le 27 novembre 2005

 

Monsieur Junichiro Koizumi, Premier ministre
Monsieur Taro Aso, ministre des Affaires Etrangères

 

Western Sahara Campaign Tokyo
Association Japon-Sahara, Kagawa

 

Lettre ouverte à propos de l'invitation officielle au Roi du Maroc

 

Aujourd'hui Mohamed VI arrive en invité de l'Etat au Japon.

Ce mois de novembre marque le trentième anniversaire de la " Marche Verte " par laquelle a commencé l'invasion marrocaine du Sahara Occidental. Depuis le mois de mai 2005 les territoires occupés sont le théâtre d'un mouvement de contestation d'envergure, le plus grand de son histoire depuis l'occupation, et ce malgré les actes de répression barbare.

Dans de telles circonstances, nous protestons fermement à l'égard de l'acte hostile du gouvernement japonais envers le peuple sahraoui que constitue l'invatation officielle du plus haut responsable de l'occupation du Sahara Occidental.

Déclenché à la suite de la répression violente d'une manifestation pacifique des citoyens sahraouis pour l'amélioration de la situation des Droits de l'Homme dans les territoires occupés, le mouvement de résistance, " Intifada sahraoui ", est conduit par les citoyens et étudiants sahraouis et ne s'arrête au Sahara Occidental occupé, il s'exprime également au sud du Maroc et dans les campus universitaires marocains.

Les autorités marocaines répondent par de nouveaux viols des Droits de l'Homme, la répression violente, l'enlèvement forcé et la torture, jusqu'à donner la mort sous la torture le 31 octobre dernier pour un jeune sahraoui Lembarki Hamdi Salek Mahjub. Ainsi les activistes des Droits de l'Homme comme Ali Salem Tamek, Aminatou Haidar, Brahim Noumria se trouvent emprisonés en etat de santé grave. Les centaines d'arrestations sont suivies intervenues depuis le mois de mai sont suivies de tortures pour une grande partie des détenus dans la Prison Noire d'El Aioun, la capitale sous occupation.

Le gouvernement marocain contrôle strictement l'accès du territoire à la communauté internationale. Ce fut le cas pour les institutions européennes venus en mission d'enquête et les journalistes renvoyés à leur arrivée à l'aeroport d'El Aioun. Cependant l'existence de cette répression n'en a pas moins été prouvée grâce aux efforts des médias européens et des organisations internationales des droits de l'homme l'information, qui diffusent des informations avec images dans le monde et la condamnent. Au Parlement Européen plus de cent députés ont signé à la déclaration demandant au gouvernement marocain la libération des prisonniers politiques et l'arrêt des violations des droits de l'homme.

L'Intifada sahraouie est la conséquence inévitable de 30 ans d'occupation marocaine qui a suivi l'invasion militaire. C'est la conséquence du refus du Maroc d'appliquer les résolutions de l'ONU pour une solution pacifique de conflit du Sahara Occidental, en premier lieu de la résolution 1495 du Conseil de Sécurité " Plan de paix pour l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental ", le report du référendum d'autodétermination qui devait être organisé en 1992. La colère du peuple sahraoui a éclaté devant une telle situation.

Ainsi le Maroc tourne le dos à la voix de la communauté internationale et aux résolutions des Nations Unies qui demandent l'autodétermination du peuple sahraoui. En ce mois de novembre, qui marque trente ans d'occupation et que le Maroc tente d'écraser dans la violence les cris de contestation des citoyens sahraouis, le gouvernement japonais, invite le roi pour promouvoir ses relations d'amitié, ce qui montre son soutien à la politique d'occupation marocaine ainsi que sa position hostile envers le peuple sahraoui. Cet acte, d'un membre non permanent du Conseil de Sécurité, pourra être interprêté comme un abandon de responsabilité, quant à l'exigeance de voir respecter les résolutions des Nations Unies par le Maroc.

L'invitation officielle du gouvernement japonais du plus haut responsable d'enlèvements forcés et de tortures des citoyens sahraouis qui occupe illégalement un territoire et s'oppose aux résolutions onusiennes, rend impossible d'obtenir la sympathie et le soutien de la part de la communauté internationale pour une solution du problème d'enlèvement forcé de ses citoyens par le Corée du Nord, ni pour l'admission du titre du pays membre permanent du Conseil de Sécurité. Car tournant le dos au peuple sahraoui, le Japon a dévalorisé sa crédibilité diplomatique.

