Sahara Occidental : l'exécrable reculade de l'ONU

 

Avec sa proposition d'une « troisième voie », c'est-à-dire de l'intégration du Sahara Occidental, doté d'une forme d'autonomie, au sein du Maroc, l'ONU se range du côté de l'occupant marocain, à l'encontre du droit proclamé, depuis les années 1960, du peuple sahraoui à l'autodétermination et, par conséquent, au mépris de la communauté internationale.

Cela fait quarante ans que l'organisation internationale se montre incapable de mener à bien la décolonisation de l'ancienne province espagnole du Sahara :

C'est, en effet, à Hassan II en personne, que revient l'initiative d'une telle proposition. Il s'agissait pour lui, au milieu des années 1980, de sortir du piège où il s'était lui-même placé : avoir accepté le principe d'un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara Occidental et persister à en affirmer la « marocanité ».

Ainsi donc, pour les Nations unies, dorénavant,

L'actuel secrétaire général de l'ONU, l'Africain Kofi Annan, n'a certes pas ménagé sa peine pour que le référendum tant attendu par les Sahraouis soit réalisé. Aucun de ses prédécesseurs n'a obtenu sur ce dossier de semblables succès. Mais la lassitude ne peut justifier que celui qui, sur cette question de décolonisation, a prôné l'application du droit, si près du but, l'enfouisse dans les sables. Aucun membre permanent du conseil de sécurité, par crainte de l'issue annoncée de l'indépendance, ne peut infléchir le droit d'un peuple à choisir son destin.

La communauté internationale doit réaliser qu'il n'y a pas de droits de l'homme, de paix ni de stabilité qui vaillent, quand la voix de tout un peuple est étouffée. L'exaspération des Sahraouis est à son comble, leur confiance dans les Nations unies perdue et l'éventualité du retour à la guerre de plus en plus plausible.

L'ONU qui affirme la force du droit ne peut cautionner le droit de la force. Si elle s'enferre dans une telle voie, elle portera toute la responsabilité de la reprise des combats.

Le Comité sur le Sahara Occidental (France) (*)

26.06.01

(*) Président : Martine de Froberville, auteur de «Sahara Occidental : la confiance perdue- l'impartialité de l'ONU à l'épreuve » (1996 - L'Harmattan) et traducteur de l'espagnol de « Sahara Occidental : 20 ans d'occupation, ça suffit ! » (1996 - Éditions ETC)


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