Collectif des Défenseurs des Droits de l'Homme Sahraouis« territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain »

Communiqué

Le Collectif des Défenseurs des Droits de l'Homme Sahraouis au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain a appris avec grande satisfaction la décision du Front Polisario de libérer 243 prisonniers de guerre marocains et leur rapatriement au Maroc par le Comité International du Croix Rouge le 01 Septembre 2003. A cette occasion, le Collectif des Défenseurs des Droits de l'Homme Sahraouis au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain tient à communiquer à l'opinion international ce qui suit :

  • salue l'initiative humaine de la libération par le Front Polisario de 243 prisonniers de guerre marocains et qui a porté le nombre total des prisonniers marocains libérés unilatéralement par le Front Polisario à 1343 et exprime ses félicitations les plus chaleureuses à leurs familles ;
  • rend un grand hommage aux gouvernements, aux personnalités et aux organisations humanitaires internationales qui ont contribué ; depuis le déclenchement en 1975 du conflit politico-militaire au Sahara Occidental ; à la libération de 1343 prisonniers de guerre marocains et 66 prisonniers de guerre sahraouis ;
  • dénonce énergiquement l'attitude irresponsable, immorale et inhumaine par laquelle l'état marocain ; jusqu'en 1995 ; niait l'existence de prisonniers de guerre marocains capturés par le Front Polisario et refusait par conséquent le rapatriement des centaines parmi eux qui ont été libérés unilatéralement par le Font Polisario ;
  • exprime sa joie quant à l'annonce; le 01 Septembre 2003; par le délégué régional du Comité International du Croix Rouge; de la localisation au Maroc des prisonniers de guerre sahraouis que le Maroc niait par le passé leur existence ;
  • appelle le Comité International du Croix Rouge à intervenir auprès de l'état marocain pour faire la lumière sur le sort de plus de 150 prisonniers de guerre sahraouis capturés par le Maroc et qui continue toujours de nier leur existence;

Le Collectif des Défenseurs des Droits de l'Homme Sahraouis au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain, tout en exprimant sa grande préoccupation pour le dossier des prisonniers de guerre au Sahara Occidental, rappelle à la communauté internationale les souffrances encore vécues ; depuis 1975 ; par les familles de 526 sahraouis enlevés par les différents corps de la répression marocaine et qui demeurent toujours en disparition forcée dans les geôles secrètes marocaines. Malgré les appels lancés par le Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies et formulés dans ses rapports périodiques ; sur la situation au Sahara Occidental ; adressés au Conseil de Sécurité, le Maroc continue toujours d'afficher son indifférence totale quant à ces appels, nier l'existence des disparus sahraouis et refuser de fournir des renseignements les concernant. Pour ces disparus sahraouis non réapparus, le Bureau International pour le Respect des Droits de l'Homme au Sahara Occidental " BIRDHSO " a lancé en Octobre 2002 la Campagne Internationale " Liberté et Justice pour les disparus sahraouis". D'autres organisations internationales de défense des droits de l'homme ; et en particulier Amnesty International et la Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme" FIDH" , n'ont cessé d'appeler le Maroc à établir la vérité sur le sort de ces disparus sahraouis. Vu le caractère urgent de la résolution du dossier des disparus sahraouis non réapparus, le Collectif des Défenseurs des Droits de l'Homme Sahraouis au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain :

  • appelle l'état marocain à établir la vérité sur le sort de 526 disparus sahraouis non réapparus et ce par la libération inconditionnelle des vivants parmi eux et la restitution des dépouilles mortelles de ceux qui étaient décédés à leurs familles pour les inhumer selon les rites religieux ;
  • lance un appel solennel au mouvement international des droits de l'homme pour le lancement des campagnes internationales de solidarité avec les disparus sahraouis non réapparus et faire des pressions sur le Maroc pour établir la vérité sur leur sort ;
  • appelle l'ONU à agir fermement auprès du Maroc pour la clôture définitive du dossier des disparus sahraouis non réapparus et à dépêcher au Maroc le Rapporteur Spécial sur les disparitions forcées et involontaires pour enquêter sur la disparition forcée au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain ;
  • appelle toutes les organisations internationales de défense des droits de l'homme à se rendre au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain pour collecter des informations sur les circonstances de la disparition forcée des disparus sahraouis non réapparus auprès de leur familles et auprès des défenseurs des droits de l'homme sahraouis ;
  • appelle toutes les potentialités du mouvement des droits de l'homme au Sahara Occidental à se mobiliser pour se lancer dans des actions militantes pour exiger l'établissement de la vérité ; par l'état marocain ; sur le sort des disparus sahraouis non réapparus.

