Neuvième congrès du Front POLISARIO, 19 au 27.8.1995

"L'indépendance par la voie pacifique ou par les armes"

Le 9è congrès national du Front Polisario vient de se terminer. Prévu sur 3 jours, il en aura finalement duré plus du double. Ce congrès s'est tenu 4 ans après le 8è du nom, dans les mêmes lieux, l'école du 12-octobre, avec le même nombre de représentants, environ 2'000. Mais les circonstances sont totalement différentes: le congrès précédant se tenait trois mois avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, dans l'euphorie du référendum annoncé, auquel tous croyaient. Le congrès préparait la future constitution du nouvel état sahraoui, que tous voyaient déjà naître.
Jeunesse et démocratie La préparation du congrès a été marquée par l'élection de nombreuses femmes-déléguées, élues lors de scrutins sans listes préalables, alors qu'auparavant elles étaient désignées. De très nombreux jeunes ont participé aux discussions. On peut donc souligner ces deux faits: la représentativité plus grande du congrès, et la présence plus importante des jeunes et des femmes.
Analyses Le congrès a constaté que, malgré les espoirs du Maroc, l'attitude de l'Algérie n'a pas varié (une très importante délégation algérienne a suivi les travaux). Le Maroc n'a pu tirer aucun avantage de la situation algérienne. L'assemblée s'est félicitée du fait que l'armée sahraouie n'ait pas réagi aux violations répétées du cessez-le-feu par le Maroc, et a salué la résistance des populations sahraouies des zones occupées. Elle a regretté l'insuffisance de l'aide internationale qui empêche l'amélioration des conditions de vie de la population.

Le sujet principal C'est le plan de règlement du problème du Sahara occidental, élaboré par l'ONU et l'OUA, qui était au coeur des débats. Le peuple sahraoui a décidé de privilégier la voie pacifique. Le Congrès donne encore une chance à la paix, encore une chance à l'ONU. Si le Maroc respecte l'esprit et la lettre de ce plan, le référendum aura lieu. C'est à la Communauté internationale de faire pression. Le Conseil de sécurité devra fixer en octobre le JOUR J et la date définitive de la votation, les structures de la MINURSO devront être renforcées, le blocus du territoire pour les observateurs et les médias levé. Il faudra empêcher l'invasion du Sahara occidental par des colons marocains et mettre un terme à la répression contre la population saharouie. La nouvelle direction nationale est mandatée pour prendre les décisions qui s'imposent face aux développements futurs. Le Congrès a choisi: ce sera l'indépendance par la voie pacifique.
Emmanuel Martinoli


Communiqué du Ministre de l'Information de la RASD du 27.8.1995
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