OPINION

 

Les années 2006  ne sont pas  les années  70

Rguibi Daya

 

Tous les Sahraouis  intervenants  sous  cette rubrique évoquent  avec nostalgie souvent, la vie des bédouins/bidanes  et le ravage  qu'en a fait la modernisation et l'amour de l'argent.

Il est difficile  d'examiner objectivement  les répercussions du conflit du Sahara occidental sur la structure sociale sahraouie. Cependant, la conscience que l'occupation marocaine  est presque irréversible chez nos intellectuels, existe autant chez ceux des campements qu'aux territoires occupés. Leur nostalgie du temps du colonialisme espagnol  et non pas  de l'époque d'avant, ne cache pas une certaine fatalité.

Ce qui est choquant, c'est que des intellectuels vivant en occident, dans un environnement le plus démocratique possible puissent être aussi pessimistes que ça. Que dirions-nous alors, vivants sous l'occupation marocaine ? Encore aux campements ils ont la possibilité de garder une structure sociale purement sahraouie et ont la possibilité de vivre et de porter les habits traditionnels et parler leur dialecte sans crainte, alors que des jeunes adolescents ont été sévèrement malmenés par la police marocaine au boulevard TANTAN et au collège LEMSALLA juste pour avoir choisi de porter des habits traditionnels sahraouis, vous imaginez ? Dans ces conditions les adultes évitent délibérement  d'en porter  et comme disait IBN KHALDOUN : les vaincus essaient toujours d'imiter les vainqueurs. Est-ce que ces  Sahraouis sont donc convaincus de leur défaite ?

Où est donc passé la fierté des bédouins tant vantée par les Sahraouis ? aurons-nous besoin d'une mobilisation des masses comme au début des années 70 ? Ou tout simplement  sommes-nous  une génération révolue ?

Il y a en fait  un millier de bacheliers sahraouis chaque année  qui, après des études supérieures viennent grossir les files des chômeurs quand ils ne  tombent pas dans  les filets attractifs marocains comme c'est le cas avant et ce sera  l'année prochaine dans l'école supérieure des cadres (caids) où  ils projettent de prendre des  filles sahraouies !!  une première dans le royaume chérifien ou jamais les Marocaines n'ont eu le droit. L'hémorragie continuera  certainement toute la durée de l'occupation, que faire alors ? se retirer pour passer le flambeau aux autres générations, à moins que ce ne soit pas  eux qui le portent déjà. Personnellement je pense que  Oui , et  nous devons plutôt nous sacrifier pour ces nouvelles générations de nos frères/soeurs et enfants, plus jeunes certainement, mais plus adaptes à la conjoncture actuelle et surtout ne pas évoquer la vie des bidanes parce qu'eux n'en connaissent rien et n'ont jamais  vécu sous une tente ni bu  le lait d'une chamelle pour plus d'une semaine, ainsi nous évitons de les mettre  mal à l'aise.

Alors ne soyons pas un fardeau de plus  pour eux, laissons-nous  aller avec le soulèvement populaire « INTIFADA ». Chaque  époque a  ses Hommes.

T.O  le 28/06 2006   Rguibi Daya


La década del 2006 no es la de los años 70

Rguibi Daya

(Trad. del francés por L.Haidar)

 

Todos los sahrarauis que participan en esta rúbrica evocan, a menudo con nostalgia, la vida de los beduinos/bidanis y los estragos que les causan la modernización y al amor al dinero.

Es difícil examinar objetivamente las repercusiones del conflicto del Sáhara Occidental sobre la estructura social saharaui. Sin embargo, la convicción de que la ocupación marroquí es casi irreversible, la tienen nuestros intelectuales tanto en los Campamentos de Refugiados como en los Territorios Ocupados. Su nostalgia por los tiempos del colonialismo español, y no de los años anteriores, no disimula cierta fatalidad.

Pero lo que es chocante es que intelectuales residentes en occidente, en un ambiente de lo más democrático posible, puedan ser tan pesimistas. ¿Entonces, qué diríamos nosotros, que vivimos bajo ocupación marroquí? En los Campamentos, tienen la posibilidad de conservar una estructura social genuinamente saharaui y pueden vivir, vestir prendas tradicionales y hablar su dialecto sin ningún temor, sin embargo, en la avenida Tan Tan y en el colegio Lemsal-la, jóvenes adolescentes fueron duramente maltratados por la Policía marroquí precisamente por haber elegido vestir ropa tradicional saharaui ¿os lo podéis imaginar? En estas condiciones, los adultos evitan deliberadamente vestirse de manera tradicional y, como decía Ibn Jaldún, "los vencidos siempre intentan imitar a los vencedores". Entonces ¿esos saharauis están convencidos de su derrota?

¿Pero dónde está el orgullo de los beduinos tan pregonado por los saharauis? ¿Necesitaremos una movilización de masas como a principios de los años 70 o, sencillamente, somos una generación anticuada?

Cada año, tras los estudios superiores, un millar de diplomados saharauis vienen a engrosar las filas de parados cuando no caen en las tentadoras redes marroquíes, como ocurría anteriormente; mas el año próximo, en la escuela superior de cuadros (caids) ¡pretenden admitir a chicas saharauis! Una primicia en el reino jerifiano donde jamás las marroquíes tuvieron ese derecho. Seguramente, la hemorragia continuará a lo largo de toda la ocupación ¿qué hacer entonces? ¿Retirarnos para traspasar la antorcha a las otras generaciones? Eso suponiendo que no sean ellas las que ya la llevan. Personalmente, pienso que SÍ, y nosotros debemos más bien sacrificarnos por esas nuevas generaciones de hermanos/as e hijos/as que son, de seguro, más jóvenes pero más adaptados a la coyuntura actual, y sobre todo, no evocar la vida de los bidanis que ellos no conocen de nada, pues nunca han vivido bajo una jaima ni han bebido leche de camella durante más de una semana. Así, evitaremos que lo pasen mal.

Así que no seamos una carga más para ellos; dejémonos ir con el levantamiento popular "INTIFADA". Cada época tiene sus Hombres.

T.O., 28 de junio de 2006

Rguibi Daya


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