Le Maroc qui recourt à la répression contre l'exigence légitime du peuple sahraoui, à procédé en octobre dernier à l'explusion inhumaine de centaines "d'émigrants illégaux " africains en plein désert du Sahara Occidental truffé de mines autour du " mur de sable " érigé par l'armée marocaine. Plus de cent d'entre eux, dépouillés de leurs passeports, abandonnés sans vêtements, sans eau ou nourriture, ont été receuillis et assistés par le Front Polisario qui les a conduits auprès des Organisations internationales et Haut Commissariat de Réfugiés des Nations.

Les pays africains désirent fermement une solution pacifique au Sahara Occidental, basée sur l'autodétermination. La RASD est membre de l'Union Africaine ; depuis sa reconnaissance, en septembre 2004, par l'Afrique de Sud, c'est Kenya qui a reconnu la RASD en juin dernier ; ainsi les critiques du continent africain montent à l'égard du Maroc qui ne respecte pas le processus de paix des Nations Unies.

Le Front Polisario et la RASD, qui ont accepté la résolution 1495 du Conseil de Sécurité, ont procédé à la libération des 404 derniers prisonniers de guerre marocains en présence de l'envoyé special du président des Etats Unis. Cet acte a été hautement considéré par les Nations Unies et l'UA. Malgré les efforts sahraouis pour la paix, le gouvernement japonais ne change pas d'attitude à l'égard du Front Polisario pour établir avec lui une conversation directe.

En conséquent nous constatons que l'invitation officielle au roi du Maroc est un signe d'une diplomacie pro-marocaine et un signe négatif, non seulement à l'égard du peuple sahraoui mais aussi à l'égard de l'ensemble de l'Afrique. Ainsi, le gouvernement japonais qui chante "l'installation de la paix " en Afrique, comme un thème principal au processus de la Conférence Internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), se discalifie lui-même et décridibilise le processus de TICAD, en invitant le roi du Maroc responsable d'actes dangereux pour la paix en Afrique.

Malgré notre demande répétée de citoyens volontaires, le gouvernement japonais continue à ignorer la RASD, pays membre de l'UA, alors qu'il invite le roi du Maroc au moment du 30ème anniversaire de l'invasion du Sahara Occidental. Il dévoile au monde le soutien au Maroc et une position hostile du gouvernement japonais envers les Sahraouis.Å@Ceci deviendrait évident si au cours du séjour du Roi il s'établit un nouvel accord sur la coopération économique ou une signature qui engage l'importation de resources naturelles (halieutique et phosphqtes), illégalement exploitées au Sahara Occidental.

Sur ces faits, nous demandons au gouvernement japonais une réponse immédiate. Nous ajoutons que cette lettre ouverte sera rendue publique à travers les organisations européennes de soutien au peuple sahraoui.

1. Nous protestons énergiquement contre la position irrationelle et hostile à l'égard du peuple sahraoui et condamnons la diplomacie du gouvernement japonais qui a invité officiellement le roi du Maroc Mohamed VI en ce 30ème anniversaire de l'invasion, alors qu'il viole les droits de l'homme et refuse de coopérer au processus de paix des Nations Unies.

2. Nous demandons au gouvernement japonais de prendre conscience la responsabilité d'un pays membre en exercice du Conseil de Sécurité et de ne pas qualifier cette visite d'Etat seulement comme une occasion d'échange de relations amicales. Au nom d'un pays qui " désire occuper une place honorable dans une communauté internationale qui s'efforce à maintenir la paix et à éliminer définitivement de la terre l'arbitraire et l'obeissance, et la pression et l'intolérance " (préface de la Constitution du Japon), et au nom de la responsabilité du pays initiateur de la TICAD qui a son objectif "l'installation de la paix", nous exigeons qu'il demande au roi du Maroc sa coopération au processus de paix des Nations Unies, notamment avec la résolution du Conseil de Sécurité 1495 (2003) et l'arrêt immédiat de la négation du droit à l'autodétermination et celle du respect des droits de l'homme au Sahara Occidental.

3. En raison de son refus de coopérer au processus de paix onusien et des violations continues des droits de l'homme, nous demandons de ne pas engager, à l'occasion de cette invitation du Maroc, de nouvelles coopérations économiques et de ne pas signer d'accord qui puisse déboucher sur l'importation des sources naturelles du Sahara Occidental illégalement exploitées.

4 . Nous demandons d'inviter immédiatement M. Mohamed Abdelaziz, Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique, pays membre de l'UA et secrétaire général du Front Polisario, qui est un des deux protagonistes du processus de paix onusien, afin d'établir une conversation directe.

 


27 de noviembre de 2005

 

Señor Junichiro Koizumi, Primer Ministro
Señor Taro Aso, Ministro de Asuntos Exteriores

 

Western Sahara Campaign Tokyo
Asociación Japón-Sáhara, Kagawa

 

Carta abierta sobre la invitación oficial al rey de Marruecos

Hoy llega Mohamed VI como invitado de Estado a Japón.

