Union of Saharawi Journalists and Writers

30/10/2005

Communiqué de presse

Les autorités marocaines assassinent le premier martyr de l'Intifada de l'indépendance

 

Nous avons appris avec amertume la triste information sur le décès, l'après-midi du dimanche le 30 octobre 2005, dans la capitale occupé du Sahara Occidental, El Aaiun, du citoyen sahraoui, Lembarki Hamdi ould Salek ould Lmahjoub, suite aux blessures qu'il a contractées durant les séances de tortures et de mauvais traitement qu'il a subi dans les locaux de torture du Groupement Urbain de Sécurité marocain (GUS), dès son arrestation samedi 28 octobre dernier.

Le jeune homme, selon les témoignages que nous avons pu collecter, se manifestait pacifiquement samedi dernier, participant comme des centaines de ses concitoyens, à une action populaire pacifique sahraouie de protestation contre la colonisation de son pays par le Maroc, et fut arrêté pour avoir ainsi exprimer son opinion et son refus de la présence marocaine dans le Sahara Occidental.

Nous relevons, à cette même occasion, que la répression systématique par les autorités coloniales marocaines contre la population sahraouie aux territoires occupés du Sahara Occidental, qui souffre des conditions de vie inhumaines, d'humiliation, de ségrégation raciale et de terreur, a dévoilé dans toutes ces dimensions la volonté d'assassinat avec préméditation adoptée comme politique génocidaire par l'occupant marocain à l'encontre du peuple sahraoui, depuis l'invasion militaire du territoire en 1975.

Attristés par cet perte énorme, l'Union des journalistes et écrivains sahraouis (UPES) exprime ses plus profondes et sincères condoléances à la famille du martyr, à ses compagnons et amis, au peuple sahraoui et à tous les défenseurs des droits et des principes humains que le défunt défendait, à savoir le droit à l'autodétermination, à la libre expression et opinion.

Cela dit, l'Union des Journalistes et écrivains sahraouis, (UPES):

- Condamne ce nouveau crime, commis par les autorités marocaines contre un citoyen sahraoui sans défense, arrêté sans crime et torturé en violation de tous lois pour être lâchement assassiné par ses geôliers. Ainsi, l'UPES considère la mort de ce martyr comme une nouvelle preuve, irréfutable, des dangers qui guettent toute la population sahraouie sous l'occupation marocaine, quotidiennement soumise aux pires sévices et abus de ses droits, y inclus le droit à la vie, à la sécurité et à la dignité.

- Exhorte la communauté internationale, les instances et organisations compétentes à faire pression sur le Maroc, et exiger l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur les violations marocaines des droits humains dans les territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc.

- Exige l'arrestation des responsables marocains des crimes contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés et au sud du Maroc, et revendique leur introduction devant la justice internationale.

- Appelle les organisations et les instances internationales, notamment le Parlement Européen, qui vient d'adopter une importante résolution sur les droits humains au Sahara Occidental, le 27 octobre courant, à intervenir immédiatement pour protéger la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara Occidental et à assurer le suivit et le stricte respect de cette résolution.

- Rappelle la communauté internationale que le Sahara Occidental, occupé illégalement par le Maroc, est un territoire non autonome, qui est toujours du ressort des Nations Unies, comme en témoignent les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU et celles du Conseil de sécurité. Cela dit, l'ONU se doit d'assumer toutes ses responsabilités à l'égard du peuple sahraoui, y inclus sa protection de la tyrannie et de la répression marocaine, et le parachèvement du processus de décolonisation du territoire conformément à la légalité internationale et aux principes de la Charte de l'ONU.

- Appelle l'ONU, les Gouvernements et les Parlements démocrates, les organisations et les personnalités éprises de justice de faire pression sur le Maroc pour mettre fin au blocus sécuritaire et médiatique imposé sur les territoires occupés du Sahara Occidental depuis 1975.

- Invite les médias et ONG internationales de rendre visite aux zones occupés du Sahara Occidental, pour mesurer à sa juste valeur les préjudices apportés par le Maroc aux droits du peuple sahraoui, dans toutes ses démentions politiques, sociales, culturelles et économiques.

L'Union des Journalistes et

Écrivains sahraouis (UPES)

Camps des réfugiés sahraouis


[Intifada 2005 ] [Communiqués, lettres, Documents...] [HOME]