Le Collectif des Défenseurs des Droits de l'Homme Sahraouis au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain tient également à rappeler à l'opinion internationale l'histoire de la souffrance endurée du peuple sahraoui liée au conflit politico-militaire que connaît le Sahara Occidental depuis 1975. Depuis le 31 Octobre 1975; et en violation du droit international ; le Sahara Occidental a été annexé de force par l'état du Maroc. Le processus de la décolonisation de la province ; reconnue par l'ONU depuis le début des années soixante comme territoire non autonome ; a été alors bloqué. C'est ainsi qu'a commencé le drame humanitaire enduré du peuple sahraoui. En parallèle avec l'annexion forcée, les autorités marocaines ont semé la terreur contre le peuple sahraoui qui défendait son droit à l'autodétermination. Pour sauver leurs vies, des milliers de Sahraouis ont été contraints de fuir le territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain. Durant leur fuite, leurs campements provisoires ont été bombardés par l'aviation marocaine par les bombes interdites à savoir les bombes de napalm, le phosphore blanc et les bombes à fragmentation. Les rescapés parmi eux vivent ; toujours; depuis 28 ans dans des conditions difficiles aux camps de réfugiés en territoire algérien, recevant des aides humanitaires du Programme Alimentaire Mondial " PAM " en coordination avec le Haut Commissariat pour le Réfugiés " HCR " , des autres organisations humanitaires internationales et des comités de soutien du peuple sahraoui. D'autres vivent en diaspora. Le peuple Sahraoui s'est trouvé par conséquent déchiré. Pour les autres sahraouis qui n'ont pas pu fuir le territoire, ils continuent toujours de vivre les affres de la répression féroce pratiquée par les autorités marocaines. Pour mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui, l'ONU s'est lancé; depuis le déclenchement du conflit politico-militaire en 1975; conformément à sa charte; dans des initiatives pour lui permettre d'exercer son droit à l'autodétermination et se prononcer par conséquent sur le statut politique définitif de son territoire non autonome. Ces initiatives ont été corronnées en 1991 par l'adoption par l'ONU du plan de paix qui se trouve actuellement dans l'impasse à cause des attitudes de blocage orchestrées par le Maroc et ses alliés parmi les grandes puissances internationales. Le Collectif des Défenseurs des Droits de l'Homme Sahraouis au territoire du Sahara Occidental sous contrôle marocain en rappelant les souffrances du peuple sahraoui et en exprimant sa préoccupation par le fait que le statu quo au Sahara Occidental entraîne des souffrances majeures pour le peuple sahraoui , communique à l'opinion internationale ce qui suit:

  • dénonce les tentatives de certains pays membres du Conseil de Sécurité, et en particulier la France; qui manœuvrent pour bloquer l'application du plan de paix pour l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental proposé par l'envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU au Sahara Occidental ;
  • appelle la classe politique et la société civile françaises à exprimer leur solidarité avec le peuple sahraoui et le soutien de son droit à l'autodétermination;
  • appelle les pays membres du Conseil de Sécurité à exiger, sans retard; l'application du plan de paix pour l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental permettant aux Sahraouis de se prononcer librement sur le statut politique définitif du Sahara Occidental;
  • lance un appel solennel aux organisations humanitaires internationales et en particulier le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme Alimentaire Mondial pour s'occuper de la résolution du problème de la dégradation de la situation alimentaire des réfugiés sahraouis et ce conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU concernant le Sahara Occidental ;
  • appelle toutes les gouvernements et les comités de soutien du peuple sahraoui à multiplier leur aides humanitaires aux réfugiés sahraouis en exil depuis 1975 ;
  • exprime son étonnement total face à la décision de la fondation France Libertés de geler ses projets de développement et d'aide dans les camps de réfugiés sahraouis et l'appelle à revoir cette décision.

Laâyoune, le 05 Septembre 2003

[HOME]

[Communiqués, lettres. documents]

Droits humains au Sahara Occidental