Este mes de noviembre marca el trigésimo aniversario de la "Marcha Verde" con la cual comenzó la invasión marroquí del Sahara Occidental. Por otro lado, no han cedido los mayores movimientos de respuesta de la historia en los territorios ocupados desde el mayo pasado, así como los actos de represión bárbara ejercidos sobre la población. En tal situación protestamos con firmeza contra el acto hostil del gobierno japonés mostrado hacia el pueblo saharaui al invitar oficialmente al más alto responsable de la ocupación.

La represión violenta desencadenada por las autoridades marroquíes de seguridad sobre las manifestaciones pacíficas de los ciudadanos saharauis quienes pedían la mejora de la situación de los derechos humanos no cesan en los territorios ocupados del Sahara Occidental. Tampoco cesa el movimiento de resistencia llamado "Intifada saharaui" llevado por los ciudadanos y estudiantes saharauis en el Sahara Occidental ocupado, el sur de Marruecos y los campus universitarios de Marruecos.

Ante esta situación, las autoridades marroquíes responden violando los derechos humanos mediante la represión violenta, la deportación forzosa y la tortura, hasta llegar a dar la muerte bajo tortura el 31 de octubre pasado a un jóven saharaui Lembarka Hamdi Salek Mahjub. Hemos de añadir que los activistas de derechos humanos, tales como Ali Salem Tamek, Aminatu Haidar, Brahim Noumria se encuentran encarcelados en un estado de salud grave, así como la gran parte de detenidos que se cuentan en centenares, quienes desde el mayo pasado están sometidos a torturas en la Carcel Negra de El Aiun, capital de la zona ocupada.

El gobierno marroquí controla estrictamente el acceso local de la comunidad internacional; como es el caso de las instituciones europeas y periodistas, que llegaron en misión de investigación "in-situ" y luego fueron reenviados al aeropuerto de El Aiun.

Sin embargo la existencia de esta represión ha logrado ser desvelada gracias a los esfuerzos de los medios de prensa europeos y de las organizaciones internacionales de los derechos humanos quienes divulgan información con imágenes por todo el mundo y al mismo tiempo la condenan. Y en el Parlamento Europeo más de cien diputados firmaron una declaración voluntaria que solicita al gobierno marroquí la liberación de los presos políticos y el cese de la violación de derechos humanos.

La Intifada saharaui es una consequencia inevitable de la ocupación marroquí que dura 30 años desde la invasión militar de 1975. Primordialmente, ha sido el rechazo intransigente de Marruecos a las resoluciones de las Organizaciones de Naciones Unidas para una solución pacifica del conflicto del Sahara Occidental, tal como la resolución 1495 del Consejo de Seguridad "Plan de paz para la autodeterminación del pueblo saharaui", lo que ha retrasado 13 años el referendum de autodeterminación que debía haber sido ser organizado en 1992. Y tal situación ha producido el estallido de la cólera del pueblo saharaui.

Evidentemente, Marruecos vuelve la espalda a la voz de la comunidad internacional y las resoluciones de las Naciones Unidas que piden la realización de la autodeterminación del pueblo saharaui. Sin embargo el gobierno japonés, invita al Rey de Marruecos para promover sus relaciones de amistad, mientras dicho país intenta aniquilar con fuerza los gritos de protesta de ciudadanos saharauis siendo además en este mes de noviembre que marca el trigésimo aniversario del comienzo de la ocupación, lo que muestra su apoyo a la política de ocupación marroquí, al igual que su posición hostil hacía el pueblo saharaui. Este acto podrá ser interpretado también como el abandono de la responsabilidad, como miembro no permanente del Consejo de Seguridad, de exigir a Marruecos la realización de las resoluciones dictadas por la Organización de las Naciones Unidas.

En tanto que el gobierno japonés invite oficialmente al más alto responsable de la deportación forzosa y de la tortura de los ciudadanos saharauis y de la ocupación ilegal contra la ley internacional y de las resoluciones de las Naciones Unidas, será imposible que obtenga la simpatía y el apoyo de la parte de la comunidad internacional que aboga por el deseo de una solución al problema de la deportación forzosa de los ciudadanos japoneses en Corea del Norte, así como la admisión del título de miembro permanente del Consejo de Seguridad. Porque, al volver la espalda al pueblo saharaui, el gobierno japonés ha desvalorizado su credibilidad diplomática.

Por otro lado, Marruecos no sólo ha cometido una represión contra la exigencia justa del derecho del pueblo saharaui, sino también, en octubre pasado, la expulsión inhumana de centenas de "emigrantes ilegales" africanos al pleno desierto del Sahara Occidental en donde se encuentran las minas a lo largo del llamado "muro de arena".

