[archives arso, publication papier 1994]

Reflets de l'actualité au Sahara Occidental - octobre 1994

1.10. Plus de 1'300 personnes entendues
La commission d'identification a entendu 886 personnes à El Ayoun (occupée) et 487 à Tindouf. Le nombre total des formulaires reçus n'a pas été précisé, ni la date devant mettre un terme à l'inscription des candidats, qui aurait dû être le 31 août (AFP).

1.10. Les Etats-Unis et l'Afrique du Nord
Devant le sous-comité Afrique du Nord de la chambre des représentants le secrétaire d'état adjoint chargé du Proche-Orient, R. Pelletreau, déclare que le Maroc est un pays sur lequel les USA comptent depuis longtemps, mais que: «des problèmes subsistent. Nous continuons de recevoir des rapports sur des tortures, des restrictions à la liberté de parole et de presse, des difficultés à obtenir des jugements honnêtes». En ce qui concerne le référendum au Sahara occidental Pelletreau souligne que «les USA estiment important que tout référendum organisé par les Nations unies soit perçu comme étant libre et honnête, de telle sorte que son résultat soit respecté et accepté».

8-9.10. Catastrophe naturelle
Des pluies torrentielles sont tombées pendant deux jours dans la région de Tindouf. Elles ont causé des dégâts humains et matériels considérables dans les camps de réfugiés. Sept personnes, dont plusieurs enfants, ont perdu la vie. Plus de 4'000 familles sont sans abris. Des écoles, des crèches, des dispensaires, l'hôpital national ainsi que des magasins de stockage de produits alimentaires ont été détruits. Le Croissant Rouge Sahraoui lance un appel à l'aide internationale.

12.10. Visite du ministre marocain des affaires étrangères en France
Dans une conférence de presse il déclare que l'identification sera terminée le 15 novembre: «Le Maroc (?! réd.) aura ensuite 14 semaines pour organiser le référendum et le retour des Sahraouis exilés à Tindouf, avant les trois semaines de campagne électorale précédant le vote. Nous espérons que celui-ci aura lieu en février ou mars».

21-23.10. 20è EUCOCO à Anvers
La 20è conférence européenne de coordination de l'aide au peuple sahraoui s'est tenue en Belgique en présence du premier ministre sahraoui, de la présidente de l'Union des femmes sahraouies et de représentants des Croissants rouges sahraoui et algérien. Des membres des comités de solidarité d'une douzaine de pays ont fait le bilan d'une année d'activité sur le plan politique, des droits humains ainsi que de l'aide humanitaire et au développement. Dans tous ces domaines les activités futures ont été planifiées à la lumière des derniers développements (voir la résolution finale).

22.10. Comité des droits de l'homme de l'ONU
Le Comité, conjointement avec le CICR, a mené une enquête sur les disparitions de Sahraouis au Sahara occidental. Il a constaté avec inquiétude leur grand nombre et leur persistance. Les 18 experts ont estimé «qu'il reste encore beaucoup à faire pour harmoniser la législation marocaine avec le Pacte afin de parvenir à une protection suffisante des Droits de l'Homme».

28.10. L'ONU pour des pourparlers directs
L'Assemblée générale des Nations unies adopte par consensus une résolution sur le Sahara occidental, présentée par 58 pays, appelant à l'organisation d'un référendum libre, régulier et impartial, sans aucune contrainte administrative ou militaire. La résolution exprime l'espoir que les pourparlers directs entre les deux parties en conflit reprendront prochainement.

29.10. Menaces marocaines
Le roi Hassan II déclare dans une interview publiée par des quotidiens français que, si le Polisario gagnait le référendum, «les partisans du Maroc au Sahara seront exposés à un génocide, et il faudra les défendre. Le Maroc se retirera, mais il laissera à ces gens les moyens de survivre en assurant leur légitime défense». Le Front Polisario a qualifié ces paroles de «déclaration de guerre». C'est la première fois que le souverain marocain évoque la possibilité d'une victoire des indépendantistes sahraouis.

29-30.10. Nouvelle catastrophe naturelle
Les 29 et 30 octobre de nouvelles pluies se sont abattues sur les campements, détruisant complètement celui d'El Ayoun. On a mesuré près de de 100 mm d'eau en 48 heures. Au moins sept personnes, dont plusieurs enfants, ont perdu la vie. Plus de 6'000 familles sont sans abris. Des écoles, des crèches, des dispensaires, l'hôpital national ainsi que des magasins de stockage de produits alimentaires ont été détruits. Les réfugiés ont perdu tous leurs biens individuels ainsi que leurs tentes. Le Croissant Rouge Sahraoui a lancé un appel à l'aide internationale d'urgence. Début novembre, le PAM et le HCR y ont répondu par de premiers envois de couvertures, de tentes et de nourriture.
31.10. Le processus d'inscription et d'identification
Selon le bureau de presse de la MINURSO plus de 230'000 formulaires de demandes d'inscription ont été reçus jusqu'au 27 octobre, date limite pour la réception des demandes transmises par les parties. Par la suite et jusqu'à une date encore à déterminer seules des demandes provenant de personnes isolées seront prises en considération. 150'000 formulaires ont été remis par les deux parties dans la semaine précédant le 27 octobre. Le porte-parole de la MINURSO n'a pas été en mesure de ventiler l'origine des formulaires.
D'autre part et jusqu'au 31 octobre 4'000 personnes ont été identifiées. Si le processus continue au même rythme il faudra environ 5 ans pour les identifier toutes !

Suite aux inondations dans les camps de réfugiés le processus d'identification y a été interrompu et devrait reprendre début novembre.

Selon les observateurs sahraouis les Marocains dépouillent les Sahraouis de leurs documents espagnols et refusent l'ouverture de bureaux d'identification supplémentaires (l'ouverture de plusieurs bureaux est prévue dans le plan de paix). Toujours selon le Front Polisario M. Boutros-Ghali visitera la région dans le courant de novembre, mais la MINURSO n'a pas été en mesure de confirmer cette information.


[ACTUALITES 1991-2006] [HOME]