Mohamed SIDATI, Ministre délégué pour l'Europe

Membre du secrétariat national du Front POLISARIO  

 

DECLARATION

Les déclarations faites au journal "El Mundo" du dimanche 11 juillet par Monsieur Angel Moratinos, Ministre des affaires étrangères espagnoles au sujet du conflit du Sahara Occidental suscitent l'étonnement et l'inquiétude. Surtout quand le mandataire espagnol considère que l'organisation de ce Référendum dans la colonie provoquerait "une crise politique généralisé en Afrique du Nord". Autrement dit le Référendum ne serait plus de mise à ses yeux.

Les propos du Ministre espagnol sont regrettables, prêtent à confusion et ne laissent pas de préoccuper le peuple sahraoui qui lutte pour sa liberté et son droit inaliénable a l'autodétermination.

La Communauté internationale s'est investi depuis plusieurs années dans la recherche d'une solution définitive. Elle est parvenue, au terme de patients efforts, à la conclusion selon laquelle seul l'organisation d'un Référendum libre et impartial, qui a été d'ailleurs solennellement accepté par le Royaume du Maroc en 1990, 1997 et 1999, est de nature à permettre une solution juste et pacifique, conforme à la légalité internationale, pour un problème que d'aucuns diront de décolonisation. . C'est l'objectif assigné au plan proposé par James Baker, mais récusé par le Maroc à ce jour. Ce plan constitue un "package" inclusif du Référendum dont la finalité est l'aboutissement du processus d'autodétermination du peuple sahraoui. Donc le Référendum c'est l'exercice supréme de la democratie politique et ne peut donc être dégradé à une solutin technique, ni invoqué comme prélude à une quelconque crise. La solution par référendum est belle et bien une solution démocratique, globale, donc politique. Son résultat ne peut et ne doit être redouté de qui que soit. Depuis quand en effet l'exercice démocratique par un peuple de son droit à l'autodétermination peut dégénérer en crise !

. Le rôle du gouvernement espagnol n'est pas de permettre au Maroc d'enfreindre le droit international et de contourner le référendum, mais d'exiger de celui-ci de renoncer à ses manœuvres dilatoires, à sa politique intransigeante, pour que le peuple sahraoui puisse exercer son droit légitime à se déterminer librement, pour que la légalité internationale soit en fin consacrée au Sahara Occidental, et pour que la sécurité et la stabilité soient renforcées et garanties au bénéfice de tous les peuples maghrébins.

On peut apprécier que l'Espagne manifeste son intérêt et sa volonté de contribuer à une solution politique, mais faudra -t-il encore que celle-ci soit basée sur l'autodétermination donc inclusive du Référendum comme ne cesse de le proclamer les résolutions pertinentes de l'ONU. CependantL'intention exprimée par le Ministre espagnol d'inscrire leur démarche dans le cadre d'actions cordonnées avec la France est un motif supplémentaire de préoccupation. Car l'on sait la position notoire de soutien inconditionnel de la France aux thèses coloniales du Maroc sur le Sahara Occidental. Ce qui a contrarié à ce jour les efforts de la communauté internationale les empêchant d'aboutir.

Bruxelles 12 juillet 2004

* El Ministro de Exteriores lidera el vuelco de la diplomacia española , que apuesta por Europa antes que por EEUU. Moratinos no occulta su «Caracter afrancesado» y se compromete a implicarse mas en el Maghreb, Pedro G.Cuartango, El Mundo, 11.07.04

* Compte rendu dans Le Matin.ma, 11.07.04 "Madrid et Paris doivent définir une stratégie commune au Maghreb ,

* Spain calls on France for common stand on North Africa , AFP, 11.07.04

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