Los países africanos desean fervientemente una solución pacífica al conflicto basada en la autodeterminación del Sahara Occidental. La Unión Africana ha admitido a la RASD como país miembro, y tras el reconocimiento en septiembre 2004 por Sudáfrica, fue Kenya el siguiente país en reconocer la soberanía de la RASD en junio pasado. Por consiguiente, los críticos del continente africano están alzándose contra Marruecos; país que no respeta el proceso de paz de las Naciones Unidas.

Hemos de añadir que el Frente POLISARIO y la RASD, no sólo aceptaron la resolución 1495 del Consejo de Seguridad, sino también liberaron los 404 últimos prisioneros de guerra marroquíes en presencia del enviado especial del Presidente de los Estados Unidos. Este acto ha sido altamente considerado por las Naciones Unidas y la Unión Africana. A pesar de los esfuerzos saharauis por la paz, el gobierno japonés no cambia su actitud de no establecer un canal de diálogo directo con el Frente Polisario.

Por consecuencia estaríamos obligados a decir que su invitación oficial al rey de Marruecos es un signo de su diplomacia pro-marroquí y esto significa posicionarse no sólo en contra del pueblo saharaui sino también en contra del conjunto de África. El gobierno japonés, pretende estar "la instalación de la paz" en África como un tema principal al proceso de la Conferencia Internacional de Tokio sobre el desarrollo de la África (TICAD), pero en la realidad se descalifica a sí mismo, invitando al rey de Marruecos quien repite actos amenazantes a la paz africana y a la credibilidad política del proceso de la TICAD.

A pesar de la demanda reiterada por nuestra parte (ciudadanos voluntarios), el gobierno japonés sigue sin invitar a la RASD, país miembro de la Unión Africana, y en cambio invita al rey de Marruecos en el momento crucial del trigésimo aniversario de la invasión del Sahara Occidental, por lo cual desvela al mundo el apoyo del gobierno japonés a Marruecos y la posición hóstil hacia los saharauis. Puesto en mayor evidencia cuando durante la estancia del rey se desarrollan el "cambio de relaciones de amistad" entre el emperador y el rey, así como nuevos compromisos en cooperación económica y la firma de un acuerdo que permite la importación ilegal de recursos naturales procedentes del Sahara Occidental (fosfatos y recursos marinos).

Por lo anteriormente citado, pedimos los siguientes puntos al gobierno japonés, al igual que su respuesta inmediata. Añadimos que esta carta abierta será dispuesta al público mediante las organizaciones europeas de apoyo al pueblo saharaui.

1. Protestamos rigurosamente contra la posición irracional y hostil de la diplomacia del gobierno japonés al pueblo saharaui que ha invitado oficialmente al Rey de Marruecos Mohamed VI en este mes de trigésimo aniversario de su invasión del Sahara Occidental, a pesar de sus violaciones de los derechos humanos y su rechazo a cooperar con el proceso de paz de las Naciones Unidas.

2. Pedimos al gobierno japonés que tome en conciencia la responsabilidad de un país miembro en ejercicio del Consejo de Seguridad y que no trate esta visita de Estado sólo como una ocasión de cambio de relaciones de amistad. En nombre de un país que "desea ocupar una plaza honorable en una comunidad internacional que se esfuerze en mantener la paz y a eliminar definitivamente de la tierra la arbitrariedad y la obediencia, y la presión y la intolerancia" (prefacio de la Constitución del Japón), y en nombre de la responsabilidad del país iniciador de la TICAD que tiene como su objetivo "la instalación de la paz", le exigimos que pida al Rey de Marruecos la cooperación con el proceso de paz de las Naciones Unidas, sobre todo con la Resolución del Consejo de Seguridad 1495 y el cese inmediato de la violación del derecho de autodeterminación y la de los derechos humanos en el Sahara Occidental.

3. Por razón de su rechazo a la cooperación al proceso de paz y sus violaciones continuas de los derechos humanos, pedimos al gobierno japonés que no comprometa, en esta ocasión de invitación oficial de Estado con Marruecos a una nueva cooperación económica y que no firme el acuerdo que pueda establecer la importación ilegal de los recursos naturales del Sahara Occidental.

4. Solicitamos al gobierno japonés que invite inmediatamente a Sr. Mohamed Abdelaziz, presidente de la República Arabe Saharaui Democrática, país miembro de la Unión Africana y Secretario General del Frente Polisario, uno de los protagonistas del proceso de paz de las Naciones Unidas, a fin de establecer un dialogo directo.

 


[Communiqués, lettres, Documents...] [HOME]