
territoires occupés et dénonce les violations
systématiques des droits de l'homme qui y sont
perpétrées. Il s'agit là d'une situation
préoccupante qui interpelle la conscience universelle.
Le 9me Congrs a aussi évalué 1'expérience
organisationnelle pour adopter une série de mesures visant
à renforcer les institutions sur lesquelles repose un Etat
sahraoui de droit. Il se félicite donc de 1'expérience
démocratique de notre peuple.
Le Congrès; a arrêté un programme d'action
nationale adapté aux exigences de la phase actuelle de la
lutte de notre peuple. Il a procédé à l'examen
de la constitution, garante des droits fondamentaux des citoyens et
des libertés politiques. Il s'agit ici de renforcer les
instruments de résistance de la lutte de libération du
peuple sahraoui.
Au plan diplomatique, le le Plan de rglement élaboré
par l'ONU en collaboration avec l'OUA a fait l'objet d'un long
débat.
Bien que le Front POLISARIO ait démontré sa bonne
volonté en coopérant pleinement à la mise en
application du dit plan, le Maroc, quant à lui, a
persisté dans sa politique délibérée
d'obstruction, ce qui continue à mettre à rude
épreuve l'oeuvre de paix au Sahara occidental.
Les violations répétées du cessez-le-feu, le
transfert massif des dizaines de milliers de marocains dans les
villes occupées du Sahara occidental, les entraves au travail
de la Commission d'Identification, l'impuissance de la MINURSO face
aux agissements du Maroc, la recrudescence de la répression
à l'encontre des populations sahraouies, sont autant de
comportements graves qui hypothquent sérieusement les chances
d'une paix juste et durable au Sahara occidental.
Le Front POLISARIO renouvelle sa volonté de privilégier
la solution du conflit du Sahara occidental par la voie pacifique,
conformément au Plan de Rglement ONU-OUA tel qu'il a
été accepté par les deux parties, d'où
l'importance et la nécessité impérieuse d'une
action résolue de la Communauté internationale envers
le Maroc pour l'amener à se conformer aux dispositions
pertinentes de ce plan.
Le Congrs prend à témoin la Communauté
internationale sur les risques et les dangers qui découleront
d'un non respect de l'esprit et de la lettre du Plan de rglement sur
le Sahara occidental.
Eu égard à la complexité de la situation, le
Congrs a décidé de mandater la nouvelle direction
nationale pour prendre les décisions appropriées que
requiert l'évolution de la situation.
Le 9me Congrs exprime sa gratitude à tous ceux qui ont
manifesté leur solidarité à l'endroit de la
cause sahraouie, comme il exprime sa reconnaissance à
l'Algérie, aux mouvements de soutien et à tous ceux qui
appuient le droit légitime du peuple sahraoui. Dans ce cadre,
il se félicite de la reconnaissance de la République
Sahraouie par le Malawi et par l'Afrique du Sud.
Le Congrs lance un appel pressant à la Communauté
internationale pour qu'elle intensifie son action afin d'amener le
Maroc à accepter la voie de la légalité et du
droit.
Enfin le Congrs appelle tous les Sahraouis à se mobiliser
davantage pour remporter la bataille dŽcisive afin de parachever
l'indŽpendance nationale.
Commentaire
En réponse à une lettre du Président Mohamed
Abdelaziz, adressée le 18 juin dernier à son Excellence
Nelson Mandela, Président de la République de l'Afrique
du Sud, ce dernier, tout en transmettant "les salutations
chaleureuses de mon peuple à vous-même et au peuple de
la République Sahraouie", rappelle les liens d'amitiés
entre les deux peuples, "forgés dans la lutte commune et la
solidarité".
Le Président Mandela a donné, par ailleurs, des
instructions pour que "des dispositions soient immédiatement
prises en vue de l'établissement des relations diplomatiques"
entre l'Afrique du Sud et la RASD, dans le cadre de la consolidation
des relations et de l'approfondissement de l'amitié entre les
deux peuples.
La décision de l'Afrique du Sud de reconnaître la
République Sahraouie, notifiée par son Président
Mandela dans sa lettre de juin 1995, consacre les liens
cimentés dans le combat commun pour la liberté, la paix
et la démocratie.